Le cri d’ouverture de Trump à la Russie tombe à plat


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par Moon of Alabama

En mai 2017, le président russe Vladimir Poutine a accordé une interview au Figaro. Il a expliqué son expérience des préférences politiques exprimées par les présidents américains :

«J’ai déjà parlé à trois présidents américains. Ils vont et viennent, mais la politique reste toujours la même. Savez-vous pourquoi ? À cause de la puissante bureaucratie. Lorsqu’une personne est élue, elle peut avoir quelques idées. C’est alors qu’arrivent des gens avec des mallettes, bien habillés, portant des costumes sombres, comme le mien, à l’exception de la cravate rouge, puisqu’ils en portent des noires ou des bleues foncées. Ces personnes commencent à expliquer comment les choses se passent. Et instantanément, tout change. C’est ce qui se passe à chaque administration».

Il n’a fallu que deux jours pour que cela se produise avec la deuxième présidence de Donald Trump. Au lieu de chercher à établir de meilleures relations avec la Russie pour mettre fin à la guerre en Ukraine, comme il l’avait promis pendant la campagne, Trump a entamé un «dialogue» public avec la Russie qui semble rendre ces deux objectifs impossibles.

Il a publié un message sur Truth-Social :

«Je ne cherche pas à blesser la Russie. J’aime le peuple russe, et j’ai toujours eu de très bonnes relations avec le président Poutine – et ce malgré le CANULAR Russie, Russie, Russie de la gauche radicale. Nous ne devons jamais oublier que la Russie nous a aidés à gagner la Seconde Guerre mondiale, en perdant près de 60 000 000 de vies humaines. Tout cela étant dit, je vais faire une très grande FAVEUR à la Russie, dont l’économie est en faillite, et au président Poutine. Réglez la question maintenant et mettez fin à cette guerre ridicule ! CELA NE FERA QU’EMPIRER. Si nous ne parvenons pas à un «accord», et rapidement, je n’aurai d’autre choix que d’imposer des niveaux élevés de taxes, de droits de douane et de sanctions sur tout ce qui est vendu par la Russie aux États-Unis et à divers autres pays participants. Finissons-en avec cette guerre, qui n’aurait jamais commencé si j’étais président ! Nous pouvons le faire de la manière la plus simple, ou de la manière la plus dure – et la manière la plus simple est toujours la meilleure. Il est temps de «faire un marché». PLUS AUCUNE VIE NE DOIT ÊTRE PERDUE !!!»

On se demande à quoi pensaient les gens en costume sombre lorsqu’ils ont raconté de telles conneries à Donald Trump.

La Russie n’a pas «aidé» à gagner la Seconde Guerre mondiale. Elle l’a gagnée. Ce sont les États-Unis et d’autres pays qui l’ont simplement aidée à le faire.

Comme l’a justement répondu le porte-parole du Kremlin, Dimitry Peskov :

«Le principal fardeau dans la lutte contre le fascisme et le prix le plus élevé pour la victoire dans la lutte contre le fascisme ont été payés par notre pays, l’Union soviétique». «Les États-Unis ont effectivement apporté leur aide. Ils ont apporté une contribution significative. Mais il y a un bémol : l’Amérique fait toujours de l’argent, pour l’Amérique il s’agit toujours de business», a souligné Peskov.

L’Union soviétique n’a pas perdu 60 millions de vies dans cette guerre, mais moins de la moitié, soit environ 11 millions de soldats et 15 millions de civils.

L’économie russe n’est pas en train de s’effondrer.

Même Reuters, dont les sources anonymes spéculent sur les «préoccupations» de Poutine en matière d’économie, doit admettre :

«L’économie russe, tirée par les exportations de pétrole, de gaz et de minerais, a connu une croissance robuste au cours des deux dernières années, malgré les multiples séries de sanctions occidentales imposées après l’invasion de l’Ukraine en 2022».

La Russie connaît actuellement une inflation un peu plus élevée que d’habitude. Mais la pénurie de main-d’œuvre a permis une croissance des salaires supérieure au taux d’inflation et une propagation de la prospérité générale :

«Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, interrogé sur l’article de Reuters, a reconnu l’existence de «facteurs problématiques» dans l’économie, mais a déclaré que celle-ci se développait à un rythme élevé et qu’elle était en mesure de répondre «progressivement à toutes les exigences militaires» ainsi qu’à tous les besoins sociaux et de bien-être.

«Il y a des problèmes, mais malheureusement, les problèmes sont maintenant les compagnons de presque tous les pays du monde», a-t-il déclaré. «La situation est jugée stable et il existe une marge de sécurité». (…)

Après s’être contracté en 2022, le PIB de la Russie a progressé plus rapidement que celui de l’Union européenne et des États-Unis en 2023 et 2024. Cette année, cependant, la banque centrale et le Fonds monétaire international prévoient une croissance inférieure à 1,5 %, même si le gouvernement prévoit des perspectives légèrement plus favorables».

La menace de Trump de mettre «des niveaux élevés de taxes, de droits de douane et de sanctions sur tout ce qui est vendu par la Russie aux États-Unis» démontre son ignorance pure et simple. Le seul produit de valeur que la Russie vend encore aux États-Unis est l’uranium enrichi nécessaire au fonctionnement des centrales nucléaires américaines. Trump peut taxer, imposer des droits de douane et sanctionner ce produit autant qu’il le souhaite.

Il pourrait également tenter de sanctionner d’autres exportations énergétiques russes. Mais il s’agit là de mesures à double tranchant :

«Les tarifs douaniers et les sanctions proposés par Trump pourraient également se retourner contre les États-Unis et leurs alliés :

  • Prix de l’énergie : Une réduction des exportations énergétiques russes pourrait faire grimper les prix mondiaux du pétrole et du gaz, ce qui nuirait aux consommateurs occidentaux.
  • Réalignements géopolitiques : Des sanctions agressives pourraient accélérer la création de systèmes financiers et commerciaux parallèles échappant au contrôle de l’Occident, ce qui affaiblirait l’influence des États-Unis.
  • Contrecoup économique : Les industries américaines qui dépendent de certaines matières premières en provenance de Russie, telles que les métaux pour la fabrication, pourraient être confrontées à des coûts plus élevés et à des ruptures d’approvisionnement».

Personne en Russie, et certainement pas Poutine, ne prendra au sérieux la tentative de Trump d’ouvrir des négociations.

Si Trump veut parvenir à un accord de paix sur l’Ukraine, il devra rejeter les opinions des néo-conservateurs en costume sombre et trouver des gens qui savent de quoi ils parlent.

Les aboiements insensés contre Moscou, comme Trump l’a fait jusqu’à présent, seront accueillis par un bâillement d’ennui :

«Le Kremlin n’est pas impressionné par la menace du président des États-Unis Donald Trump d’imposer de nouvelles sanctions à la Russie si elle n’accepte pas de conclure un accord de paix avec l’Ukraine».

«Nous ne voyons pas de nouveaux éléments particuliers ici», a déclaré jeudi le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, aux médias russes. Peskov a ajouté que Trump «aimait les sanctions» et les avait souvent utilisées au cours de son premier mandat présidentiel.

«La Russie est prête à un dialogue égal et prudent avec les États-Unis, que nous avons eu pendant le premier mandat de Trump», a déclaré Peskov, selon le média indépendant russe Meduza. «Nous attendons des signaux qui n’ont pas encore été reçus»».

source : Moon of Alabama



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