Ahmed el-Chareh, président intérimaire de la République syrienne, a adressé le 30 janvier son premier discours officiel à la population syrienne, prônant l’unité de la Syrie pour construire une nouvelle patrie. A la fin de cette période de transition, des élections doivent avoir lieu.
C’est officiel. Abou Mohammed al-Joulani, qui a troqué son nom de guerre pour Ahmed el-Chareh, est devenu le président intérimaire de la République syrienne. Le nouvel homme fort de Damas a prononcé le 30 janvier son premier discours à la population syrienne.
Alors que le pays est dans une période de refonte de toutes les institutions étatiques, Ahmed el-Chareh a déclaré: «Nous travaillerons à la formation d’un gouvernement de transition qui construira les institutions de la nouvelle Syrie jusqu’à l’étape des élections libres et équitables».
Face aux nombreux risques de divisions internes, le dirigeant syrien s’est engagé à travailler avec toute sa «force et sa volonté pour réaliser l’unité syrienne», appelant «tous les Syriens à construire ensemble notre nouvelle patrie».
La fin d’une ère
Pour rassurer les pays occidentaux, qui émettent certaines réserves sur les intentions de Hayat Tahrir el-Cham (HTC), le dirigeant syrien a insisté sur le fait que «la participation des Syriens à l’intérieur et à l’extérieur du pays au processus politique vise à construire leur avenir dans la liberté et la dignité, sans exclusion ni marginalisation».
Par ailleurs, un «comité préparatoire» appelé à «sélectionner un mini-conseil législatif pour combler le vide pendant la période de transition» va être annoncé, a-t-il déclaré. Un comité semblable sera également formé en vue de la «Conférence de dialogue national», qui sera une «plateforme de délibérations et de consultations».
Le dirigeant syrien a également insisté sur l’importance de «parvenir à la paix civile» et de «poursuivre les criminels grâce à une véritable justice transitionnelle», en référence notamment aux partisans de l’ancien gouvernement de Bachar el-Assad.
L’ancien président syrien a été déchu suite à l’avancée fulgurante des miliciens de Hayat Tahrir el-Cham (HTC) fin novembre, qui a abouti à la prise de Damas le 8 décembre dernier. Bachar el-Assad était au pouvoir depuis mai 2000 après la mort de son père qui gouvernait la Syrie depuis 1970.