par Alain Graux
«Le sionisme, c’est dès le départ le refus du «vivre ensemble», du mélange et de l’égalité des droits. On ne comprend pas ce que les Israéliens font à Gaza depuis le 7 octobre 2023 si on n’a pas cela en tête.
Le sionisme est aussi un roman national qui raconte une histoire fantastique : le royaume unifié, l’exil et le retour. Mais cette histoire est inventée. Le sionisme fonctionne avec des formules choc : la «terre sans peuple pour un peuple sans terre» ou «du désert, nous avons fait un jardin»…
Le sionisme est bien sûr un colonialisme. Mais à la différence des colonialismes français ou britannique, ce colonialisme ne vise pas à exploiter le peuple autochtone. Il nie son existence. C’est un colonialisme de remplacement qui vise à expulser les «indigènes» considérés comme des intrus et les remplacer par de nouveaux immigrants».
Bien nommer les choses contribue sans doute, sinon au bonheur, du moins à la clarté de ce qu’est le monde. Ne pas prendre position vis-à-vis du sionisme revient à accepter la situation actuelle des Palestiniens, et dénie notre existence même en tant que Collectif. Nous avons pour but la paix, or pas de paix sans justice.
Quant à ce qui est du Hamas, je ne rappelle pas le contexte, qui a fait que ça ne pouvait qu’exploser.
«Quelle honte absolue d’entendre nos médias répéter à l’envi qu’Israël a été attaqué le 7 octobre. Qui attaque qui ?
75 ans après l’expulsion, 56 ans après l’occupation, 17 ans après un blocus intégral, les Palestiniens n’auraient qu’un seul droit, celui de mourir à petit feu ?
Comment le discours des gentils cow-boys contre les méchants Indiens qui veulent les scalper peut-il être répété de façon aussi caricaturale ? La responsabilité incombe totalement au gouvernement d’apartheid d’Israël».
Je cite Nurit Peled, un Israélien, dont la fille est morte dans un attentat du Hamas à Jérusalem, et qui s’adresse ainsi à Netanyahou : «tu es le responsable. Tu obliges nos enfants à être assassins ou assassinés. Seule la coexistence entre les deux peuples mettra fin au cycle de la violence et de la mort d’innocents».
Comment imaginer que la société civile d’un État colonial ne paie pas un jour le prix de ce qui est infligé aux colonisés ?
Dans le droit international, la résistance armée n’est pas seulement un droit, c’est un devoir.
On peut regretter le 7 octobre, mais on ne peut pas le détacher de l’histoire de 150 années de colonisation, de la première alya en 1882 à celles qui ont suivies la Première Guerre mondiale (déclaration du foyer juif par le ministre britannique Balfour, les accords franco-britannique Sykes-Pico, la deuxième guerre mondiale (Partition de la Palestine et Reconnaissance de l’État d’Israël par l’ONU, accentuée par la colonisation après la guerre des six jours en 1967, jusqu’à nos jours.
C’est malheureusement trop souvent le cas … Si on peut excuser les jeunes gens d’ignorer cette histoire, les dirigeants politiques, à commencer par Emmanuel Macron devraient s’y référer avant de déformer la vérité factuelle pour soutenir un gouvernement israélien d’extrême-droite fascisante – et dominateur comme le proclamait le général de Gaulle – ainsi que les journalistes ignorants ou manipulateurs des médias mainstream.
Le Hamas, ou plus certainement des civils armés avides de vengeance, ayant perdu une femme, un enfant ont commis des crimes de guerre le 7 octobre. Et l’armée israélienne commet depuis cette date à Gaza, des massacres massifs de guerre, des crimes de guerre et contre l’humanité, un véritable génocide.
source : Pierre Stambul de l’Union des Juifs pour la Paix : «du projet sioniste au génocide»
Et la contribution de Thérèse qui a inspiré ce texte d’explication.
source : Alain Graux