À qui le tour ? Von der Leyen, Starmer, Macron les paris sont ouverts.


Fidèles lecteurs de France-Soir, et qui pour beaucoup d’entre vous contribuent à ce que les autres puissent être tenus au courant de l’actualité en application de la Charte de Munich, évidemment, vous êtes déjà au courant : Justin Trudeau a annoncé qu’il allait démissionner. (1)

Cette monarchie constitutionnelle qu’est le Canada (et dont le souverain actuel est le roi Charles III, roi d’Angleterre et chef d’État du Royaume-Uni) doit donc se trouver un nouveau Premier Ministre. Nommer celui-ci incombe au Roi du Canada (Charles III) ou au Gouverneur Général du Canada, lui-même nommé par le Roi du Canada sur recommandation du Premier Ministre.

Cependant, la tradition constitutionnelle canadienne veut que la personne qui est nommée Premier Ministre, est le chef du parti politique qui détient le plus de sièges à la Chambre des communes (l’une des deux chambres du Parlement canadien, l’assemblée élue, l’autre étant le Sénat, l’assemblée nommée, et ce Parlement est présidé par le Roi du Canada, représenté par le Gouverneur général).

Lui qui a passé plus de neuf ans à la tête du pays, Justin Trudeau sera remplacé avant mars 2025, nous a-t-on affirmé outre-Atlantique, par le prochain chef de son parti : le Parti libéral du Canada. Et d’ajouter ceci : « Les oppositions au Parlement voteront ensuite probablement la censure pour déclencher de nouvelles élections fédérales » (équivalent au Canada de nos élections législatives), élections qui normalement auront lieu en octobre 2025.

À cette démission, le grand ami d’Emmanuel Macron a été contraint. Et, on a appris aussi que Gabriel Attal était également un proche.

En effet, pour une très grande partie désormais de la classe politique canadienne, et pour la plupart, dorénavant, des citoyens canadiens, le principal responsable de la crise politique qui secoue le pays depuis plusieurs semaines, c’est Justin Trudeau.

Ce sentiment est né de l’exercice autoritaire du pouvoir dont il a fait preuve, dont une extrême dureté durant la crise covid. Et il s’est très nettement accentué tout dernièrement. Le coup de grâce, semble-t-il, a été donné le 16 décembre 2024 par la vice-première Ministre, Chrystia Freeland.

En charge des finances, elle a claqué la porte à l’issue d’un désaccord sur la politique économique.

Et pour cause !

En réplique à l’annonce faite par un Donald Trump Jr fraîchement élu Président des États-Unis, qu’il allait porter à 25 % les droits de douanes américains sur les produits en provenance du Canada, un taux terrible pour le pays, Justin Trudeau n’avait rien trouvé de mieux à rétorquer qu’il fallait augmenter l’aide économique à l’Ukraine, et aggraver dès lors de plusieurs dizaines de milliards (eux de dollars) la dette publique déjà abyssale du pays.

Depuis lors, les critiques négatives virulentes ne sont plus uniquement formulées par les partis d’opposition : elles émanent également de son propre parti, notamment de la part de ses ténors.

Il faut dire aussi que pendant toute sa gouvernance, Justin Trudeau s’est évertué à exercer, non pas en tant que « premier de cordée » à l’écoute des revendications du peuple et soucieux de l’intérêt commun, mais en tant que petit monarque vindicatif et méprisant, s’attribuant tous les succès, déniant toute responsabilité, et ayant trahi la totalité ou presque de ses engagements.

Tout cela ne vous rappelle pas quelqu’un ? Un dirigeant Français.

Eh oui !

Cette manière de Gouverner qui fait qu’à cet égard, c’est à juste titre qu’on appelle Justin Trudeau « le Macron canadien », cet exercice du pouvoir a révélé un dirigeant très éloigné de l’image flatteuse qu’une communication soignée avait mise en scène.

Là aussi, cela ne vous rappelle-t-il pas quelqu’un ? Si ! Le même dirigeant français.

En fait, en l’état actuel, les trois seules différences notables qu’il y a entre Emmanuel Macron et Justin Trudeau, les voici.

Première différence notable, chez les Macron, l’exercice du pouvoir n’est pas congénital.

