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Et à la fin… c’est Carrefour qui gagne. Dans une étude publiée le 4 février, l’UFC-Que choisir montre qu’une des mesures phares censées améliorer le revenu des agriculteurs n’a en fait « eu aucun impact », si ce n’est « un surplus d’inflation pour les consommateurs ». De quoi nous couper l’appétit.
Rembobinons : en 2019, est entré en vigueur le « relèvement de 10 % du seuil de revente à perte », alias SRP+10. Autrement dit, « si un distributeur achète un produit 1 euro, il est obligé de le revendre au moins à 1,10 euro », nous expliquait alors Olivier Andrault de l’UFC-Que choisir. À l’époque, l’organisation était déjà très sceptique sur les effets de cet outil, de même que certains paysans : « L’espoir est que cela ruisselle jusqu’aux producteurs, indiquait, dubitatif, Nicolas Girod, de la Confédération paysanne. Mais nous, ce que l’on veut, c’est qu’il soit impossible de nous acheter un produit en dessous de son prix de revient. »
Six ans après, leurs craintes sont donc confirmées : l’étude de l’UFC-Que choisir montre que le revenu agricole a baissé en 2019 pour les céréales, la viande de porc et de bœuf, et stagné pour la filière laitière. Dans le même temps, les consommateurs ont vu les prix flamber en rayons. Conclusion : les industriels et la grande distribution ont continué le business as usual.
Pour l’UFC, il est donc urgent d’abandonner ce dispositif « qui ponctionne sans aucune logique économique le pouvoir d’achat des consommateurs ». L’organisation réclame en outre « la mise en œuvre urgente de sanctions dissuasives contre les industriels et les enseignes qui imposent aux agriculteurs des tarifs en dessous des prix de revient ».
La France pourrait s’inspirer de son voisin espagnol, qui a mis en place — avec succès — une interdiction de la vente à perte.
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