L214 porte plainte pour sévices graves et mauvais traitements contre l’abattoir public Rhône Ouest situé à Saint-Romain-de-Popey (Rhône). Sur les images inédites diffusées aujourd’hui par L214, on voit des animaux égorgés conscients et décapités encore vivants. Enquête.
Les nombreux et graves dysfonctionnements entraînent des souffrances supplémentaires pour ces vaches, cochons et moutons, et une panique palpable chez un certain nombre d’entre eux. L’outil d’abattage et les modes opératoires de l’exploitant ne respectent pas les exigences réglementaires minimales concernant la mise à mort des animaux en abattoir, c’est pourquoi L214 demande la fermeture immédiate de l’établissement.
Problèmes structurels et défaillance des modes opératoires
La chaîne ovine et porcine est archaïque et en infraction avec la réglementation :
La chaîne bovine présente aussi des infractions graves :
→ En savoir plus sur les reprises de conscience
→ Glossaire en images des équipements d’abattage
Pour Sébastien Arsac, cofondateur de L214 : « La ministre de l’Agriculture doit se rendre à l’évidence : les abattoirs français sont défaillants. Nos enquêtes de 2024 dans les abattoirs de Maurienne en Savoie, de Craon en Mayenne, de Boulogne-sur-Gesse en Haute-Garonne, dans l’abattoir Bigard en Côte-d’Or, et toutes les précédentes en sont l’illustration, et de nouveaux signalements nous arrivent régulièrement par des lanceurs d’alerte…
« les abattoirs français sont défaillants »
Il est urgent que la ministre de l’Agriculture conduise un audit interne dans les abattoirs pour faire un état des lieux complet des conditions d’abattage, et que les rapports d’inspection issus de cet audit soient rendus publics. Nous avons écrit à Annie Genevard pour lui adresser officiellement cette demande. »
Cette viande est servie dans des cantines scolaires et à la cantine du Département
L’abattoir produit de la viande servie dans des cantines des collectivités, notamment les établissements scolaires de la commune de Saint-Romain-de-Popey et de Sain-Bel, ainsi qu’à la cantine du Département. L214 les a informés par courrier des infractions majeures relevées dans l’établissement.
Viande de bœuf Label rouge et steak haché bio du Beaujolais
L’abattoir produit de la viande pour le circuit conventionnel (magasins Intermarché du département, boucheries locales, vente directe chez les éleveurs), mais aussi dans des circuits labellisés pour la viande limousin junior Label rouge, bœuf limousin Label rouge et pour des steaks hachés bio du Beaujolais.
Edit : le 29/01 à 16 h, Intermarché a décidé d’arrêter de s’approvisionner à l’abattoir Rhône Ouest après avoir été informé de la situation par L214.
Un budget travaux de 10 millions d’euros
Un chantier conséquent démarré en 2024, qui se poursuivra jusqu’à la fin de l’année, a pour but d’augmenter la capacité de production de l’abattoir de 1 300 tonnes (de 3 200 tonnes par an à 4 200 tonnes).
Pour le moment, aucuns travaux n’ont démarré sur les chaînes d’abattage, malgré les conséquences graves sur les animaux qui y sont abattus. Des travaux de mise en conformité des chaînes d’abattage seraient prévus seulement au mois de mai 2025, soit 8 mois après le début du chantier. En attendant, l’abattoir continue de fonctionner dans un non-respect manifeste de la réglementation.
Le budget de ces travaux provient de l’État (1 700 000 €), de la Région (1 300 000 €), du Département (800 000 €), de la métropole de Lyon (75 000 €) et le reste provient du propriétaire, la Communauté d’agglomération de l’ouest rhodanien.
Récapitulatif
- La nouvelle enquête de L214 dans l’abattoir Rhône Ouest montre l’abattage avec étourdissement de vaches, cochons et moutons en infraction avec la réglementation, causant des souffrances supplémentaires aux animaux.
- L214 demande la fermeture immédiate de l’abattoir à la préfète du Rhône, et demande un audit de tous les abattoirs en France à la ministre de l’Agriculture. Les rapports d’inspection devront être rendus publics.
- L214 porte plainte pour sévices graves et mauvais traitements auprès de la procureure de la République du tribunal judiciaire de Villefranche-sur-Saône.
- L’abattoir a entrepris en 2024 des travaux qui se poursuivront jusqu’à fin 2025 (budget de 10 millions d’euros). Des travaux de modernisation des 2 chaînes d’abattage seraient programmés en mai prochain (8 mois après le démarrage du chantier), mais le but est surtout d’augmenter la production de 1 300 tonnes par an (aujourd’hui 3 200 tonnes).
- La viande produite est vendue en supermarchés et chez des artisans-bouchers. Elle est servie dans des cantines scolaires et à la cantine du Département. Les animaux sont issus d’élevages standards, ou d’élevages biologiques et Label rouge.