Pas plus haut que le bord !



Jean Heinebourg. Un nom qui claque comme une canette qu’on décapsule et qui mousse comme une discussion de fin de soirée où personne n’écoute vraiment. Il aurait pu s’appeler autrement, mais l’Histoire, dans sa cruauté moqueuse, a décidé qu’il s’appellerait ainsi. Heinebourg.

À une époque où les hémorroïdes étaient encore un signe distinctif du métier de poivrot assidu, il régnait sur le comptoir comme un oracle de la demi-molle tiède. Assis toujours au même coin du bar, l’échine collée à la faïence jaunie, il refaisait le monde avec la majesté d’un roi sans royaume. À ses yeux, embués par le houblon, les grandes énigmes de l’humanité méritaient d’être déconstruites entre deux gorgées. La conscience ? Une illusion collective. L’univers ? Une farce cosmique. L’ADN de la cacahuète ? Un secret qui valait bien un débat de trois heures et six tournées. Quant au vaccin contre les caries dentaires, il venait de le découvrir.

Il parlait. Monologuait. Débitait des âneries avec une conviction si féroce qu’il aurait pu faire passer un radiateur pour un penseur stoïcien. Et son public, hilare, jouait le jeu. Chaque soir, le bistrot devenait une arène où on le relançait comme un hamster dans sa roue.
— Heinebourg, tu crois qu’il y a une vie après l’apéro ?
— Heinebourg, pourquoi la mousse de la bière, c’est pas solide ?
— Heinebourg, si Dieu existe, il boit quoi ?


Et lui, infatigable, repartait dans une dissertation foireuse, ponctuée de grands gestes et de rots philosophiques. Un dîner de cons improvisé, mais à l’initiative du con lui-même.
Mais à l’origine, il ne s’appelait pas Heinebourg. Personne ne se souvient de son véritable nom, et honnêtement, ça ne valait pas la peine de le retenir. L’Histoire, elle, a préféré la légende. Une légende née d’une ironie aussi brutale que prévisible.

Un soir, après une pluie d’inepties particulièrement mémorables, il tituba hors du troquet, le foie en déroute et l’ego en pleine ascension. Il traversa la route, porté par la divine inspiration de l’alcool et l’assurance d’un homme qui croit comprendre le sens du cosmos. Il ne vit pas venir le premier camion sur sa droite. Il n’entendit pas non plus le second sur sa gauche. Deux mastodontes, lancés à pleine vitesse, chargés à ras bord de ce qui faisait tourner sa vie : l’un livrait du Heineken, l’autre du Kronenbourg.
Impact.

La compression fut digne d’un César, la mise en plis, définitive. Pris en sandwich entre ses deux passions, il devint l’ultime offrande au dieu de la bibine. Le bistrot perdit son plus grand tocard, mais gagna une légende. Posthume et moqueuse, son nom devint celui de sa fin. Heinebourg.

Et chaque soir, dans ce bar où il officiait, une bière mousse en son honneur. Un rappel que la philosophie, parfois, tient dans une chope et finit sous les roues de la destinée.

« le macaque du diable »

Puis, c’est arrivé lentement, sans qu’on y prenne garde. Une silhouette qui s’installe, soir après soir, au même endroit. Le coin du comptoir, celui qui appartenait jadis à Heinebourg. Coïncidence ? Peut-être. Mais les vieux clients du bar, ceux qui avaient usé leurs zygomatiques sur les élucubrations du regretté pilier, ne pouvaient ignorer cette étrange continuité.

Le garçon n’avait pourtant rien d’exceptionnel. Un jeune homme discret, l’air perdu dans ses pensées – ou dans le vide, difficile à dire. Il commandait les mêmes digestifs, adoptait les mêmes postures, semblait mûrir les mêmes grandes questions. Était-ce possible ? L’esprit éthylique du vieux philosophe de comptoir était-il revenu hanter son siège ?
La question devait être posée.

Alors, par curiosité autant que par nostalgie, on l’a testé. Discrètement, méthodiquement. Une question par-ci, une relance par-là. On voulait voir s’il était à la hauteur, s’il pouvait rallumer la flamme du grand Heinebourg.

