Une étude publiée le 24 février par le réseau des banques alimentaires révèle une forte diversification des profils des bénéficiaires. Retraités, travailleurs, et même propriétaires, de plus en plus nombreux, se retrouvent contraints de faire appel à ces aides. En parallèle, l’état de santé des bénéficiaires continue de se détériorer.
L’époque où les banques alimentaires étaient uniquement associées à une aide aux plus démunis semble révolue. En 2024, un nombre croissant de retraités, d’actifs et même de propriétaires se retrouvent dans les files d’attente pour une aide alimentaire. Selon l’étude menée entre septembre et novembre 2024, le nombre de retraités bénéficiaires a bondi de 3 % par rapport à l’année précédente, représentant désormais 20 % des personnes aidées. Un bond de 5 % pour les travailleurs précaires, soit 22 % des bénéficiaires, dont près de la moitié travaille à temps plein.
Cette tendance alarme les associations qui soulignent l’impact croissant du coût du logement et des factures énergétiques sur les budgets, la nourriture devenant la seule variable d’ajustement.
Parallèlement à cette évolution des profils, l’état de santé des bénéficiaires se dégrade gravement. Près de 78 % des personnes interrogées déclarent des problèmes de santé, allant de troubles visuels à des maux dentaires ou des souffrances psychologiques. Les jeunes semblent être les plus fragilisés…
En outre, l’étude révèle l’aggravation de la situation en milieu rural, où un bénéficiaire sur quatre réside désormais, soit une augmentation de 6 points en deux ans. Un phénomène qui souligne l’étendue de la pauvreté, désormais bien au-delà des grandes villes. Et ces nouvelles réalités frappent à l’échelle nationale : 2,4 millions de personnes sont actuellement assistées par les banques alimentaires, qui collectent chaque année plus de 120.000 tonnes de produits, soit l’équivalent de 241 millions de repas.