Le général Apti Alaudinov est le chef adjoint de la Direction principale politico-militaire des Forces armées russes. Proche collaborateur de Ramzan Kadyrov, il jouit d’une grande popularité parmi les militaires et les forces spéciales russes, ainsi qu’au sein du grand public. Ce n’est pas un politicien occidental qui parle à la légère, mais un dirigeant de très haut rang qui pèse chaque mot qu’il prononce.
Apty Aronovitch Alaudinov (né le 5 octobre 1973 dans le territoire de Stavropol) est un chef militaire russo-tchétchène. Depuis avril 2024, il occupe le poste de chef adjoint de l’administration politico-militaire principale des forces armées de la Fédération de Russie et commande la formation de forces spéciales [Spetsnaz] «Akhmat» depuis 2022.
Il a auparavant occupé des postes clés dans le domaine de l’application de la loi, notamment en tant que chef du département de lutte contre la criminalité organisée du ministère de l’Intérieur de la République tchétchène (2005-2006), chef du département du ministère de la Justice de la Fédération de Russie en République tchétchène (2009), ainsi que vice-ministre de l’Intérieur de la République tchétchène et chef de la police (2011-2021). Il a été promu général de division de la police en 2012, puis général de division en 2022.
Alaudinov a reçu plusieurs hautes distinctions : Héros de la Fédération de Russie (2022), Héros de la LPR (2022) et Héros de la République tchétchène (2023). Par décret présidentiel du 9 décembre 2024, il a été élevé au rang de général a deux étoiles.
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source : KO4A TV, 5 mars 2025
Que la paix soit avec vous, chers amis. J’espère que tout le monde passe une bonne nuit.
En ce moment, je suis dans ma voiture et je consulte diverses sources sur Internet. Et je lis ce qu’ils écrivent à propos de la déclaration du président de la France. Il dit que, quelles que soient les dettes financières, il est prêt à augmenter le budget de l’armée française. Et il affirme devoir prendre des décisions pour que les forces nucléaires françaises soient prêtes à défendre l’UE.
Peut-être que les Français feraient bien d’examiner attentivement leur propre histoire, afin de se rappeler la dernière fois qu’ils sont venus nous affronter l’épée à la main. Qu’ils se souviennent de notre Koutouzov, du passage des Alpes [par Souvorov], et s’ils l’ont oublié, rappelons-leur pourquoi leurs cafés s’appellent «bistrots» [Note : Lors de la bataille de Paris en 1814, lorsque les troupes russes occupaient la ville à la fin des guerres napoléoniennes, les soldats russes, pressés d’être servis dans les cafés parisiens, criaient «Быстро !» (bystro !), qui signifie «vite» ou «dépêchez-vous» en russe]. Quant aux Allemands, avec leur nouveau chancelier, ils pensent à nouveau de la même manière. Ils ont besoin qu’on leur rappelle la Seconde Guerre mondiale.
Finalement, savez-vous ce qui me surprend, mes amis ? La Russie est un pays de héros. La Russie est un pays de héros. Nous sommes prêts à manger de l’herbe et à boire dans les flaques, mais nous irons jusqu’au bout, quoi qu’il arrive. Quoi qu’il en soit, dans cette guerre, la Russie sera victorieuse – c’est une certitude. Déjà l’année dernière, je tenais ce genre de propos : j’étais convaincu qu’à la fin de 2024, cette guerre serait terminée. Eh bien, j’ai quelques enregistrements où je disais que soit cette guerre prendrait fin, soit elle entrerait dans une nouvelle phase. Une phase plus grave, où toutes les formes d’armes seraient utilisées [Note : Il envisage ouvertement l’usage d’armes nucléaires contre l’Europe.]. En ce moment, nous sommes précisément dans cette période où soit le bloc de l’OTAN s’effondrera et nous achèverons l’Europe [Note : Il veut dire désarmer et soumettre tout pays de l’UE menaçant la Russie]. Soit ils cesseront de bluffer et accepteront de faire la paix avec nous à n’importe quelles conditions. Dans les deux cas, en tant qu’État, nous avons la possibilité de vaincre une Europe unie.