Mais rapidement, un doute s’est installé. Non, ce gars n’était pas bon. Pas bon du tout. Il ne comprenait rien aux questions. Il répondait à côté. Il articulait si mal qu’il en devenait inaudible. Et pire encore, il était lent. D’une lenteur à faire mourir un escargot d’ennui. Ses phrases traînaient, s’étiolaient, s’égaraient dans des chemins de traverse absurdes, jusqu’à ce que tout le monde ait oublié pourquoi on lui avait parlé. Il était soporifique.

L’exact opposé de Heinebourg, qui, lui, tenait son public en haleine avec ses absurdités fracassantes. Mais c’est un autre détail qui a fait basculer l’affaire dans l’étrange. Un jour, quelqu’un a remarqué que ce type ne buvait jamais. Incroyable mais vrai : il commandait, les verres se vidaient, mais personne ne l’avait jamais vu avaler une seule gorgée. Une enquête s’est lancée. Un œil attentif, des observations discrètes. Verdict : il ne buvait rien. Ses consommations disparaissaient, mais jamais il ne portait le verre à ses lèvres.
On lui a posé la question. Pourquoi venir dans un bar pour commander des boissons qu’il ne boit pas ? Pourquoi ces verres qui se vident comme par enchantement ? Il a réfléchi. Longtemps. Une semaine, pour être exact. Puis, dans un souffle aussi sibyllin que désespérant, il a livré sa réponse :

« Les raisons du buveur sont toujours meilleures. L’esprit du Saint-Bernard et son tonneau peuvent frapper à la porte de qui sait aspirer sans toucher, boire sans la bouche, et plus confus tu parleras, plus érudit tu paraîtras. »

Personne n’a compris. Personne n’a cherché à comprendre. Mais ce n’était pas fini. Car plus on l’observait, plus le mystère s’épaississait. Ce type, qui clamait ne jamais boire d’alcool, avait pourtant une tête d’alcoolo de compétition. Son tarin était d’un rouge incandescent, une lanterne dans la nuit indiquant l’entrée du bar mieux qu’un néon clignotant. Un museau de pochtron chevronné. Alors, on a creusé. Et ce qu’on a trouvé n’a fait qu’ajouter à l’énigme.

Ce gars, qui jurait ses grands dieux n’avoir jamais bu une goutte, avait appelé son chien Cirrhose. Sauf qu’il n’avait pas de chien. Et il était né à Saint-Émilion. Ça commence à faire beaucoup. Alors, la légende s’est installée. Un homme qui ne boit pas mais qui absorbe l’alcool par les pores. Un être qui siphonne les verres sans jamais y toucher. Un phénomène paranormal, un miracle de comptoir. L’homme-éponges.

Depuis, certains disent que s’asseoir à côté de lui, c’est sentir la gueule de bois monter sans avoir bu. Que son haleine sent la bière tiède alors qu’il n’a même pas effleuré une mousse. L’esprit d’Heinebourg était-il revenu sous une forme pervertie ? Une malédiction du zinc, un poltergeist de brasserie ? Les clients, eux, ne savent plus s’ils doivent rire ou s’inquiéter. Mais une chose est sûre : il est là, il ne boit pas, et pourtant, il boit.

J’attends impatiemment la mort. Pourquoi ? Pour la mise en bière. Blonde, évidemment, tant qu’elle n’est pas musulmane, ça passe.

C’était une nuit particulière, une nuit sacrée dans ce modeste temple de la tise. Un soir de grande révérence où l’on honorait le souvenir de Jean Heinebourg, le cher philosophe éthylique, frappé par la fatalité sous les roues de ses propres croyances en canettes.

Tout était parti d’une soirée d’agapes du Grand Orient de France, un événement que feu Heinebourg avait toujours rêvé d’intégrer, mais pour lequel, bien évidemment, il n’avait jamais été invité. Il n’était pas fils de la Veuve, pas même cousin par alliance. Juste un pilier de bar qui aurait voulu en être, ne serait-ce que pour trinquer avec des hocheurs de tête en toge.

Alors, pour compenser cette injustice cosmique, une tradition était née au comptoir : la Bière de l’Absent.
Chaque année, en cette nuit mémorable, une pinte était servie en son honneur. Elle était déposée avec solennité sur le comptoir, sous le regard humide et recueilli des habitués. Un instant de silence. Un respect sincère pour l’imbécile illustre. Personne ne la touchait jamais. C’était la bière du mort, l’offrande rituelle. À la fermeture, on la vidait dans le pot de fleurs du bar, devenu stérile depuis que cette coutume avait commencé. Un pot qui, de toute évidence, ne reverrait plus jamais la couleur d’un pétale. Mais ce soir-là, l’impensable se produisit.

