Maintenant que Bachar el-Assad a quitté la scène, les dirigeants européens n’ont pas attendu le générique de fin pour adouber le nouveau squatteur du palais présidentiel à Damas. Mais pas n’importe qui, hein. On aurait pu imaginer un technocrate insipide, un militaire un peu trop zélé, voire un clone d’Assad en version light. Sauf que ce n’est pas n’importe qui. Non, non.
Notre star du moment, ancien djihadiste certifié ISO 9001 en décapitation artisanale, est aujourd’hui l’heureux squatteur du palais présidentiel syrien. Ahmed al-Charaa, officiellement. Aussi connu sous le nom de scène d’Abou Mohammed al-Joulani, il a été nommé président intérimaire de la Syrie.
Avant-hier, il était l’ennemi public numéro un, un vilain dont Hollywood n’aurait même pas voulu pour un direct-to-DVD. Avec sa grosse tête placardée sur toutes les affiches Wanted des polices du monde libre, il parade aujourd’hui en costume trois-pièces, main serrée, sourire figé, entre Paris, Ankara et Bruxelles. Comme quoi, le crime paie.
Ahmad al-Charaa, a d’ailleurs reçu un appel téléphonique d’Emmanuel Macron, qui l’a félicité et l’a invité en France, a indiqué mercredi la présidence syrienne. Oui, on parle bien du même Macron qui, il y a quelques années, jurait que jamais Paris ne traiterait avec ces gens-là. Mais voilà, entre la morale et la realpolitik, il faut bien savoir choisir ses combats.
Après la Turquie, qui l’a reçu comme un chef d’État légitime avec qui l’on peut discuter, entre deux livraisons d’armes estampillées Made in NATO, c’est aujourd’hui la France, pays des Lumières et des Leçons de Morale Internationales, qui déroule son tapis rouge Lire la suite de l’article…
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