Pourquoi ? Parce qu’ils ont déjà fait tout ce qu’ils pouvaient. Et cette Europe ne dispose pas d’un arsenal suffisant pour nous affronter. Bon, admettons, disons qu’ils rassemblent 20 000, 30 000, voire même 50 000 hommes-grenouilles [Note : Il fait référence aux soldats français]. En quoi seront-ils meilleurs que les Ukrainiens contre lesquels nous nous sommes battus ? En réalité, si nous regardons les troupes que nous avons affrontées pendant trois ans, les Ukrainiens ont bien plus de force morale que n’importe laquelle de ces armées – américaine, française, allemande, toutes confondues. L’esprit des Ukrainiens est bien plus fort que celui de toutes ces armées réunies. Et pourtant, nous voyons aujourd’hui que l’Ukraine est en train de perdre.
C’est intéressant : que pense la population européenne lorsqu’elle entend ces coqs [politiques] [Note : Se faire traiter de «coq», surtout par un Tchétchène, est l’une des pires insultes possibles] ? N’ont-ils toujours pas compris qu’il est impossible de vaincre la Russie sur le champ de bataille ? Jamais dans leur histoire ils n’ont réussi à vaincre la Russie sur le champ de bataille. Et cette fois-ci, cela ne fonctionnera pas non plus, car Dieu aime la Russie. Et la Russie est l’élue et la protégée de Dieu.
Mais vous et moi devons aussi mieux comprendre que nous sommes le peuple sur lequel repose une immense responsabilité historique. Et si nous devons, en toute honnêteté, envisager la possibilité d’en arriver à une telle situation, où une mobilisation totale serait nécessaire, rassemblant une armée de plusieurs millions de personnes, alors nous mettrons [les Européens] dans une position dont ils ne pourront jamais se sortir. Jamais. Soit ils se taisent, soit ils perdront ce qui leur reste. Et ensuite, lorsqu’ils voudront nous affronter, l’Europe et la plupart des États européens cesseront d’exister tels qu’ils sont.
Le bloc de l’OTAN finira tôt ou tard par s’effondrer, car les États-Unis n’ont plus besoin d’une guerre contre nous. Ils quitteront ce bloc et se concentreront tranquillement sur eux-mêmes et sur leur économie. Et sans le complexe militaro-industriel américain, l’Europe, pardonnez-moi, ne représente absolument rien. Même si ce complexe leur vend quelque chose, j’aimerais voir combien de temps [l’Europe] pourra tenir. Car les États-Unis doivent d’abord restaurer leurs propres ressources, leurs bases et leurs stocks, et il est peu probable qu’ils fournissent davantage d’armes à l’Europe avant d’avoir reconstitué les leurs.
C’est pourquoi, mes amis, nous devons prier et demander à Dieu de nous accorder la victoire. Mais s’Il ne nous l’accorde pas, cela signifie qu’en fin de compte, vous et moi devons-nous renforcer et savoir que nous irons jusqu’au bout. À ce jour, il n’existe aucun pays au monde dont l’armée soit plus prête et plus apte au combat que l’armée russe. Malgré tous nos points négatifs et tous nos problèmes, nous sommes l’armée la plus expérimentée au monde et, dans les conditions de guerre actuelles, nous sommes plus préparés que n’importe qui d’autre.
C’est pourquoi, mes amis, priez. Demandez à notre Dieu d’avoir pitié de nous tous. Et au final, sachez que nous serons toujours victorieux, car Dieu nous aime et Dieu nous protège. Alors, bonne chance à tous, et que votre vie soit longue.
Akhmat est la force, la Russie est la puissance, il n’y a qu’un Dieu – Allahu Akbar ! [Dieu est le plus grand].
