Remis sous les projecteurs par Elon Musk, le scandale des gangs pédophiles pakistanais ressurgit au Royaume-Uni et réveille des tensions politiques. Entre accusations d’inaction et instrumentalisation, l’affaire soulève des questions sur la gestion de ces violences sexuelles par les autorités.
Tout le monde semble avoir oublié, ou peut-être jamais su, qu’en Angleterre, des centaines de filles ont été abusées pendant des années par des gangs, sans que la justice ne réagisse vraiment. Le Royaume-Uni, après plus de vingt ans de silence, se réveille enfin face à ce crime systémique, qui, bien sûr, dépasse largement le cadre de la simple maltraitance.
Une réévaluation impopulaire des responsables en place à l’époque est désormais inévitable, avec des accusations directes contre Keir Starmer, l’actuel Premier ministre, qui fut responsable des poursuites en tant que directeur du Service des Procureurs (CPS) pendant la période la plus sombre du scandale. Elon Musk, dans sa croisade pour faire éclater la vérité, a récemment remis en cause la gestion de Starmer, soulignant que ces crimes ont pu prospérer sous son mandat.
Le 3 janvier 2025, Musk a accusé Starmer d’être complice indirect de l’impunité des violeurs, alors que ces derniers ont abusé de plus de 1 500 jeunes filles dans des villes comme Rochdale ou Oldham, des crimes ignorés ou minimisés par les autorités. « Qui était à la tête du CPS lorsque des gangs de violeurs ont pu exploiter de jeunes filles sans avoir à faire face à la justice ? Keir Starmer », a-t-il écrit sur X, provoquant une onde de choc dans la sphère politique. Cette intervention, bien que critiquée pour sa dimension politique, fait écho à des années de frustrations des victimes et de leurs défenseurs, qui déplorent l’inaction des pouvoirs publics face à ce que certains appellent une « pandémie silencieuse » d’abus sexuels.
Les autorités britanniques, sur la défensive, tentent de recadrer la situation. Jess Phillips, sous-secrétaire d’État à la Protection des femmes, s’est opposée à une enquête publique nationale, arguant que l’affaire devait être gérée au niveau local. Pourtant, des rapports comme celui de 2024, commandé par le maire de Manchester, révèlent des manquements graves, montrant que la police a eu des informations précises dès 2004, mais a choisi de les ignorer ou de minimiser l’envergure du problème. Le rapport a répertorié des cas où les autorités ont fermé les yeux pendant des années, permettant aux agresseurs de continuer à sévir. En réponse, Sara Rowbotham, qui avait alerté les services sociaux en 2005, souligne le problème politique sous-jacent : « Cela semble très politique », dit-elle à propos des attaques de Musk, soulignant que les préoccupations des victimes sont détournées par des jeux de pouvoir. Justement, cela ne devrait-il pas être politique ?