Alors que François Bayrou a souhaité distinguer les sujets des soins palliatifs et de l’aide active à mourir, les députés à l’origine de la proposition de loi s’y opposent. De son côté, Challenges fait ses calculs et se demande si la légalisation du suicide assisté ne ferait pas « du bien aux comptes de la Sécurité sociale ». Pour le bien de l’économie, mieux vaut ne pas avoir un coup de mou…
Controversée, la proposition de loi déposée en septembre 2024 par Les Démocrates, et co-signée par plus de 200 députés, inclut à la fois la garantie d’un accès aux soins palliatifs, et la légalisation de l’aide à mourir pour celles et ceux qui en feraient la demande. La promulgation de ce texte ayant été ralentie à cause de la dissolution et du remaniement, elle est désormais entre les mains de François Bayrou, qui a souhaité que les notions de soins palliatifs et d’aide à mourir soient séparées en deux textes distincts. Selon lui, la première est « un devoir », l’autre « un débat de conscience ». De leur côté, les députés co-signataires de la proposition de loi ont fait savoir qu’ils s’y opposaient. C’est donc en cours, chacun cherchant à prouver le bienfondé et l’humanité de sa position.
Et pendant ce temps-là, Challenges s’est penché sur une étude de Fondapol, qui a donné lieu à un article titré froidement « Et si le suicide assisté faisait du bien aux comptes de la Sécurité sociale ? ». La question est aussi simple que glaciale : combien d’argent peut-on économiser chaque année avec l’aide à mourir ? En prenant comme référence le Canada, et plus spécifiquement le Québec, le magazine parvient à la conclusion que « la légalisation de cette pratique permettrait de baisser d’1,4 milliard d’euros les dépenses annuelles de santé ». La pente est glissante au niveau éthique et social, puisque le recours au suicide assisté est plus fréquent chez les foyers modestes, qui n’ont pas les moyens de s’offrir les soins nécessaires.