Des polluants éternels (PFAS) ont été mesurés pour la première fois dans l’air ambiant de Lyon. Un phénomène révélé par l’organisme Atmo Aura qui, le 5 février, a partagé les premiers résultats sur ces polluants persistants, dont l’impact sanitaire inquiète, même s’il est encore incertain.
Une « vallée de la chimie » qui abriterait en réalité un cocktail invisible et insidieux… À Lyon, les polluants éternels se mesurent désormais dans l’air ambiant. Cette découverte, réalisée par Atmo Aura, marque un tournant dans la compréhension de la pollution de l’air. Sur la commune de Pierre-Bénite, au sud de la ville, les concentrations de PFAS frôlent les centaines de picogrammes par mètre cube. Des chiffres impressionnants qui soulignent la persistance de ces substances chimiques dans un environnement de plus en plus pollué.
Comme le rapelle l’AFP, les PFAS sont tristement célèbres pour leur longévité dans l’environnement. Mais quel est leur impact réel sur la santé ? « En l’absence de valeurs de référence, on ne sait pas quel taux est délétère », déclare Marine Latham, directrice d’Atmo Aura. Toutefois, ces premières mesures constituent une base pour des recherches à plus grande échelle. L’objectif sera d’établir un seuil toxicologique qui permettra d’évaluer les risques pour les habitants de la région, déjà exposés à un environnement industriel intense. Le temps que cela se fasse, on aura peut-être vécu un moment dans un cadre sanitaire délétère.
Les industriels concernés, comme Daikin et Arkema, ont commencé à prendre des mesures. En 2024, Daikin a réduit de 90 % ses rejets de PFAS, un effort salué mais encore insuffisant face à l’ampleur du problème. Malgré les initiatives prises, ces polluants continuent de se diffuser dans l’air ambiant, à une dizaine de kilomètres des sources de contamination. Une situation qui fait de Lyon un laboratoire vivant pour les experts, mais une menace environnementale pour ses habitants.