par Laurent Guyénot
Ma recension du livre de Xavier Poussard, Devenir Brigitte.
Le 2 mars, je postais sur X une réponse à Vincent Reynouard, le remerciant d’avoir partagé son avis sur la thèse de Xavier Poussard (XP).
Je m’étais retenu jusque-là d’exprimer publiquement mon opinion en français pour deux raisons : je ne m’exprime que sur des dossiers que j’estime avoir suffisamment étudié pour avoir une opinion fondée, et je n’avais aucune envie d’étudier ce dossier. J’acceptais le principe qu’il était la «chasse gardée» de XP et qu’il valait mieux que je ne m’en mêle pas. Néanmoins, j’ai toujours partagé sincèrement mon opinion quand on me l’a demandée.
L’heure étant maintenant au bilan, il me semble utile de l’exprimer publiquement. Pour cela, je me suis procuré par Amazon le livre de Poussard. Je l’abordais avec un peu d’anxiété : aurais-je raté quelque chose ? Est-ce que la version aboutie de l’enquête me paraîtrait plus cohérente que mon impression à la lecture des 5 numéros de F&D ? Je le lisais en une journée, puis, le 12 mars, je postais un message sur X : «Après 292 pages, la preuve ultime. Allez, on y croit, on y croit», accompagné de l’image reproduite en tête de cet article.
Cela reflétait mon impression générale. Cette page 293 du livre me semblait emblématique à tout point de vue du style de l’enquête. Voilà deux personnages dont on conçoit, à la vue de leurs photos, qu’ils puissent être frères et sœurs, mais chez qui XP reconnaît des «signes distinctifs indiscutables» qu’ils sont la même personne (p.295). Que faire sinon ironiser sur une telle assurance ?
Étant donné les réactions (prévisibles) suscitées par mon post, j’ai décidé de relire une seconde fois le livre et d’en donner ici un avis plus détaillé.
Je ne traiterais que de la thèse principale du livre (la thèse transgenre), que le livre n’aborde vraiment qu’à la moitié du livre, à partir de la p. 159, avec la partie IV : «L’affaire Jean-Michel Trogneux».
Sur la première moitié, je dirais simplement qu’elle constitue à mes yeux du journalisme un peu brouillon, qui fait feu de tout bois pour créer une atmosphère générale, mais reste informatif, même si je ne suis pas capable de juger de l’originalité des informations. Le livre aurait été utile s’il s’était limité à cette première moitié.
Passons à la thèse principale du livre : Brigitte Macron serait née Jean-Michel Trogneux, le 11 février 1945 et non le 13 avril 1953. Jean-Michel serait devenu Brigitte au milieu des années 1980. Brigitte Macron serait donc une femme transgenre âgée aujourd’hui de tout juste 80 ans.
Je n’aborde pas les arguments tirés de la reconnaissance faciale, car je n’ai rien à ajouter à l’analyse de Vincent Reynouard, sinon qu’il me semble que XP s’est rendu coupable de retoucher certaines photos pour forcer son argument, en introduisant par exemple artificiellement «un problème de dentition» supposé prouver que JMT enfant à le même écart dentaire que BM (p. 275). Comment XP est-il passé de la photo de gauche à celle de droite ? (J’emprunte cette illustration à Albert Ruffont.)

Concernant la thèse elle-même, il faut préciser qu’elle est très fluctuante, et qu’on a du mal à suivre son évolution. Plusieurs versions sont énoncées successivement. Il y a d’abord ce que XP appelle «la thèse Rey» (p. 165), pour afficher ses distances avec cette thèse d’une façon un peu cavalière, puisqu’il l’a lui-même défendue au début de son enquête, entraînant des milliers de gens dans sa conviction. Se fondant sur son intuition que BM est un homme transgenre, Rey a cru la reconnaître dans une photo de famille où figure Jean-Michel Trogneux enfant, photo aujourd’hui bien connue que je reproduis ici pour mémoire, dans une version colorisée et retouchée, pour changer un peu. Cette partie de la thèse n’a pas changé.

Puis, se lançant sur la piste du premier mari de BM, André Auzière, Natacha Rey découvre un certain Jean-Louis Auzière, qui a été le mari d’une certaine Catherine Audoy, et se met en tête que les deux Auzière n’en font qu’un. Selon Rey, Catherine Audoy aurait été, dans un mariage précédent, l’épouse de Jean-Michel Trogneux (JMT) avant que celui-ci ne change de sexe pour devenir Brigitte Trogneux. Elle serait donc la mère des trois enfants (Sébastien, Laurence et Tiphaine) dont Brigitte Macron prétend maintenant être la mère alors qu’elle est leur père. Après la transition de Jean-Michel en Brigitte, le second mari de Catherine Audoy (Jean-Louis = André Auzière) aurait adopté ses trois enfants qui aurait alors changé de nom, troquant leur nom de naissance Trogneux pour le nom Auzière.