Alors que le barman venait de poser la bière sacrée sur le comptoir, l’Autre s’en empara sans un mot. Lui, le buveur en Wi-Fi, l’homme qui commandait sans jamais boire, celui dont les verres se vidaient par enchantement. Un réflexe, un geste qui n’était pas de lui. Comme si une force venue d’ailleurs avait guidé sa main.

Avant que quiconque ne puisse protester, il engloutit la bière d’une traite. Un silence de cathédrale s’abattit sur le bar. L’instant était irréel. Puis, il reposa son verre. Lentement. Et il lâcha un rot monumental. Un grondement abyssal qui aurait fait vomir un charognard en plein festin. Et là… l’impensable. Son regard changea. Son dos se courba. Ses mains se mirent à gesticuler comme animées d’une vie propre. Et de sa bouche, une voix que tous connaissaient mais qu’ils croyaient perdue jaillit, articulant des absurdités avec une verve qu’on pensait disparue. Heinebourg était de retour.

Dans ses gestes, dans ses mots, dans son attitude, c’était lui. Chaque intonation, chaque tic, chaque théorisation débile sur l’ADN de la cacahuète. Lui. Revenant d’outre-tombe, possédant ce pauvre garçon comme un esprit frappeur aviné.

Le bar était en état de choc. Jean Heinebourg, le philo-éthylotest, venait littéralement de ressusciter. Et depuis ce soir-là, un phénomène incroyable se produit. Le garçon n’est plus tout à fait lui-même. Il oscille.
Tantôt sobre, tantôt illuminé par la ferveur de l’hydromel. Tantôt silencieux, tantôt débitant des inepties avec l’aisance d’un homme qui croit sérieusement que son propre pet sent la rose. Il switch sans prévenir, passant d’un banal étudiant à une réincarnation ambulante de Heinebourg.

Personne ne sait ce qui s’est réellement passé ce soir-là. Possession ? Malédiction ? Éthylotransfusion spontanée ? Ce qui est certain, c’est qu’Heinebourg n’a pas dit son dernier mot. Il est là. Il veille. Il attend sa prochaine bière.

Désormais, un frisson parcourt le bar chaque fois que le jeune homme approche un verre de ses lèvres. Le cas du buveur sans fil intrigue. D’abord simple curiosité locale, bizarrerie de comptoir bonne à alimenter les conversations entre deux tournées, l’affaire prend rapidement une tournure plus étrange. Un cas d’école en matière de dédoublement de personnalité, un phénomène qui défie toutes les catégories psychiatriques connues.

Là où d’autres schizophrènes se débattent avec des voix intérieures ou des accès de violence, lui bascule d’un vide à l’autre, passant du silence abyssal à une logorrhée grotesque, un brouillard où les idées se télescopent sans jamais arriver à destination. On a mis du temps à mettre un nom sur ce phénomène. Et puis, après une enquête minutieuse, la vérité a éclaté : Le picoleur sans les mains s’appelle Lotfi Hadjiat. Enfin, s’appelle… Le terme est encore sujet à débat. Il ne s’agit pas d’un simple pseudonyme, d’un masque commode pour varier les registres. Non, Lotfi Hadjiat est une excroissance autonome — à titre posthume — de la psyché d’Heinebourg.

Il a ses propres obsessions, son propre lexique. Une seconde existence, imbriquée dans la première, mais incapable d’exister sans elle. Un fait s’impose alors à tous : est-ce vraiment une personne ? Existe-t-il physiquement, en dehors d’Heinebourg ?

L’affaire a pris une dimension quasi métaphysique, et c’est Étienne — à la sienne — qui a finalement levé le lièvre… et le coude aussi. Sa théorie est implacable :

« On avait BHL et Jean-Baptiste Botul, nous avons désormais Lotfi Hadjiat et Jean Heinebourg, philosophe éthylique. Chacun ses combats. »

L’alternance est limpide : quand Heinebourg prend possession du corps, le bar retrouve ses rires et ses joutes absurdes, un retour à la tradition du Dîner de con autogéré. Mais quand Heinebourg s’efface… c’est Hadjiat qui surgit. Et là, c’est le grand néant. Une logorrhée soporifique, des phrases longues comme des jours sans pain, mais surtout une cadence si indigeste que les clients finissent par oublier où ils sont et pourquoi ils sont là.

