L’armée soudanaise a repris Wad Madani, une importante capitale provinciale dans le centre du pays, qui était aux mains des paramilitaires depuis plus d’un an. La guerre civile au Soudan se poursuit depuis avril 2023.
Les Forces armées soudanaises (FAS) ont repris le contrôle de la ville de Wad Madani, capitale de l’État d’Al-Jazira, des mains des Forces de soutien rapide (FSR), a annoncé le gouvernement le 11 janvier dans l’après-midi. L’armée avait déclaré plus tôt qu’elle avançait sur cette ville-clé du centre du Soudan, qui était depuis plus d’un an sous le contrôle des FSR.
Dans la soirée, ces dernières ont reconnu avoir «perdu» la ville, le chef des paramilitaires, Mohamled Hamdan Daglo, promettant dans un message audio de la «reconquérir». «Aujourd’hui nous avons perdu une manche, nous n’avons pas perdu la bataille», a-t-il déclaré. Les FSR contrôlent toujours le reste d’Al-Jazira, ainsi que la vaste région du Darfour, dans l’ouest du Soudan, et des zones dans le sud du pays.
L’annonce de la reprise de Wad Madani intervient alors que le chef des Forces armées soudanaises, le général Abdel Fattah al-Burhan, était au Mali pour rencontrer le chef d’État malien, Assimi Goïta. Une visite «d’amitié et de travail» qui a marqué l’une des rares rencontres avec un dirigeant africain de haut niveau pour le général al-Burhan, dont le pays est plongé dans une guerre civile depuis près de deux ans.
Ingérences étrangères
En décembre dernier, le président turc Recep Tayyip Erdogan avait proposé une médiation entre le chef de l’armée soudanaise et les Émirats arabes unis en vue de résoudre le conflit au Soudan. Le gouvernement soudanais, dirigé par le général al-Burhan, accuse les Émirats arabes unis de fournir des armes ainsi qu’un soutien financier à la force paramilitaire rivale du général Mohamed Hamdane Dagalo et d’œuvrer à prolonger le conflit au Soudan.
Outre les Émirats arabes unis, qui rejettent ces accusations, plusieurs autres pays, dont la France ou encore l’Ukraine, sont régulièrement accusés d’ingérence dans ce conflit et pointés du doigt notamment pour avoir fourni des armes à l’une des parties belligérantes. Pourtant, un embargo sur les armes, imposé par les Nations unies dans la région du Darfour au Soudan, est en vigueur depuis 2004 et un autre, imposé par l’Union européenne sur l’ensemble du pays, est en vigueur depuis 1994.
Le Soudan est plongé depuis avril 2023 dans une guerre civile opposant les Forces armées soudanaises, dirigées par le général Abdel Fattah al-Burhan, aux Forces de soutien rapide du général Mohamed Hamdane Dagalo. Ce conflit, qui a provoqué une crise humanitaire majeure et des déplacements massifs de populations civiles, a fait au moins 23 000 morts et 33 000 blessés, annonçait l’ONU en septembre 2024.