« L’Afrique est l’un des piliers du monde multipolaire »: la présidente du Sénat russe à Addis Abeba


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Interview de la présidente du Sénat russe accordée à Sputnik à Addis Abeba

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valentina matvienko, ethiopie, russie, conseil de la fédération, видео

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Voici le texte intégral de l’interview de Valentina Matvienko, présidente du Conseil de la Fédération (chambre haute du parlement russe) à Sputnik à l’issue de la cérémonie d’ouverture du bureau de l’agence en Éthiopie.

– Valentina Ivanovna, les pays occidentaux imposent au monde leur conception de la démocratie. Comment la coopération entre parlementaires russes et africains peut-elle contribuer à la préservation de la souveraineté des pays africains et de l’identité des pays qui ont choisi leur propre voie de développement culturel?

-Il me semble qu’ »imposer la démocratie » est déjà un cliché dépassé. L’Occident poursuit sa politique de répression et de soumission à sa volonté, il le fait avec dureté, poursuivant uniquement ses propres intérêts, sans tenir compte des droits souverains d’un tel ou tel État, de sa législation, de sa Constitution, de ses traditions ou de sa culture. Ils [les Occidentaux] imposent strictement, en le faisant parfois passer pour la promotion de la démocratie, ils imposent strictement la manière dont ils pensent que tel ou tel État devrait se développer.

Et ces scénarios sont tout simplement terribles. Nous avons récemment vu les événements en Géorgie, en Roumanie, en Moldavie. Ils font le même travail en Afrique, lorsqu’ils interdisent aux États africains de coopérer avec la Russie, et imposent d’autres interdictions et restrictions. Mais je suis sûre qu’aujourd’hui ce sont des tentatives pour s’accrocher à l’hégémonie qui leur échappe et la réticence à reconnaître les processus historiques objectifs. Le monde évolue activement vers une structure multipolaire, un monde plus équitable qui prendra notamment en compte les intérêts des peuples africains.

Et il me semble que l’Afrique sera et est déjà l’un de ces piliers importants de ce monde multipolaire, parce qu’ils [les pays africains] se développent très rapidement et activement.

Le continent africain dispose d’un grand potentiel, d’énormes ressources minérales. Et surtout, ce sont des États éveillés qui ont pris conscience de leur indépendance, qui ont payé un prix élevé pour cette indépendance, et personne ne les détournera de cette voie. Et si nous parlons des pays africains, où que je sois, qui que je rencontre, vous savez, même si la génération a déjà changé, ils ont conservé un bon souvenir du fait que c’est notre pays, alors l’Union soviétique, qui les a aidés dans leur lutte pour leur indépendance. C’est notre pays qui a contribué à la formation de jeunes États indépendants et souverains, en aidant gratuitement, sans aucune condition, à la différence de l’Occident, sans tirer aucun profit. Nous avons aidé à construire des usines, des écoles, des routes. Ils s’en souviennent. Et pour eux, cette mémoire est innée.

Je suis sûre qu’ils ne trahiront jamais cette mémoire et qu’ils sont très intéressés par le développement de la coopération avec la Russie. Nous assistons aujourd’hui, je dirais, à une sorte de renaissance dans le développement de la coopération entre la Russie et les pays africains, et elle porte déjà ses fruits.

Quant à la soi-disant « démocratie »: des informations récemment rendues publiques sur dont s’occupait l’USAID, cette pseudo-aide, y compris aux pays africains. Et nous, notre pays, nous nous sommes exprimés à plusieurs reprises sur les plateformes internationales, en parlant de la nocivité de telles approches, des activités subversives, de l’incitation au terrorisme. Eh bien, les médias mainstream ont déclaré: « C’est de la propagande russe, de la propagande du Kremlin ».

Mais en effet, nos avertissements se sont confirmés. Cette agence ne s’occupait pas de l’aide humanitaire, du soutien, de la lutte contre la faim, la pauvreté ou les maladies. Elle a délibérément financé le renversement de régimes indésirables, des coups d’État et des révolutions de couleurs. Et je pense que désormais la majorité absolue des États comprendra que le fromage gratuit existe seulement dans la souricière et qu’ils redoubleront de vigilance.

En ce qui concerne la manière dont les parlementaires peuvent aider, ils peuvent faire beaucoup. En Russie, le Conseil de la Fédération dispose d’une commission sénatoriale spéciale pour empêcher toute ingérence extérieure dans les affaires de notre pays.