J’entends par là qu’à l’inverse de Justin Trudeau, dont le père aussi fut Premier Ministre du Canada, et qui lui aussi fut contraint à démissionner il y aura bientôt 41 ans (en février 1984), le père d’Emmanuel Macron n’a pas été le plus haut dirigeant de la France.

Seconde différence notable, au contraire de ce qui s’est passé au Canada, en France, les ténors macronistes ne tirent pas à boulets rouges sur leur « Young Leader » à eux. Du moins pas encore. Pas pour l’instant.

Et, troisième différence notable, Emmanuel Macron n’a pas démissionné. « On l’espère fortement », nous crie la rue, tout particulièrement dans les campagnes. Néanmoins, malheureusement, tel n’est pas le cas au demeurant. Et l’intéressé a beau avoir dit, en mai 2018, que « la vision de la fonction de président de la République » qu’il a, veut que « lorsque celui-ci n’a plus de majorité, il doit démissionner », il a affirmé de nouveau haut et fort dernièrement, que bien qu’il n’ait plus de majorité depuis juillet 2024, il ne démissionnera pas. Qu’il restera en poste jusqu’au terme de son mandat !

Pourtant, il serait extrêmement aisé, pour les partis dits « d’opposition », de contraindre Emmanuel Macron à le faire.

Ces partis dits « d’opposition » à Emmanuel Macron, ce sont ceux dont les membres siégeant aujourd’hui à l’Assemblée nationale, ont affirmé, aux électeurs, lors des élections législatives anticipées de 2024, pour être élus députés : être des opposants à Emmanuel Macron.

Et bien qu’ils le prouvent !

Ces partis « d’opposition » que sont donc officiellement le Rassemblement National et les membres du NFP, s’ils le sont vraiment, qu’ils censurent systématiquement et sans attendre le Gouvernement Bayrou qu’Emmanuel Macron vient de nommer, et qu’ils fassent pareillement avec les suivants. Largement majoritaires que ces deux groupes politiques sont, à eux deux, à l’Assemblée nationale, aucun Gouvernement nommé par Emmanuel Macron ne peut échapper à une motion de censure déposée de la sorte et votée en ce sens. Dûment votée. Parce que, je le répète exprès, ayant affirmé, pour être élus députés, être des opposants à Emmanuel Macron, en ne censurant pas systématiquement et immédiatement ces Gouvernements, ils trahissent leurs électeurs.

Et ceci d’autant plus qu’en criant que c’est Emmanuel Macron le responsable de « la crise » politique que la France « traverse » depuis juin 2024 avec la composition de l’Assemblée nationale actuelle, ils travestissent la vérité. Ils donnent une vision tronquée de la réalité. Tant juridique que factuelle.

Juridique parce que, comme je vous l’ai dit dans mon édito du 27 décembre 2024, l’impossibilité patente, ça, c’est exact, d’obtenir une majorité à l’Assemblée nationale ainsi composée, et qui donc, mathématiquement (si nous n’avions pas une opposition en carton), devrait conduire à une censure systématique et immédiate du Gouvernement par le Parlement ; cette impossibilité ne constitue pas « une interruption du fonctionnement régulier des pouvoirs publics constitutionnels »  à savoir la condition qui justifierait que, pour remédier à cette soi-disant « crise » politique, Emmanuel Macron s’octroyât les pleins pouvoirs en application de l’article 16 de la Constitution. Non. La censure du Gouvernement par le Parlement est précisément le fonctionnement « régulier » des pouvoirs publics constitutionnels, quand, comme actuellement, la composition de l’Assemblée nationale fait qu’il y a impossibilité d’y obtenir une majorité. Dès lors, l’article 5 de la Constitution établissant que « Le président de la République veille au respect de la Constitution, et assure, par son arbitrage, le fonctionnement régulier des pouvoirs publics ainsi que la continuité de l’état »,  président de la République qu’il est, Emmanuel Macron devrait donc normalement faire ceci : démissionner. Ou à minima faire un référendum tel que j’avais pu le suggérer dans un édito précédent.

