Lucie, l’intelligence artificielle française développée par Linagora et le CNRS, devait incarner l’alternative éthique aux géants technologiques. Mais après un lancement catastrophique, elle est suspendue, ridiculisée par des erreurs grotesques soulignées par les internautes. La French Touch.
Au départ, elle a été lancée avec des promesses étincelantes : une alternative « éthique » aux modèles dominants. Mais au lieu de conquérir l’imaginaire collectif, elle est devenue la risée du web. Son premier grand faux pas ? Estimer qu’un trou dans le gruyère pèse entre 10 et 20 grammes. Un détail qui peut paraître insignifiant, mais ne l’est pas, surtout quand l’IA est censée « révolutionner » l’éducation. Le fiasco n’a pas tardé à dégringoler : après seulement trois jours de mise en ligne, Linagora a dû suspendre la plateforme, une humiliation rapide et totale.
Au cœur de ce naufrage, un problème de timing et de préparation. Comme le rapporte Siècle Digital, Lucie n’était qu’un prototype lancé à la hâte, sans les protections adéquates contre des réponses absurdes. Michel-Marie Maudet, le directeur général de Linagora, a reconnu les erreurs : « Nous avons présenté Lucie comme un produit finalisé, alors qu’il s’agissait encore d’un projet en développement. »
Malgré tout, le projet est soutenu par France 2030, et n’a pas encore dit son dernier mot. « Cela reste un test, une étape », ont insisté les créateurs. Mais pour que l’IA devienne crédible, il faudra bien plus que des ajustements techniques. Il faudra regagner la confiance du public, et (peut-être) prouver que la France peut rivaliser avec les acteurs de l’intelligence artificielle. Pas gagné pour l’instant.