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Déclaration du ministère des Affaires étrangères de Russie en réaction aux propos du président de la France, Emmanuel Macron, le 6 mars 2025.
source : Ambassade de Russie en France
À la veille du sommet de l’Union européenne consacré à la crise ukrainienne et à l’affrontement avec la Russie, le président français Emmanuel Macron, tentant manifestement d’imprimer une tonalité particulière à cette rencontre, a prononcé un discours violemment agressif à l’encontre de la Russie. Une fois de plus, il a qualifié notre pays de «menace pour la France et l’Europe» et l’a accusé, sans la moindre preuve, de tous les maux imaginables, allant des cyberattaques et ingérences électorales à une présumée intention d’attaquer d’autres États européens.
De telles allégations et thèses provocatrices n’en sont pas à leur première apparition dans les propos du président français. Cependant, jamais elles n’avaient été exprimées de manière aussi concentrée et intransigeante. Il en résulte une sorte de catéchisme d’une politique russophobe assumée.
Il convient de rappeler que le chef de l’État français a réitéré son intention d’échanger par téléphone avec le président de la Fédération de Russie, Vladimir Poutine, afin de discuter des voies d’un règlement pacifique du conflit en Ukraine et de la sécurité en Europe. La partie russe s’est toujours montrée ouverte à un tel dialogue. Néanmoins, Emmanuel Macron a de nouveau privilégié la rhétorique publique bruyante au détriment de discussions constructives.
Le président français s’efforce de convaincre ses concitoyens de l’existence d’une soi-disant «menace existentielle» en provenance de la Russie. En réalité, notre pays n’a jamais menacé la France. Au contraire, la Russie l’a aidée à défendre son indépendance et sa souveraineté lors des deux guerres mondiales. Les propos d’Emmanuel Macron constituent, en revanche, une menace directe à l’encontre de la Russie.
Le dirigeant français prétend s’inscrire dans la tradition diplomatique de son pays. Or, ses déclarations vont à l’encontre de cet héritage, notamment de celui du gaullisme. Il ne peut ignorer que le prestige de la France sur la scène internationale s’est toujours fondé sur la volonté de ses prédécesseurs de jouer un rôle d’équilibre dans les affaires mondiales et de contribuer à la réduction des tensions entre la Russie et l’Occident. En son temps, le général de Gaulle avait développé le concept d’une sécurité indivisible de l’Atlantique à l’Oural, fondée sur le consensus, la prise en compte des intérêts de tous les États du continent. Aujourd’hui, nous constatons une rupture totale de Paris avec ces principes fondamentaux de la politique étrangère française.
Le discours d’Emmanuel Macron est largement consacré aux garanties de sécurité pour l’Ukraine, sans même évoquer celles nécessaires pour la Russie. Or, c’est précisément l’absence de telles garanties et la création continue de menaces à l’encontre de notre pays par l’Occident – notamment par l’expansion effrénée de l’OTAN en dépit des engagements pris, ainsi que par la transformation de l’Ukraine en un véritable bastion anti-russe – qui ont conduit à la crise actuelle. Depuis de nombreuses années, y compris face à Emmanuel Macron lui-même, nous avons alerté les dirigeants occidentaux sur ces dangers. Force est de constater que Paris persiste à ignorer les intérêts vitaux de la Russie et cherche à lui imposer des décisions dictées par l’Occident. Cela n’aboutira à rien.
En réaction aux déclarations de Macron, il est nécessaire de rappeler une fois de plus que la tragédie de l’Ukraine a commencé en 2014, lorsque, à la suite d’un coup d’État, des forces ouvertement néonazies, bénéficiant de la complaisance et du soutien de l’Occident, ont pris le pouvoir dans le pays. Elles ont alors entrepris de discriminer la population russophone, d’éradiquer la langue russe, la culture et l’orthodoxie canonique, provoquant ainsi un conflit civil sanglant dans le Donbass.
