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par Patrick Reymond
C’est le schéma classique américain utilisé à Gaza. Car la guerre à Gaza n’a pu être menée que par les USA, du moins leur soutien militaire. L’action, si elle avait été israélienne seule, n’aurait pas duré, faute de stocks. Mais les stocks et le coût (22 milliards), pour les USA ne sont pas illimités, surtout en période de carence de capacités de productions.
En France, on va produire de la poudre à canon, à Bergerac, de quoi faire 3000 obus par mois, donc, 36 000 par an, en 1914 (avant-guerre), on produisait dans les arsenaux, 10 000 obus/jour. En septembre, les militaires exigeaient 100 000, en 1917, c’était 750 000. Risible, donc.
Il reste que la pression de l’administration Trump était simple sur Netanyahou. Faites la trêve ou faites la guerre tous seuls. Donc, Israël, a fait comme son parrain, proclamé la victoire et fichu le camp, alors que le Hamas n’a pas vu ses capacités entamées, et que ses pertes ont été largement compensées, et qu’il a le sentiment de victoire. Il a verrouillé Gaza et largement cassé l’armée d’Israël. Ses propres pertes lui importent peu. Comme naguère Georges Doubeuliou Bush, Israël a proclamé «mission accomplie», sans avoir rien réglé.
De fait, ce qui a été détruit, c’est Gaza et toute son infrastructure civile, mais pas l’appareil militaire du Hamas, qui, s’il a certainement souffert, a pu se reconstituer.
De même, cela met aussi le doigt sur l’incapacité de l’administration Biden, de son incapacité à régler la situation, et la dislocation du front interne aux USA, chose que Trump, visiblement, a parfaitement saisi.
La puissance de feu n’a pas pu grand-chose contre des souterrains, patiemment construit, comme jadis, la puissance de feu US n’avait rien pu contre les souterrains vietcongs, une très vieille tradition vietnamienne, utilisée contre les Chinois essentiellement.
Les armées d’invasion peuvent passer et repasser, détruire quelques tunnels (s’ils osent s’y aventurer) et de toutes façons, ils sont creusés plus vite que détruits, les guérillas réapparaissent dès que les soldats adverses sont passés.
Si les Français, en 1860 avaient pu conquérir l’Indochine, c’est qu’ils n’avaient eu qu’à affronter l’armée impériale vietnamienne, pas la population. La population, saignée par les mandarins sous l’empire avait vu d’un bon œil la conquête ou du moins, était restée indifférente. Le poids de l’administration coloniale légère au départ, devenant de plus en plus lourd chaque année, ces sentiments bienveillants avaient disparus et l’hostilité grandissante, jusqu’aux premiers troubles des années 1930, et les plantations de caoutchouc (80% de mortalité), et le bagne de Poulo Condor (pareil, 80% de mortalité), avaient fournis les militants au parti communiste parmi les survivants.
Pareillement, au Liban, le Hezbollah a ses capacités intactes. Sa seule victoire, c’est la Syrie, et encore, une victoire ambigüe, pleine de risques. Les Turcs veulent éliminer les forces kurdes, alliés des américains (l’État syrien n’est pas viable sans les ressources de son secteur, et il l’est à peine avec). Après, il risque d’y avoir un face à face Turquie/Israël. Là, l’adversaire sera bien armé et dix fois plus nombreux.
En Ukraine, c’est aussi le même topo, les forces ukrainiennes s’amenuisent chaque jour, pendant que les gouvernements occidentaux sautent les uns après les autres, Biden, Scholz, Sunak, Macron bien mal en point… Et que bien d’entre eux risquent de découvrir qu’avoir Elon Musk comme ennemi n’est pas très habile.
Les torrents de pourritures qui s’amassent sur les travaillistes en général et Keir Starmer en particulier commencent à sentir mauvais, et les problèmes balayés sous le tapis depuis des décennies, ressurgissent et ne cessent pas. On peut penser que quelque part, il existe aussi des dossiers sur un Macron surgit de nulle part.
source : La Chute