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Depuis qu’il a été élu, puis investi le 20 janvier dernier, le président américain Donald Trump a multiplié les provocations et les actions choquantes. De quoi s’inquiéter sérieusement des conséquences concrètes de cette politique d’extrême droite sur les États-Unis et de son impact sur le reste du monde.
La doctrine réactionnaire instaurée par le chef de l’État américain va toucher tous les domaines : environnement, droits humains, modèles sociaux et risque même d’entraîner la planète vers un capitalisme encore plus destructeur. Mr Mondialisation vous présente les neuf plus grandes atrocités de ce début de mandat.
1. Quitter l’accord de Paris, un désastre pour le climat
Il s’agit sans doute de l’une des décisions les plus graves à l’échelle planétaire. Les accords de Paris fixent en effet à chaque signataire l’objectif international de contenir le réchauffement climatique à maximum +2° d’ici 2100.
Cet accord qui était pourtant pointé comme insuffisant par le GIEC au moment de son instauration est loin d’être respecté par tous. Mais quand un pays comme les États-Unis, l’un des plus émetteurs du globe, ignore frontalement la situation, le message pour le monde entier est désastreux. Ce n’est d’ailleurs pas une première puisque Donald Trump était déjà sorti de ce traité lors de son premier mandat avant que Joe Biden ne le réintègre.
Cette décision est d’autant plus inquiétante qu’elle s’accompagne d’autres mesures gravissimes d’un point de vue écologique, comme avoir un recours massif aux énergies fossiles, forer à tout va, couper les subventions aux éoliennes, ou encore détricoter les agences environnementales.
2. Attaque des droits des personnes transgenres
Véritable obsession des militants réactionnaires, la question de la transidentité a été largement exploitée par Donald Trump. Pendant sa campagne, il avait alors déclaré vouloir « stopper le délire transgenre » dès son premier jour.
Il avait ainsi fanfaronné dans ses discours dans une diatribe transphobe : « je signerai des décrets pour mettre fin aux mutilations sexuelles des enfants, exclure les transgenres de l’armée et les exclure des écoles primaires, des collèges et des lycées », ajoutant que « la politique officielle des États unis sera qu’il n’y a que deux genres : homme et femme ».
À présent investi, il a déjà franchi le pas dans l’armée où il a d’ores et déjà exclu toutes les personnes trans, expliquant que « pour nous assurer que nous disposons de la force combattante la plus létale au monde, nous allons débarrasser notre armée de l’idéologie transgenre ».
Considérant la transidentité comme une maladie, le texte promulgué par le président affirme que « de nombreux problèmes de santé mentale et physique sont incompatibles avec le service actif », et que « l’adoption d’une identité de genre incompatible avec le sexe d’un individu contredit l’engagement d’un soldat envers un mode de vie honorable, véridique et discipliné, même dans la vie personnelle. »
3. Rétablir la discrimination à l’embauche
Après avoir longtemps esclavagisé des Afro-Américains, les États-Unis ont aussi imposé pendant des décennies une ségrégation entre les personnes blanches et le reste de la population. Évidemment, ce phénomène a profondément marqué les mentalités et il en existe encore aujourd’hui de nombreux reliquats.
Depuis les années 60, le pays avait mis en place des dispositifs pour lutter contre les discriminations et pour favoriser la diversité. Ces mesures sont dans le collimateur de Donald Trump qui les a supprimées au niveau fédéral et qui menace les entreprises qui continueraient à le pratiquer, encourageant les employés à la délation.