On a tenté des tests. On l’a questionné, lancé des débats. Mais rien n’y fait : aucune pensée ne dépasse, aucun concept ne perce. Une éclipse intellectuelle totale, un trou noir du raisonnement. La question demeure : Lotfi Hadjiat est-il une fabrication posthume d’Heinebourg ou Heinebourg est-il une excroissance alcoolisée de Lotfi Hadjiat ? À ce stade, personne n’a la réponse.

Mais dans le bar, une nouvelle règle tacite a été instaurée. Si l’Autre parle trop longtemps, on lui ressert un verre. Pas pour l’aider. Pour réveiller Heinebourg.

Dans sa version Heinebourg, l’homme se revendique philosophe éthylique. Sa seule véritable familiarité avec la civilisation des Lumières se résume à l’éclairage du bar du coin, celui qui l’aide à retrouver son chemin dans l’obscurité de la sobriété. Une quête spirituelle, sans pression, servie bien fraîche et jusqu’à tard.

Puis, sans prévenir, la bascule se fait. Lotfi Hadjiat émerge, s’impose, colonise l’espace mental. À ce stade, Dieu soit loué, il vient d’affirmer qu’il n’est pas musulman. Un test sanguin a tout de même permis de confirmer l’information, puisqu’il affiche un taux de sang dans l’alcool bien au-dessus du seuil légal pour vomir cinq fois en public, en direction de Fameck et sa célèbre distillerie.

Une révélation qui n’en est pas une : à part quelques égarés et deux ou trois aveugles, tout le monde le savait. Même l’ennui le savait. L’ennui. Sujet d’étude fascinant. Par curiosité, on ouvre un dictionnaire, et là, surprise :
Ennui : Lotfi Hadjiat.
Un synonyme officiel. Incroyable. Pris d’une pulsion scientifique, on pousse l’enquête plus loin. On consulte la définition de se faire chier comme un rat mort – même résultat : Lotfi Hadjiat. On essaie avec suicide, puis avec chiasse, éolienne, couperosé, incompréhensible, soporifique… À chaque fois, la même réponse. La langue française elle-même a enregistré le phénomène.

Le diagnostic est confirmé. Le cas de possession d’Heinebourg est bien plus grave qu’on ne l’imaginait. L’étude de cas progresse, et ce que l’on croyait être un simple phénomène de dédoublement alcoolisé se révèle être une mutation totale, irréversible. Lotfi Hadjiat a pris le contrôle. C’est acté. On peut le féliciter pour son coming-out.

Alcoolique ? Certainement. Franc-maçon ? Probablement. Soufi ascendant aberkaniste, musulman libre à géométrie variable, adepte de la mythologie-philosophie des polythéistes grecs, tout en se gargarisant de concepts dont il ne maîtrise ni l’origine ni la signification. Un caméléon métaphysique, jouant sur sa bipolarité pour cacher sa fourberie. Et pourquoi ? Comment ?

Tout simplement parce que l’individu a franchi le point de non-retour. Il ne s’est pas contenté de distiller son poison oralement au comptoir, non. Il a eu l’indécence suprême d’écrire. Et pas n’importe où. Sur le site de LLP. Oui, ce même site où vous lisez ces lignes. Là, il a déféqué une profession de “foie” d’alcoolo couperosé, une diarrhée verbale qui se voudrait pensée, une logorrhée pathétique qui suinte l’inculture, l’amalgame et l’insulte. Et il faudrait en plus lui accorder du crédit ?

Ce type, qui n’a jamais ouvert le Coran autrement que pour le caricaturer, qui n’a aucune légitimité, aucun savoir, aucune hauteur de vue, s’est autoproclamé penseur de l’islam. Personne ne lui a rien demandé. Personne. Mais l’animal s’est cru investi d’une mission divine. L’oracle Pit Bacardi a parlé. Jean-Lotfi-Heinbourg s’est levé avec l’illumination vaporeuse de l’homme qui croit penser, mais qui ne fait que vomir ses tripes sur du papier. Et dans un moment de grâce absolue, il a jugé bon de pondre une diarrhée philosophique pour insulter les musulmans, en bloc, sans filtre, sans nuance. »Tiens, et si j’écrivais une analyse définitive sur l’islam, histoire de bien insulter les musulmans dans leur ensemble ?« 

Et voilà. L’article est sorti.

