D’ici à 2030, Orange prévoit d’avoir retiré tout le cuivre de ses réseaux, au profit de la fibre optique. Et l’entreprise prévoit de le vendre, à prix d’or. Et pour cause ! Comme le lithium ou le cobalt, le cuivre est un métau stratégique pour la transition énergétique, notamment grâce au recyclage.
La transition énergétique se heurte aujourd’hui à un paradoxe : les métaux stratégiques, indispensables pour stocker et transporter l’électricité verte, se font de plus en plus rares. À commencer par le lithium et le cobalt, dont la demande explose à mesure que l’on se détourne des énergies fossiles. Mais cette quête effrénée de matières premières a des conséquences géopolitiques alarmantes. En effet, la Chine détient entre 35 et 70 % des capacités mondiales de raffinage de ces minéraux, un contrôle inquiétant qui place de nombreuses nations en position de dépendance.
Dans ce contexte, on se tourne vers le recyclage. Concrètement, dans les pays industrialisés, on parle de « mine urbaine », qui consiste à extraire les matériaux précieux des déchets urbains. Et cela pourrait bien constituer une clé de cette révolution. D’ici à 2040, cette approche pourrait éliminer le besoin d’extraction de minéraux vierges, selon certains experts. Une bonne nouvelle, car elle permettrait non seulement de répondre aux besoins du marché, mais aussi de limiter l’empreinte environnementale de l’industrie minière.
Mais pour l’heure, la France n’a pas su rendre son système de recyclage assez efficace pour utiliser ses propres ressources. Pendant qu’Orange annonce la vente de son cuivre, « la filière française du recyclage reste orientée vers les marchés internationaux », comme le rapportent Les Echos. Résultat, d’autres acteurs internationaux risquent de s’emparer de cet « or rouge » à notre place.