Et la Roumanie explose – Réseau International


par Andrea Marcigliano

Que se passe-t-il en Roumanie ? La question n’est pas, loin s’en faut, anodine, même si nos médias et grands journaux ne parlent pratiquement jamais de ce qui se passe à Bucarest et dans ses environs. Ou, au mieux, ils y font allusion, comme s’il s’agissait d’un lointain pays de Clochemerles.

Et, pourtant, la Roumanie n’est pas seulement à notre porte, toute proche, mais c’est aussi un pays membre de l’UE. Et c’est là un fait que nous ne devrions jamais oublier. Parce que ce qui lui arrive peut nous aider à mieux comprendre les comportements de cette Union européenne. Et, à proportion égale, à comprendre aussi la situation dans laquelle se trouve l’Italie.

Donc, en Roumanie, il y a eu des élections. Un vote qui fut parfaitement régulier, semble-t-il. Qui a conduit à la victoire, certaine et indiscutable, de Câlin Georgescu. Un candidat indépendant, avec une expérience politique limitée, mais un passé professionnel, en tant qu’ingénieur et expert en développement, tout à fait respectable. Une expérience professionnelle, attention, qui fut forgée également aux États-Unis et, surtout, aux Nations unies.

Georgescu n’a jamais été communiste. Ni pro-russe. Certaines de ses déclarations – qui lui ont valu pas mal de problèmes – auraient laissé entrevoir une certaine, disons, «sympathie» pour la Garde de Fer et son ancien leader, Corneliu Zelea Codreanu.

Cependant, lorsque, en novembre 2024, il a remporté, à la surprise générale, les élections politiques, surpassant les candidats proches de l’Union européenne, il a été immédiatement accusé d’être pro-russe. Et le résultat électoral a été, tout aussi rapidement, annulé. Par ordre explicite de la Commission Européenne.

Comment ça ? Vous trouvez cela étrange, vous tombez des nues ? Eh bien, je suis désolé, mais les choses se sont passées exactement comme cela. Les résultats électoraux ont été annulés. Les élections ont été suspendues jusqu’à nouvel ordre. Et, enfin, il y a eu assignation à résidence pour Georgescu, avec interdiction de participer à la vie politique pendant six ans.

Le tout sur ordre de Bruxelles. Ce ne sont pas des affirmations sans fondement, car plusieurs membres de la Commission européenne en ont témoigné. Membres qui, rappelons-le, n’ont jamais été élus ni choisis par aucun peuple, bien évidemment.

Les élections ont donc été annulées et reportées sine die. Quand les Roumains se seront mis dans la tête que la démocratie n’a de valeur que si les gagnants sont des personnes redevables au pouvoir économique et politique qui se cache derrière la Commission européenne.

Sinon… ça ne compte pas, ça s’annule, ça doit être recommencé.

Mais voilà, le diable est très doué pour faire des casseroles, mais, souvent si ce n’est toujours, il oublie les couvercles.

Et, ainsi, la Roumanie est en train d’exploser. Des manifestations de rue, réelles et massives, à Bucarest et dans toutes les villes. Des manifestations en soutien à Georgescu. Et, surtout, des revendications du droit du peuple roumain à décider de son propre destin.

C’est, en résumé, ce qui se passe à quelques centaines de kilomètres de chez nous.

Mais ne vous en faites pas… continuez à suivre les journaux télévisés qui vous racontent à quel point nous sommes démocratiques en Europe. Et combien il est agréable de vivre dans ce paradis de récits débiles.

source : Electo Magazine via Euro-Synergies



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