Ce fut un festival d’inculture, d’amalgame et de mépris. Mais le plus beau, c’est la suite. Une fois son forfait accompli, il a fait ce qu’il fait de mieux : il a rebasculé en mode Heinebourg. Un dernier cul-sec, et hop ! Amnésie volontaire, black-out du cortex, il retourne à ses occupations de liquidation de tout ce qui s’enfile dans le gosier.

Tout aurait pu s’arrêter là.

Après tout, on ne peut pas demander des comptes à quelqu’un qui a ses facultés intellectuelles abolies. Peu importe que ce soit une tare génétique, un accident de parcours ou le fruit d’un abus prolongé de substances annihilant toute réflexion. J’ai d’abord voulu croire que c’était un dérapage incontrôlé, une épave verbale qui allait, au matin, être suivie d’un réveil honteux et d’un mea culpa bien senti.

Mais non. Rien. Pas un mot. Et pour cause : il a encore switché.

Mais cette fois, il s’est trompé. Au lieu de redevenir Heinebourg, il a basculé dans une autre personnalité. Une vraie crevure sioniste. Déguisé en penseur éclairé, cachant maladroitement sa haine sous un vernis intellectuel aussi fragile qu’un sous-verre de bistrot. Il ne s’est jamais déclaré musulman. Non. Trop risqué. Trop engageant. Il a préféré le sous-entendre, en distillant des indices, en jouant sur les thématiques, sème de quoi faire croire sans jamais confirmer… Une ambiguïté parfaitement maîtrisée. Mais c’est dans cet état qu’il est resté coincé. Et c’est ainsi qu’il a rédigé une nouvelle lettre d’insulte.

Et contre qui ? Contre moi. Pourquoi ?

Parce que j’ai eu l’outrecuidance de lui mettre son tarin démesuré dans la bouse avariée et purulente qu’il a osé publier ici-même. Parce que j’ai retourné contre lui le dégoût qu’il a imposé aux lecteurs. L’ultra-fractionnement MK-Ultra de Jean-Lotfi-Meyer Heinebourg atteint son sommet. Face à mes critiques, face aux preuves évidentes de son vomi intellectuel, que fait-il ? Il évacue le fond, se focalise sur la forme, esquive tout ce qui lui est reproché.

Toutes les insultes, éludées. Tous les mensonges, passés sous silence.
Toutes les bêtises historiques, balayées. Toute sa diatribe pourrissante, ignorée.
Les contre-vérités historiques et religieuses ? Circulez, y’a rien à voir.

Et le pompon sur la tshahalope qu’il est : il ose se poser en victime. Il pleurniche. Il joue la carte du je m’abaisse à répondre à des imbéciles. Car monsieur, depuis sa suffisance boursouflée, aurait préféré échanger avec de grands philosophes, des Lumières, toujours. Ceux qui l’inspirent, qui relèvent le niveau et la profondeur de sa pensée. Ceux qui conceptualisent le monde, pour le bien commun, pour l’humanité. Et non ces obscurantistes, fruits de l’islam qu’il conchie et dont, sans doute à ses yeux bovins, je dois être le digne représentant.

Mais avec quels penseurs, quels philosophes rêve-t-il de disserter et de trinquer ? Surtout trinquer, juste trinquer. Lesquels ? Les mêmes philosophes qu’il singe sans vergogne, qu’il vénère et surtout qu’il pompe et plagie sans même savoir — ou comprendre — qu’ils doivent leur pensée aux enseignements moyen-orientaux et islamiques. C’est ça, quand on n’a pas de fond de réflexion et qu’on ne fait que régurgiter les idées des autres. Try again, mister Trinité. C’est con. Stupide. Les effets néfastes d’avoir été bercé trop près du mur de la civilisation des Lumières sataniques sans doute.

Comme si tout cela était sorti de lui-même, malgré lui. Comme si les lecteurs avaient imploré cette diarrhée conceptuelle.

