Aussitôt imposées, aussitôt critiquées : les zones à faibles émissions (ZFE) créent des citoyens… de seconde zone. Certaines personnalités publiques, telles qu’Alexandre Jardin, prennent position contre cela, et des collectifs se forment pour protester. Les « Gueux ZFE » ont rédigé une lettre téléchargeable à envoyer aux maires.
L’année 2025 sera peut-être synonyme d’exclusion et de manifestation, pour changer. Depuis le début du mois, les quelque deux millions de conducteurs de véhicules Crit’Air 3 ne sont plus les bienvenus dans certains centre-villes tels que ceux de Paris, Lyon, Montpellier, et Grenoble. Une discrimination sociale qui a un certain goût de déjà vu, et nous rappellera peut-être bientôt la crise des Gilets jaunes.
Mais, que l’on soit rassurés, le gouvernement fait de la pédagogie. D’ailleurs, il a même réussi à retourner le problème : plutôt que de présenter cela comme une privation, le maire adjoint de Paris, David Belliard, vantait le 5 janvier dernier les mérites du « pass ZFE », qui permet aux interdits quelques dérogations. Oui, conduire en ville devient un privilège.
Sur X, l’écrivain Alexandre Jardin a réagi vertement :
Toute ma vie je me souviendrai de ce monsieur en pull, @David_Belliard , image du petit tyran écolo décomplexé dont parle Arendt qui, sûr de sa supériorité morale, dispose de la vie des #gueux, fixe des exceptions. Pour se conduire mal, il faut toujours croire qu’on fait le bien. https://t.co/SUfTDMGQRm
— Alexandre Jardin (@AlexandreJardin) January 5, 2025
Il n’est pas évidemment pas le seul à s’indigner. En première ligne, les premiers concernés. Un collectif de « Gueux » s’est formé, et à mis une lettre à disposition sur Internet. Facile à télécharger et à remplir, elle permet de protester rapidement et efficacement auprès des mairies. Reste à savoir si les gueux seront entendus.