@laulevy La discrimination à l’embauche légalisée aux US ? 🤯 C’est en effet une des mesures pris par Donald Trump dès son arrivée à la Maison Blanche. Au sein de l’administration fédérale, plus de politique relative à la diversité, l’équité, l’inclusion et à l’accessibilité. C’est une mesure inquiétante qui vient supprimer une avancée dans l’égalité des chances dans l’emploi. Sources : Libération – Donald Trump rétablit la discrimination à l’embauche au nom de la combattre, et encourage la délation Les Échos – Donald Trump lance une chasse aux sorcières anti-diversité dans l’administration et les entreprises National Bureau of Economic Research, étude de 2017 sur la discrimination à l’embauche aux US. #actu #travail #discrimination #recrutement #emploi
De fait, ce décret mettra non seulement fin à la discrimination positive qui permettait de lutter contre l’inégalité des chances (des études ont déjà démontré qu’une personne noire a moins de chance de se faire engager qu’un individu blanc, à diplôme égal), mais il légalisera littéralement le fait qu’un employeur puisse choisir son salarié en fonction de ses origines.
4. Menaces impérialistes de conquête
Depuis plus d’un siècle, les États-Unis sont le symbole même de l’impérialisme à travers le monde. Constamment immiscée dans les affaires des autres pays, la nation de l’Oncle Sam n’a jamais eu de scrupules à provoquer des coups d’État, des guerres ou des ingérences pour servir ses intérêts.
Donald Trump, que ses partisans n’hésitent pas à décrire, sans honte, comme un pacifiste, a pourtant montré les muscles en exposant ses désirs de conquête et de pouvoir, caractéristiques de la virilité masculine du régime patriarcal. En quelques jours, il a par exemple affirmé qu’il verrait bien le Canada comme le 51e état américain, qu’il voulait renommer le golfe du Mexique en golfe d’Amérique (et Google a déjà cédé à ses exigences), ou encore qu’il souhaitait acheter le Groenland au Danemark (allant jusqu’à menacer ce dernier).
Le locataire de la Maison-Blanche va aussi intensifier sa guerre commerciale, notamment avec l’Europe et surtout la Chine. Il convoite d’ailleurs le canal de Panama qu’il estime être tombé entre les mains de la Chine. Il continuera par ailleurs à exercer des blocus économiques sur le Venezuela (dont il ne reconnaît pas le président élu) et Cuba (qu’il vient de remettre sur la liste des « pays soutenant le terrorisme »).
5. Libérer de dangereux criminels
Le président qui se prétend garant de la sécurité des Américains et qui explique à longueur de journée qu’il va lutter contre les criminels et le trafic de stupéfiants, a pourtant commencé son mandat en libérant plusieurs centaines de condamnés. Et pas n’importe lesquels !
Ont ainsi été graciés en premier lieu les assaillants du capitole qui avaient tenté d’enclencher un coup d’État lors de la défaite de Donald Trump de 2020, estimant que le scrutin était truqué.
Mais il n’a pas non plus hésité à relâcher Ross Ulbricht, fondateur du site Silk Road, une page du dark web qui s’est rendue coupable de vendre des millions de dollars de drogue. Celui qui avait été condamné à perpétuité en 2015, et également soupçonné d’avoir commandité des meurtres, était cependant très apprécié de la communauté libertarienne à laquelle Trump avait promis cette décision durant sa campagne.
6. Sortie de l’Organisation mondiale de la Santé, la médecine pour les complotistes
Quand on connaît l’entourage et la mentalité du Trumpisme en matière de science, il y a de quoi s’inquiéter fortement pour le domaine de la médecine. Le nouveau président a d’ailleurs déjà nommé Robert Kennedy, un antivax notoire, au ministère de la Santé.
Mais au-delà des conséquences au niveau local qu’une politique complotiste pourrait avoir en matière de santé, la décision de Trump de quitter l’Organisation mondiale de la Santé pourrait être dramatique pour de nombreuses personnes à travers le monde.
En effet, les États-Unis ne pesaient pas moins de 18 % du budget de l’institution internationale. Si ce choix pourrait déclencher des effets en cascade pour toutes les associations mondiales, il pourrait aussi entraîner de grandes difficultés sanitaires au niveau planétaire, notamment sur le continent africain.
7. Attaque spectaculaire contre les immigrés
Comme tout politicien d’extrême droite, Donald Trump a fait de l’immigration l’un de ses chevaux de bataille. Dans son programme, il annonçait :
« la plus grande opération de déportation de l’Histoire des États-Unis ».