Aujourd’hui donc, et par la force des choses, comprenez bien que je n’ai pas de temps à perdre avec ce bouffon ennuyeux. Je vais déconstruire les arguments de ce triste inconnu qui s’est rêvé philosophe mais ignore que ceux qu’il adule l’exècrent. La preuve : personne ne le connaît, malgré ses publications et ses livres. Pathétique.

Mais soit, parlons au public que ni lui ni moi n’avons, puisque nous en sommes réduits à cela par le désir de ce quinquagénaire dégénéré, frappé du syndrome de Gilles de la Tourette. Je vais me faire un plaisir de le démonter. Point par point.

Prenons cet échantillon de son délire : « Les musulmans sont horrifiés par Trump, qui défend les intérêts occidentaux au Proche-Orient au détriment des Palestiniens, mais ne sont pas horrifiés par les pays musulmans qui défendent les intérêts occidentaux au Proche-Orient au détriment des Palestiniens. »
Charmante petite fable.

D’abord, Trump ne défend pas une entité abstraite appelée l’Occident, il défend Israël. Faire le larbin du régime israélien, retirer les États-Unis de l’accord sur le nucléaire iranien, reconnaître Jérusalem comme capitale d’Israël et bénir la colonisation illégale, ça sert les États-Unis et Israël, pas l’Occident. Point. Ça, c’est pour la réalité factuelle. Et cette révélation fracassante, il la sort d’où ? De la grande université du Café du Commerce ou du département Géopolitique & Binouzes de la Mosquée Licence IV ? Celle où la prière du vendredi commence par :
— Un demi et des cacahuètes, patron.
Déjà, qui sont les musulmans ? Un bloc monolithique, une ruche où tout le monde pense pareil, vote pareil, s’indigne pareil ? Parce qu’en réalité, il y a 1,9 milliard de musulmans répartis sur une cinquantaine de pays, avec des intérêts nationaux, ethniques et géopolitiques qui divergent. Un Marocain, un Indonésien et un Iranien n’ont pas exactement la même vision du monde.

« Les musulmans horrifiés par Trump. » Alors là, on aimerait voir les sondages. Parce que s’il y a bien des pays où Trump a été applaudi, c’est dans certaines monarchies du Golfe qui ont vu en lui un bulldozer anti-Iran. L’Arabie Saoudite, par exemple, lui a déroulé le tapis rouge et a acheté pour 450 milliards de dollars d’armes sous son mandat. Pas vraiment l’attitude de gens horrifiés.

Maintenant, la deuxième partie de la phrase : les pays musulmans qui défendent les intérêts occidentaux au détriment des Palestiniens. Là, on est enfin dans du vrai. Mais c’est justement la preuve que la première partie du raisonnement ne tient pas. Les musulmans ne sont pas un bloc. Il y a des populations qui s’indignent (pro-palestiniennes) et des régimes qui collaborent (Arabie Saoudite, Émirats arabes unis, Égypte, etc.). D’ailleurs, les manifestations pro-palestiniennes les plus massives viennent souvent de populations musulmanes contre leurs propres gouvernements complices. La phrase sous-entend que les musulmans acceptent l’hypocrisie des régimes arabes… alors que ces mêmes régimes verrouillent la contestation contre la normalisation avec Israël.

Ensuite, on imagine bien que Jean-Lotfi a interrogé tous les musulmans un par un, bloc-notes en main, avant de pondre son verdict. Ah non ? Ça alors. Non, évidemment. Sauf peut-être ceux qui trinquent avec lui au comptoir, mais ceux-là ne sont pas des musulmans, juste des Maghrébins champions du lever de coude – ce qui est un tout autre sujet. A-t-il seulement parlé à un musulman en vrai ? Un de son entourage, pas une version fantasmée dans sa tête ? Non ? Logique. Il n’en fréquente pas. Et les mosquées, encore moins, parce que, s’il y avait mis un pied, il en aurait forcément croisé, des musulmans qui défendent les Palestiniens. Mais quand on confond minbar et comptoir de bar, difficile d’avoir une vue d’ensemble.

Et malgré tout, ça vient donner des leçons sur ce que pensent ou ne pensent pas des millions de personnes. Sacrée méthode d’analyse. On lui conseille une fatwa du patron sur son prochain demi :
Recommandation du jour : parler aux gens avant de parler sur eux.

Ça ne changera peut-être rien, mais au moins, ça lui fera un sujet de discussion avec son serveur.

To be continued…


 


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