Des pots de yaourt recyclables, mais pas recyclés

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« Si je vais au tri, je serai recyclé ». Lancée fin février, une campagne de communication baptisée #TriTonPot, vise à encourager le tri des pots de yaourt usagés. Initiée par Syndifrais, le syndicat professionnel qui regroupe les fabricants de produits laitiers frais (Yoplait, Lactalis, Nestlé…), l’opération masque en réalité plusieurs problèmes.

À commencer par la difficulté à recycler ces pots. Peu coûteux, légers et facilement détachables, la plupart sont fabriqués en polystyrène, un matériau dont les propriétés compliquent un éventuel recyclage. « Moins de 5 % au mieux sont aujourd’hui transformés en cintres ou en pots de fleurs dans une usine implantée… en Espagne », révèle Le Monde, qui a enquêté sur les dessous du lobbying des industriels laitiers.

Cinq ans de retard sur l’objectif

D’autant que la pollution entraînée par le polystyrène est largement documentée : ses fragments représentent un tiers des déchets plastiques qui polluent les fonds marins. Adoptée en 2021, la loi Climat et résilience entérinait l’interdiction des emballages en polystyrène à partir du 1^er janvier 2025. D’ici là, les fabricants de yaourts devaient alors plancher sur une filière française de recyclage du polystyrène.

Face au lobbying des industriels laitiers, le législateur a finalement reculé, autorisant un sursis jusqu’en 2030. Mais, comme l’indique Le Monde, le projet de filière française a finalement été abandonné au profit d’une usine basée à Anvers, en Belgique, dont l’inauguration est annoncée en mai, après plusieurs reports. Quoiqu’il en soit, la quantité prévue de pots recyclés, autour de 8 %, est jugée « dérisoire » par l’association Zero Waste France.

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