à Penmarc’h, 40 % des terres seront sous l’eau en 2100


6 mars 2025 à 17h05

Durée de lecture : 3 minutes

Penmarc’h (Finistère), reportage

Sur la côte du Finistère, plusieurs maisons vont être rasées d’ici quelques mois à Treffiagat-Léchiagat. La raison ? Le risque de submersion marine est devenu trop important. Dans ce coin de la pointe sud-finistérienne, la montée des eaux inquiète. À 10 km de ces maisons, à Penmarc’h, la Ville tente ainsi de sensibiliser ses habitants.

Le 5 mars, elle a organisé une conférence sur la réalité du changement climatique, en présence notamment du géophysicien Philippe Davy, directeur de recherche au CNRS et membre du Haut Conseil breton pour le climat.

Localement, le sujet est brûlant : « Aux dernières élections, le Rassemblement national [RN] a fait 30 % aux européennes, 30 % au premier tour des législatives et 30 % au second tour, ici, à Penmarc’h. Les personnes qui votent RN sont les mêmes qui sont climatosceptiques », estime la maire, Gwenola Le Troadec.

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La centaine d’auditeurs venus à la conférence — quasi exclusivement des personnes âgées, Penmarc’h comptant 69,3 % d’habitants de plus de 45 ans — a pu être sensibilisée à la problématique du climat de façon globale, mais aussi locale. « À Penmarc’h, dans nos pratiques, on essaye d’intégrer au quotidien le changement climatique », indique l’édile de la commune de 5 300 habitants, qui compte 14 km de côtes.

Enrochement, renforcement des dunes avec des algues échouées après les grandes marées, entretien des marais, portions de chemins de randonnée affaissés… Ici, de nombreuses actions sont menées face à l’érosion dunaire et la submersion marine qui sont déjà bien visibles.

40 % du territoire submergé d’ici 2100

À Penmarc’h, c’est surtout la plage du Ster qui préoccupe la commune. « Sur cette photo qui date d’il y a deux ans, l’arbuste que vous voyez a déjà disparu », indique au public Gwenael Perdriel, directeur des services techniques de la Ville, en montrant sur son diaporama un morceau de dune effondré.

D’ici 2100, sur les 16 km² qui composent le territoire de la commune, 40 % seront submergés et 2 233 bâtiments affectés, selon le plan de prévention des risques littoraux. D’ici au printemps, sur la base de projections plus adéquates, un nouveau plan devrait paraître, avec des prévisions encore plus alarmantes.

« Qu’est-ce qu’on peut faire, nous, à 70 ans, pour freiner le système ? »

« Le sujet est inquiétant. C’est bien de pouvoir s’informer directement auprès de scientifiques, alors que sur les réseaux sociaux, on fait surtout face à des climatosceptiques », retient de cette conférence François, 48 ans. « J’ai eu envie de venir pour savoir ce qui se passait ici. Mais vous savez, à mon âge, plus rien ne m’inquiète », indique Claudine, âgée de 91 ans.

« C’est dur de bien se renseigner sur la question, de trouver les bonnes sources », selon Anne, 67 ans. « Qu’est-ce qu’on peut faire, nous, à 70 ans, à Penmarc’h, pour freiner le système ? » s’interroge Hélène, qui a hésité à venir « tellement [elle est] déjà angoissée par le sujet. On a besoin de décisions politiques fortes sur le sujet ».

Reste à savoir ce qu’a prévu la ministre de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher. Cette dernière a réuni le 4 mars les élus du littoral « pour agir concrètement contre la submersion marine et le recul du trait de côte », a-t-elle précisé au Journal du dimanche. Une convocation qui a eu lieu dans le cadre du plan global d’adaptation au changement climatique, qui devrait a priori contenir 51 mesures.

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