Nous, l’Assemblée fédérale, avons élaboré une législation très compétente qui a empêché les actions des structures qui recevaient l’aide de l’USAID et d’autres structures similaires; nous ne les avons pas interdites, nous les avons simplement dénoncées: « de qui et combien de fonds recevez-vous et à quelles fins? »

Et immédiatement, le nombre de telles structures a fortement diminué. Je pense qu’une fois la nature de cette structure révélée, le mouvement d’organisations dites « non gouvernementales, à but non lucratif, libres, indépendantes » -très dépendantes en effet- va s’éteindre.

D’ailleurs, je ne suis pas naïve, je pense qu’il est peu probable que DeepState renonce à ce genre d’activités. C’est juste que peut-être cela sera placé sous le contrôle du Département d’État, peut-être que ce sera plus gérable, l’argent ne sera pas dépensé pour financer les choses que je ne veux même pas nommer, mais il ne faut pas baisser la garde.

Nous transmettons donc à d’autres parlements notre expérience en matière de répression de ce type d’ingérence dans les affaires souveraines de l’État. On échange, on raconte où cela a mené. Et un certain nombre de pays ont déjà adopté des lois similaires.

Regardez ce qui s’est passé en Géorgie lorsqu’ils ont voulu simplement protéger l’État, leur souveraineté. Quelles actions de protestations contre la loi sur les agents étrangers? Il n’y a rien de fondamentalement mauvais à cette loi. Nous avons déjà rappelé plusieurs fois qu’une telle loi était en vigueur aux États-Unis depuis de nombreuses années. Certaines personnes n’aiment pas ce nom, mais dans l’ensemble, il est correct. Ils ont essayé de protester car ils comprenaient que cela bloquerait la voie à une telle ingérence illégale et grossière dans la vie du pays.

Et nous sommes ouverts au dialogue avec tout le monde, et, croyez-moi, malgré les sanctions, le nombre de nos rencontres, de nos contacts et notre dialogue parlementaire n’a pas diminué. Au contraire, nous avons un dialogue très intense. Et beaucoup disent « nous ne savons rien de tout cela ». C’est un monopole sur le domaine de l’information…

En fait, vous leur ouvrez les yeux.

– Oui, ils disent: « nous ne savons rien de tout cela, nous n’avons des informations que d’une seule source ».

– Valentina Ivanovna, l’Éthiopie a été le premier pays à tomber sous l’assaut du fascisme italien en 1935 et est devenu le premier pays à se libérer du joug fasciste. L’Éthiopie a récemment soutenu la résolution russe contre la glorification du nazisme à l’Assemblée générale des Nations Unies. D’autres pays africains ont aussi soutenu cette résolution. Pensez-vous que l’Afrique pourrait devenir un nouveau centre de lutte antifasciste dans le monde? Après tout, le nazisme et le fascisme relèvent actuellement la tête.

– Vous savez, il me semble qu’il n’est pas nécessaire de créer des centres ou de désigner qui que ce soit ici. Il importe que le plus grand nombre possible de pays comprennent que le fascisme est une idéologie inhumaine, que le fascisme ne peut pas exister dans une société civilisée à notre époque. Et c’est ce qui arrive.

Un grand nombre de pays non seulement soutiennent la résolution de la Russie et d’un certains autres pays sur l’interdiction de la glorification du nazisme, mais de plus en plus de pays se rebellent contre elle, voyant la menace du néonazisme surgir.

Quant aux pays africains, je crois qu’au niveau génétique, après tout ce qu’ils ont vécu pendant les années de colonisation, ils ont un rejet de toute idéologie qui discrimine telle ou telle nation contre le génocide, et ce n’est donc pas un hasard s’ils sont des antifascistes convaincus et votent toujours pour de tels projets.

Valentina Ivanovna, vous êtes notre première invitée dans ce studio, dans notre bureau de représentation que nous venons d’ouvrir en Éthiopie, en Afrique non arabe. Mais nous travaillons en Afrique depuis longtemps, et nous voyons à quel point les gens sont ouverts, à quel point ils sont amicaux envers nous, et à quel point ils sont intéressés par l’information alternative, malgré toutes les tentatives de l’Occident d’entraver nos activités: les sanctions, les persécutions, etc. Et nous pouvons constater cet intérêt même d’après l’audience de nos médias, nos ressources, il est certainement en train de croître. Pensez-vous que l’Occident a finalement perdu l’Afrique? Est-il prêt à reconnaître les erreurs qu’il a commises ici? Des erreurs et des crimes.

