Le 3 février dernier, le gouvernement Bayrou enclenchait deux 49.3 pour faire passer l’un des budgets les plus austéritaires connus par le pays. Le Rassemblement national, les Républicains et le Parti socialiste ont permis à un exécutif largement minoritaire d’imposer la continuité de leur politique en ne votant pas la censure portée par la France insoumise, les Écologistes et le Parti communiste. Décryptage.
Avec la complicité des médias de masse, le clan d’Emmanuel Macron a tenté de persuader que la France allait s’effondrer sans un budget radicalement austère ; omettant que l’État s’est doté, depuis le 1er janvier 2025, d’une loi spéciale reprenant les comptes prévisionnels de l’année précédente pouvant tout à fait être ajustés.
Le gouvernement a cependant choisi de volontairement envenimer la situation pour créer un certain nombre de menaces sur le pays et ainsi imposer son nouveau projet d’austérité. Grâce à l’appui de LR, du PS et du RN, il a donc pu atteindre son but. Et ce renoncement ne sera pas sans répercussions : Mr Mondialisation vous présente les 5 pires conséquences du budget 2025 pour les Français.
1. Cure d’austérité massive
Affirmer que le budget 2025 sera l’un des plus austéritaires jamais connus par la France depuis des décennies a tout de l’euphémisme. En effet, par rapport à l’an dernier, l’État va dépenser 30 milliards de moins dans le secteur public.
Pratiquement tous les domaines seront ainsi concernés, notamment l’écologie, avec 2,1 milliards en moins (on note par exemple une coupe majeure pour l’aide à l’achat de véhicule électrique pour le soutien aux énergies renouvelables), 1,6 milliard en moins pour le logement (les aides aux rénovations thermiques des logements vont s’effondrer de 4 milliards d’euros en 2024 à 2,3 milliards), et 225 millions en moins sur l’enseignement (de multiples projets culturels ont d’ailleurs déjà été annulés).
Les collectivités territoriales, l’aide médicale d’État, la recherche, l’enseignement supérieur, la culture, l’aide au développement, l’audiovisuel public, et le sport (malgré les annonces d’Emmanuel Macron) seront également tous durement touchés par les réductions de budget. Seules les enveloppes de la Défense, de l’Intérieur et de la Justice connaîtront une hausse, confirmant la drague insistante de la Macronie envers l’électorat de droite et d’extrême droite.
2. Hausse des tarifs de l’électricité
Dix millions de personnes verront bientôt leur facture d’électricité augmenter. Les victimes de cette nouvelle hausse seront cette fois-ci principalement ceux qui ont opté pour des revendeurs alternatifs, c’est-à-dire ceux nés après la libéralisation du marché et l’ouverture à la concurrence. Une usine à gaz qui n’a pour l’instant abouti à rien de probant, bien au contraire.
Mais ce n’est pas tout, puisque ce processus frappera en réalité tous ceux qui n’ont pas choisi le tarif réglementé de l’électricité, ce qui est également possible chez EDF et ENGIE, les fournisseurs historiques. Au total, ce sont 10 millions de foyers, soit 1 sur 3, qui seront touchés. Et finalement, en 2026, tous les Français devront être impactés.
3. Agriculture : 500 millions en moins
Alors que la France est largement secouée ces derniers mois par des crises agricoles à répétitions, mettant en lumière des problèmes structurels inhérents au capitalisme et au néolibéralisme, le gouvernement a pourtant choisi d’investir encore un peu moins dans ce domaine.
Ainsi, le secteur sera amputé de 503 millions d’euros en moins par rapport à l’année passée. Pas de quoi redresser la barre pour une profession plus que jamais en berne. Et la situation aurait même pu être bien pire puisque l’agence bio a failli être supprimée.
4. Baisse de la prime d’activité et des APL
Les aides personnelles au logement qui soutiennent en particulier les étudiants et les Français les plus précaires vont également être rabotées par ce nouveau budget. Le coordinateur de la France Insoumise, Manuel Bompard, citant un extrait du texte parlementaire, évoque ainsi une diminution de « 300 millions d’euros ».
En outre, la prime d’activité, chargée d’épauler les travailleurs avec des revenus faibles, va elle aussi voir son portefeuille réduit. La commission des finances du Sénat prévoit ainsi que 200 millions d’euros de moins seront alloués à cette cause cette année.
5. Baisse indemnisation maladie des fonctionnaires et hausse des mutuelles
En ce qui concerne la santé, enfin, au lieu de drastiquement augmenter le budget d’un domaine qui en a terriblement besoin, l’exécutif a choisi là aussi de diminuer les dépenses. Les arrêts maladie des fonctionnaires, que l’on ne cesse d’attaquer, seront ainsi réduits.
Dans sa politique constante d’offensives sur la sécurité sociale, au profit du secteur privé, le gouvernement va donc également entraîner la hausse du prix des mutuelles de santé, notamment par le biais d’une taxe. Une façon d’encore et toujours poursuivre sa route vers la privatisation de nos services de santé.
Et pendant ce temps, les grandes fortunes dorment tranquilles.
– Simon Verdière
Photo de couverture : François Bayrou lors d’un meeting en 2012. Wikimedia.