-
Campagne de dons Décembre 2024
Chers amis lecteurs, Réseau International a de nouveau besoin de vous. Grâce à vous, nous avons pu nous doter d’un serveur plus sécurisé, avec des capacités bien plus aptes à gérer la très grosse taille des données du site et son important trafic. C’est grâce à vos dons que nous pouvons garder notre indépendance et vous fournir le meilleur de l’information internationale alternative. Votre soutien nous est indispensable; nous comptons sur vous.
10 781,00 € de l’objectif de 25 000,00 € atteint
par Craig Murray
Hier, j’ai réalisé deux courts reportages vidéo depuis l’extérieur du Parlement libanais – à l’intérieur d’un cordon militaire qui a totalement bouclé le centre-ville de Beyrouth – sur la nomination du général Joseph Aoun, chef des forces armées libanaises, en tant que président du Liban.
Aucune autre source occidentale ne donne ces détails – pas même le fait qu’il est carrément anticonstitutionnel qu’un chef actuel ou ancien des forces armées devienne président au Liban.
Cet article de William Christou est fascinant, dans le sens où il constitue la réplique inversée de mon article. Les faits sont les mêmes, mais ils sont présentés sous une lumière néolibérale rosâtre.
Selon mon reportage, les politiciens libanais ont été directement approchés par la France et l’Allemagne qui les ont menacés de ne pas laisser les troupes israéliennes quitter le Sud-Liban comme le stipule l’accord de cessez-le-feu si le général Aoun n’était pas désigné président.
Le Guardian rapporte que «l’élection du chef des armées accroît la confiance dans le maintien de l’accord de cessez-le-feu».
Je rappelle les pressions massives exercées sur le Liban par les États-Unis, la France et l’Arabie saoudite pour que le général soit nommé, en plus de la menace militaire israélienne. Des envoyés spéciaux de Joe Biden (l’envoyé américain étant Amos Hochstein, membre de Tsahal et né à Tel-Aviv), du président Macron et de Mohammed ben Salmane sont arrivés. Les Français et les Saoudiens étaient d’ailleurs présents dans l’enceinte du Parlement.
Le Guardian considère qu’il s’agit là de diplomatie internationale «utile».
«La guerre Hezbollah-Israël, ainsi que les pressions extérieures, auraient apparemment permis de surmonter enfin ce blocage jeudi. Dans les jours précédant l’élection, une série de diplomates se sont rendus à Beyrouth pour s’entretenir avec les principales personnalités politiques».
Depuis 13 mois et 14 élections ratées, le Hezbollah et ses alliés ont bloqué la nomination du général Aoun. Qu’il soit l’homme des États-Unis et d’Israël ne fait aucun doute. Bien que le Hezbollah cherche à tirer le meilleur parti de son vote en faveur de Aoun lors du dernier scrutin, afin de sauver ce qu’il peut de l’inévitable, il s’agit sans aucun doute d’une nouvelle défaite pour lui, après le désastreux accord de cessez-le-feu qui a conduit au déclenchement, le jour même, de l’assaut contre son allié Assad.
Certaines vérités sont flagrantes et indéniables. Les États-Unis, Israël et l’Arabie saoudite ont été les grands gagnants de la géopolitique au Moyen-Orient. La position de l’Iran s’est trouvée sérieusement affaiblie. Les tentatives panglossiennes des anti-impérialistes, que je partage, destinées à minimiser cet état de fait sont sans intérêt.
Au cours des dernières semaines, la Syrie et le Liban ont été dotés de nouveaux dirigeants dont la principale caractéristique est d’avoir commandé des armées qui n’ont pas tiré un seul coup de feu contre l’invasion et l’occupation israéliennes de leurs pays.
Le projet du Grand Israël va bon train, avec la bénédiction de l’Arabie saoudite et de la Turquie en échange de la répression de l’islam chiite dans les territoires arabes restants. Le rôle désigné d’Aoun est de servir de rempart contre le Hezbollah.
source : Craig Murray via Spirit of Free Speech