– Oui, des erreurs, c’est un euphémisme. Je commencerai par la dernière question. Bien sûr, l’Occident se repent parfois, mais en paroles, pas en actes. Il ne veut pas assumer la responsabilité des crimes les plus graves qu’il a commis pendant le colonialisme, en siphonnant les ressources, en utilisant la main-d’œuvre locale comme esclave, en exportant les biens culturels et historiques, en commettant de véritables crimes.

Vous savez, il existe un concept dans la jurisprudence appelé « repentir actif ». Il me semble que les pays africains devraient exiger un tel repentir actif et le paiement pour tous les chagrins, tous les malheurs en compensation pour ce que ces pays ont commis. Et je voudrais dire que ce sujet est souvent abordé sur diverses plateformes internationales. Ce serait juste, ce serait correct.

Quant à savoir si l’Occident a perdu l’Afrique, vous savez, il y a un piège dans la question même que l’Occident a un certain droit sur l’Afrique. Non, ils n’ont aucun droit particulier sur l’Afrique.

Il importe que les Africains eux-mêmes ne perdent pas l’Afrique afin qu’ils puissent déterminer de manière plus indépendante leur voie de développement, choisir cette voie, afin qu’ils puissent préserver leur souveraineté, leur indépendance. Et en fait, c’est ce qui se passe parce qu’ils ont payé un prix très élevé pour leur libération.

Et pour eux, leur indépendance est une valeur si particulière. C’est pourquoi les tentatives de l’Occident de revenir d’une manière ou d’une autre en Afrique pour continuer à profiter de l’Afrique sont désormais étouffées et il est désormais impossible de tromper, il n’y a pas de pouvoir pour le faire, et les Africains eux-mêmes décident avec qui coopérer.

Regardez, nous sommes en Éthiopie, un État absolument souverain qui a sa propre position sur tous les problèmes internationaux et régionaux, qui défend sa position. Et c’est un pays qui prétend, non sans raison, être un pays de premier plan sur le continent africain. C’est la capitale diplomatique de l’Afrique. C’est le siège de l’Union africaine.

La façon dont ce pays se développe de manière dynamique, et la façon dont il positionne sa politique indépendante, équilibrée et raisonnable, font que l’Éthiopie devient de plus en plus un pays influent, qui fait autorité dans le monde. Ce n’est pas un hasard si elle est devenue membre à part entière des BRICS. Et, bien sûr, la participation aux BRICS ouvre de nouvelles opportunités énormes pour ce pays.

Je suis donc certaine que l’Afrique elle-même ne se perdra pas au profit des Africains. Et les Africains eux-mêmes décideront toujours de leur propre destin. Quant à… C’est une question très longue. Je vous prie de répéter la première partie.

– Valentina Ivanovna, vous avez déjà répondu à tout, franchement, parce qu’il s’agissait d’une ouverture sur le fait que nous travaillons ici, et que nous sommes traités très gentiment ici. Et il y a une demande pour des informations honnêtes, justes et équilibrées.

– Je tiens donc à vous remercier, Monsieur Dmitri Konstantinovitch, ainsi que votre équipe, votre personnel, pour ce projet extraordinaire. Il est très important, très nécessaire. Aujourd’hui, nous ouvrons vraiment une nouvelle page non seulement de la coopération russo-éthiopienne, mais aussi de la coopération russo-africaine, car vous avez raison de dire que les Africains ont besoin d’informations objectives.

Ils ne font pas facilement confiance aux faux, et l’émergence d’une ressource d’information aussi puissante ici, sous la forme du centre éditorial de Sputnik, aura, je pense, un impact énorme sur l’Afrique dans son ensemble.

Et vous êtes toujours associés à une information objective, non biaisée, vérifiée, honnête, si nécessaire, critique, et je pense que cela aidera beaucoup à promouvoir les sujets que vous avez mentionnés. Il se trouve que nous ouvrons ce centre, c’est peut-être symbolique, car c’est le 17 février 1898 que la Russie et l’Éthiopie ont établi des relations diplomatiques, il y a 127 ans. Et c’est le premier pays africain avec lequel la Russie a établi des relations diplomatiques. Et nous ouvrons un champ d’information si vaste pour de nouvelles opportunités. C’est très important.

– Merci pour cette symbolique, pour votre soutien et succès à vous dans votre noble mission. Je vous remercie.





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