Les affirmations catégoriques selon lesquelles la Russie aurait violé les accords de Minsk ne résistent à aucun examen. Il ne s’agit que d’une tentative d’inverser la responsabilité. Notre pays a toujours œuvré pour le strict respect de ces accords, alors que Kiev, avec le soutien tacite et l’incitation de ses parrains occidentaux, a constamment saboté ses engagements. Les anciens dirigeants de la France, de l’Allemagne et de l’Ukraine ont publiquement admis à plusieurs reprises qu’ils n’avaient utilisé ces accords que pour se préparer à la guerre.
Quel «chemin vers la paix» propose donc le dirigeant français ? Toujours les mêmes recettes : un approvisionnement accru de l’Ukraine en armes occidentales, la poursuite des hostilités et une augmentation sans précédent des dépenses militaires des pays européens membres de l’OTAN et de l’UE. Dans ce contexte, les accusations portées contre la Russie pour l’augmentation de ses budgets militaires et de ses effectifs sont absurdes. Le budget militaire total des pays de l’OTAN est deux fois supérieur aux dépenses de défense de tous les autres pays du monde réunis, et le budget militaire des États de l’UE dépasse de loin celui de la Russie. Il convient également de souligner que le développement militaire de la Russie est une réponse forcée à la politique agressive de l’OTAN, notamment à l’adhésion accélérée de la Suède et de la Finlande à l’Alliance.
En ce qui concerne les propositions d’Emmanuel Macron relatives au déploiement de contingents militaires occidentaux en Ukraine sous couvert de forces de maintien de la paix, nous avons répété à maintes reprises qu’elles étaient inacceptables. Une telle occupation de l’Ukraine ne ferait qu’aggraver dangereusement l’escalade.
Le discours d’Emmanuel Macron laisse transparaître des accents de chantage nucléaire. Les ambitions de Paris de s’imposer comme le «protecteur nucléaire» de toute l’Europe, en lui offrant son propre «parapluie nucléaire», presque en substitution de celui des États-Unis, sont désormais affichées au grand jour. Inutile de préciser que cela ne renforcera ni la sécurité de la France elle-même, ni celle de ses alliés. De plus, le potentiel des forces nucléaires françaises est incomparablement inférieur à celui des États-Unis. La France ne dispose que de 56 vecteurs d’armes nucléaires, contre 898 pour les États-Unis. La puissance totale du composant nucléaire des forces armées françaises est de 67,2 mégawatts, contre 1814 mégawatts pour les États-Unis. Bien entendu, les déclarations du président français seront prises en compte par la Russie dans sa planification de défense.
Ce discours suscite un sentiment de malaise pour Emmanuel Macron lui-même, qui cherche à se poser en nouveau leader du «monde libre». Il illustre parfaitement l’ampleur du déclin et de l’aigreur des élites européennes actuelles. La simple perspective d’une normalisation entre la Russie et les États-Unis, l’émergence même d’un début de dynamique en faveur d’un règlement pacifique de la crise ukrainienne, provoque chez elles une véritable panique. Et pourtant, ce sont précisément les Européens, qui se sont trouvés au cœur de la confrontation des superpuissances durant la guerre froide, qui devraient être les premiers à s’intéresser à un changement de cap dans les relations russo-américaines, à une détente des tensions et à un dialogue constructif entre Moscou et Washington.
Il va sans dire que le militarisme ostentatoire du président français est également dicté par des considérations de politique intérieure. Il traduit une volonté évidente de détourner l’attention de la population des problèmes socio-économiques croissants en France et, plus largement, au sein de l’Union européenne, en focalisant le débat sur des menaces extérieures illusoires, dans l’espoir de consolider, ne serait-ce qu’un peu, une position politique ébranlée au cours de l’année écoulée.
L’intervention d’Emmanuel Macron fait définitivement tomber les masques, révélant qui dirige aujourd’hui le «parti de la guerre», qui s’oppose réellement à un cessez-le-feu, misant sur la poursuite du conflit en Ukraine et son escalade toujours plus grande.
source : Le Cri des Peuples