Depuis le 25 février jusqu’à aujourd’hui, la Ville de Paris a mené une opération de grande envergure pour couper une centaine d’arbres, notamment des saules et des platanes, prétextant des raisons sanitaires. Mais derrière cette initiative, des critiques sur la gestion des espaces verts se multiplient. Le comble, pour une mairie écolo !
À Paris, le couperet tombe chaque année. En 2025, c’est au tour de plusieurs centaines d’arbres de céder sous la pression des tronçonneuses. « On abat un arbre pour qu’il ne tombe pas dans la rue », résume Alexis Boniface, co-président du Groupe national de surveillance des arbres (GNSA), avant de dénoncer cette solution facile. Car derrière l’argument sanitaire, certains y voient une gestion précipitée et mal adaptée de l’espace urbain.
« Un arbre adulte équivaut à une centaine de jeunes arbres », rappelle Baptiste Gianeselli, défenseur du patrimoine arboricole. Selon lui, il vaudrait mieux prendre soin des anciens, plutôt que de tout miser sur les nouveaux, d’autant que ces derniers ont peu de chances de survivre dans un environnement aussi hostile que celui de la capitale. Comme le rapporte Actu.fr, l’absence de soin adéquat — manque d’eau, mauvais traitements des racines — rend l’argument de l’abattage préventif plus qu’aléatoire. Les collets, cette zone sensible à la base des arbres, sont souvent négligés, et l’usage de grilles de protection a été mis de côté au profit de « moules à gâteau », comme les qualifie Gianeselli. « Les racines ne respirent pas, c’est une bombe à retardement écologique », s’indigne-t-il.
Dans les quartiers parisiens, certains arrondissements comme le 15e et le 13e sont particulièrement frappés par ces coupes. Selon Alexis Boniface, cette approche est symptomatique d’un urbanisme où les arbres sont traités comme des objets de déco plutôt que comme des êtres vivants à préserver. Pour lui, il est urgent de repenser l’entretien des espaces verts plutôt que de se précipiter sur l’abattage. « Planter pour planter, ce n’est pas une solution », avertit-il.