Pourquoi ? Parce que ne pouvant pas ordonner de nouveau la dissolution de l’Assemblée nationale avant le 9 juin 2025 (article 12 de la Constitution : délai d’un an minimum entre deux dissolutions), c’est-à-dire dans 6 mois, président de la République qu’il est, Emmanuel Macron ne peut pas laisser le pays sans Gouvernement stable (bénéficiant d’une majorité à l’Assemblée nationale). Car ceci consisterait à ce que la continuité de l’État fût interrompu pendant six mois. 6 mois supplémentaires qui plus est, puisque, depuis le 7 juillet 2024, date d’investiture de la nouvelle Assemblée nationale, Emmanuel Macron ayant d’abord attendu 51 jours pour nommer un nouveau Premier Ministre, puis ayant nommé successivement deux Premiers Ministres issus de partis extrêmement minoritaires à l’Assemblée nationale, cela fait déjà 6 mois que la continuité de l’état est interrompue.

Quant à la vision tronquée de la réalité factuelle, cette fois, donnée en criant qu’Emmanuel Macron est le responsable de cette « crise » politique, elle résulte du fait que le principal responsable, concrètement, de cette « crise », c’est le refus des partis politiques dits « d’opposition » de censurer systématiquement et immédiatement les Gouvernements nommés par Emmanuel Macron.

Voilà, hélas, qui donne une fois de plus entièrement raison à Coluche. La description qu’il a faite de la politique il y a 44 ans (c’était à l’occasion de la campagne présidentielle de 1981) est tristement autant d’actualité aujourd’hui qu’à l’époque, voire bien davantage :

« Ça fait beaucoup marrer les gens de voir qu’on peut se moquer de la politique, alors que, dans l’ensemble, c’est surtout la politique qui se moque de nous. »

Il me reste aussi à faire part de la pneumonie sévère qui affecte la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen. Elle n’a pas pu se rendre au procès intenté par Frédéric Baldan et 1000 autres plaignants ce lundi 6 janvier 2025. Alors « à qui le tour ? » est vraiment la bonne question avec les poids lourds vautours de la politique qui rôdent. Certains voient déjà Ursula von der Leyen ne pas revenir aux affaires, n’ayant visiblement pas été invitée à la prise de possession de la Maison-Blanche de Donald Trump ce 20 janvier 2025.  Le nom de Michel Barnier pour la remplacer circule dans les cercles initiés des spins docteurs, ainsi que celui… d’Emmanuel Macron.  Ce dernier verrait d’un bon œil de pouvoir combiner les fonctions de président de la France et de la Commission en même temps – sa marque de fabrique.  Serait-ce pour cela qu’il envisagerait de solliciter les Français à un référendum lors de ses vœux.  

Le début de 2025 s’annonce fort intéressant, les paris sont donc ouverts sur qui sera le suivant à suivre Justin ? Starmer (premier ministre britannique dans la tourmente au Royaume-Uni), von der Leyen, Macron (avec seuls 3 % qui jugent qu’il mène le pays dans la bonne direction), ou Lula en grande difficulté au Brésil ? Le mensonge en politique ne semble plus avoir la cote. Surtout avec Robert Kennedy Jr qui aurait obtenu les voix nécessaires pour être confirmer au poste de ministre de la Santé aux États-Unis. Cela fait souffler un vent de panique dans l’industrie pharmaceutique. De plus, pour couronner le tout, Mark Zuckerberg, président de Méta, a annoncé virer les fact checkers trop politisés à son goût, pour mettre en place un modèle d’intelligence collective basé sur des notes de la communauté.

 

1) attention ! Ne nous laissons pas gruger. Voici exactement ce que Justin Trudeau a dit. Il a dit qu’il démissionnera seulement « après que son parti aura élu son nouveau chef. » Or, cela peut prendre plusieurs mois. En outre, il paraît bel et bien authentique que Justin Trudeau a réussi à faire cela afin que personne ne puisse le chasser de son poste d’ici là. Il aurait convaincu le Gouverneur Général du Canada (ou se serait arrangé avec lui) de suspendre toutes les activités parlementaires. Et, de fait, Justin Trudeau échappera ainsi à tout contrôle et à toute responsabilité, car les députés ne pourront pas le destituer par un vote de défiance. Et, dès lors, Justin Trudeau va pouvoir conserver le pouvoir et tous les avantages liés à la fonction de Premier Ministre, durant toute cette période de X mois qui vont passer jusqu’à ce que son parti élise un nouveau chef, à savoir en aidant à ce que les choses traînent en longueur le plus possible. Mais disons que la décision est intervenue quelques jours avant la prise de fonction de Donald Trump comme 47ᵉ président élu des États-Unis.





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