Le Bureau de l’Assemblée populaire nationale, la chambre basse du parlement algérien, a condamné les déclarations d’Emmanuel Macron à l’endroit de l’Algérie, y voyant notamment une «ingérence flagrante».
«L’Algérie que nous aimons tant et avec laquelle nous partageons tant d’enfants et tant d’histoires entre dans une histoire qui la déshonore, à empêcher un homme gravement malade de se soigner», a déclaré le 6 janvier Emmanuel Macron, lors de la Conférence des ambassadeurs.
Faisant référence à Boualem Sansal, le locataire de l’Élysée a demandé «instamment» aux autorités algériennes de libérer l’écrivain franco-algérien. Un appel qui a suscité une vive réaction de l’autre côté de la Méditerranée. Le même jour, le Bureau de l’Assemblée populaire nationale (APN) a exprimé par voie de communiqué sa «condamnation ferme» des «propos irresponsables» du président français.
Déclarations qui, a fustigé le bureau de l’APN, «constituent une ingérence flagrante dans les affaires internes de l’Algérie», portant «atteinte à sa souveraineté et à sa dignité», et ce, dans le cadre d’une affaire en cours, traitée «conformément aux lois algériennes».
🔴مكتب المجلس يستنكر تصريحات الرئيس الفرنسي غير المسؤولة حيال الجزائر
📌ترأس السيد إبراهيم بوغالي، رئيس المجلس الشعبي الوطني، اجتماعا لمكتب المجلس انعقد اليوم الاثنين 6 يناير 2025. https://t.co/cuV5ZPyC0Kpic.twitter.com/wYZwwVzH2E
— المجلس الشعبي الوطني (@apnalgerie) January 6, 2025
«Il s’agit clairement d’une tentative de déformer l’image de l’Algérie et de ses institutions souveraines», est-il encore stipulé dans le communiqué. Affirmant que l’Algérie avait enduré les «pires violations» durant la colonisation française, le bureau de l’APN a «catégoriquement» rejeté toute «leçons dans le domaine des droits de l’homme et des libertés».
Boualem Sansal, écrivain franco-algérien, a été arrêté le 16 novembre et placé sous mandat de dépôt dix jours plus tard, après son audition par le parquet antiterroriste d’Alger.
L’Algérie et la France sont en froid diplomatique depuis plusieurs mois, notamment après le soutien apporté par Emmanuel Macron au «plan marocain d’autonomie» du Sahara occidental, dans la foulée duquel Alger avait retiré son ambassadeur à Paris.