En à peine une semaine, une multitude de gens ont ainsi été arrêtés en vue d’être expulsés. Le président a été jusqu’à ordonner des raids d’envergure dans une dizaine de métropoles pour attraper les personnes concernées.
Simultanément, des milliers de migrants sur le point de demander à être accueillis à la frontière ont vu leurs requêtes rejetées, à leur plus grand désarroi. Enfin, Donald Trump a aussi menacé de mettre fin au droit du sol qu’il juge « ridicule ».
8. Attaque des droits des femmes
L’ancien présentateur de télé-réalité avait déjà mené un premier mandat calamiteux pour le droit des femmes, notamment vis-à-vis du droit à l’avortement. Celui qui s’annonce devrait bien s’inscrire dans la même continuité.
Le ministre de la Santé Robert Kennedy a dans ce sens affirmé qu’il était « d’accord avec le président Trump pour dire que chaque avortement est une tragédie. » Il a ensuite ajouté être « d’accord avec lui pour dire que nous ne pouvons pas être une nation morale si nous pratiquons 1,2 million d’avortements par an ». Il a d’ailleurs confirmé qu’il comptait réévaluer la sûreté de la pilule abortive.
Dans le même temps, une ambiance masculiniste règne dans l’administration américaine, et parmi les proches du milliardaire. Mark Zuckerberg, le patron de Facebook, récent soutien du chef de l’État, s’est par exemple illustré par ses propos à ce sujet, assurant qu’une grande partie de la société était « émasculée », vantant les mérites de « l’énergie masculine ».
Avec un modèle familial « conforme à la bible », Donald Trump veut tout simplement reléguer les femmes à leurs rôles d’antan. Un tournant indubitablement sombre pour les Américaines et les femmes du monde entier.
9. Haro sur les pauvres et gloire aux plus riches
Enfin, si Donald Trump est largement identifié comme quelqu’un qui s’en prendre aux minorités et aux femmes, certains Américains blancs égoïstes pourraient se sentir épargnés et en sécurité. C’est bien mal connaître le projet de l’homme d’affaires qui favorisera avant tout les plus riches et les grandes entreprises.
Les classes populaires américaines seront de facto aussi violemment frappées par sa politique antisociale. Ainsi le groupe d’experts américain spécialisé dans les questions fiscales, ITEP, avait révélé en étudiant le programme de l’actuel président que les 95 % des Américains les plus pauvres verraient leurs impôts augmenter d’ici 2026. À l’inverse, les 5 % les plus riches seront quant à eux soulagés.
Les larges coupes dans les services publics, promises par le ministre Elon Musk, vont aussi toucher de plein fouet les moins bien loties, tout comme les attaques à venir contre les assurances maladie des plus précaires.
Trump, l’incarnation du capitalisme sauvage
De quoi peut-être rappeler à certains que Donald Trump, qui se prétend être le pire ennemi du « système », est à l’inverse sa parfaite incarnation. Homme blanc hétérosexuel catholique milliardaire, grand adepte du capitalisme et adversaire de toutes avancées sociales, il est la démonstration que dans chaque politicien d’extrême droite, il y a avant tout un personnage de droite.
C’est-à-dire quelqu’un qui croit d’abord à la « réussite » individuelle et qui pense que chacun d’entre nous mérite sa situation. Si vous êtes écrasé par le système néolibéral, ne comptez en tout cas surtout pas sur Donald Trump pour vous en sortir, bien au contraire. Pour lui, c’est votre place.
– Simon Verdière
Photo de couverture : Le président Donald Trump prête serment le 20 janvier 2017 au Capitole des États-Unis à Washington, DC Melania Trump porte un ensemble en cachemire bleu ciel Ralph Lauren. Il tient sa main gauche sur deux versions de la Bible , une Bible d’enfance que lui a donnée sa mère, ainsi que la Bible d’Abraham Lincoln. Wikimedia.