Les trois enfants se retrouvent maintenant avec deux mères, une vraie et une fausse, la vraie étant effacée de leur biographie tandis que la fausse devient leur mère officielle, alors qu’elle est leur père. On a du mal à imaginer ce qui a pu convaincre les enfants de se prêter à cette mascarade, renonçant à leur nom de naissance et de baptême, et adoptant celui de quelqu’un avec qui ils n’ont aucun lien biologique – et très peu de lien affectif, selon la biographie autorisée.
Mais surtout, on aimerait savoir comment ils ont fait pour faire modifier leur état civil (certificats de naissance et livrets de famille). Ce sont les objections majeures dont j’ai fait part à XP en 2023.
Je découvre dans le livre (p. 193-208) qu’il a finalement abandonné cette piste Audoy, s’étant laissé convaincre que Catherine Audoy n’a jamais eu d’enfants. En plus, le logiciel chinois de reconnaissance facial Face++, sur lequel XP a tant misé, valide à 81,161% (very high) l’identité du jeune André Auzière de la photo de mariage de Brigitte, avec le André Auzière chauve qui figure sur son faire-part de décès (p. 196-201), et qui ne peut en aucun cas être le Jean-Louis Auzière époux de Catherine Audoy, contrairement à ce que Ray avaient soutenu.
Exit donc la piste Catherine Audoy- Jean-Louis Auzière, qui pourtant semblait si prometteuse, que XP a longtemps soutenu, et qui a tant fait pour propulser la rumeur au niveau national.
Reste la thèse que BM est JMT. C’est la constante. Mais alors qui, si ce n’est Catherine Audoy, est la mère des trois enfants de BM ? La thèse finale sur laquelle XP s’arrête n’est clairement énoncée qu’à la fin du livre, p. 295-300. Brigitte Macron serait née Jean-Michel Trogneux le 11 février 1945. Mais avant que JMT ne change de sexe et de nom, il y aurait bien eu une vraie Brigitte Trogneux, née le 13 avril 1953 (dont on connaît une photo de communiante et une photo de son mariage avec André Auzière en 1974), mais dont la correspondance avec notre Brigitte Macron selon Face++ n’est que de 50% environ (low) (p. 235), ce que XP prend pour preuve qu’il s’agit de deux personnes différentes (ignorant la possibilité que la chirurgie faciale ait faussé le résultat). La vraie Brigitte Trogneux serait morte avant 1986, et son frère Jean-Michel aurait alors pris son identité, tandis que le décès de la vraie Brigitte aurait été caché ou effacé (par les services secrets ?). Selon le scénario écrit par XP, la vraie Brigitte Trogneux, «se sachant condamnée par une maladie grave confie la garde de ses enfants et son identité à ce frère dont elle est si proche et qui s’est toujours senti femme».
«Nous pouvons donc conclure que Jean-Michel Trogneux vit, depuis au moins 1986, sous l’identité civile de naissance de sa sœur Brigitte Trogneux. Logiquement, Sébastien, Laurence et Tiphaine Auzière sont donc, à l’état civil, son neveu et ses nièces. Globalement, «Brigitte» a nettoyé son passé (Jean-Michel Trogneux) et a raconté le passé de sa sœur quand il s’est agi de se présenter aux Français».
Ce qui a changé par rapport à la première thèse (thèse Rey reniée par XP), c’est que Brigitte Macron n’est plus le père biologique de ses enfants, mais leur oncle biologique. Cela suppose que les enfants ont accepté que le décès de leur mère regrettée soit caché et qu’elle soit remplacée par leur oncle transgenre. Mais pourquoi donc auraient-ils accepté de s’encombrer d’un secret de famille aussi tordu ? Et pourquoi donc le veuf éploré aurait-il accepté de remplacer son épouse par un beau-frère ? Je n’ai trouvé aucune réponse dans le livre de XP.
Reste encore deux mystères. Premièrement, comment la mort de Brigitte a-t-elle pu être cachée ? N’y a-t-il eu aucun certificat de décès, aucune trace du corps ? Deuxièmement, comment Jean-Michel Trogneux a-t-il fait pour disparaître ? Bien que je n’en trouve pas mention dans le livre, il faut sans doute supposer que ce deuxième mystère est résolu par le troisième mystère, le plus gros de tous : qui est le petit gros ? XP ne se prononce pas. Mais la seule explication, dans le cadre de son hypothèse, est qu’on l’aurait embauché, sur son physique, pour «jouer» le Jean-Michel qui aurait en réalité disparu en se transformant en Brigitte.
Dans ce scénario, Brigitte Macron est Jean-Michel Trogneux mais n’est pas le père de Sébastien, Laurence et Tiphaine Auzière. Nouvelle question : Jean-Michel Trogneux aurait-il eu des enfants ? Oui répond XP, se rangeant pour cette fois à la vérité officielle (pourquoi ?). Jean-Michel Trogneux aurait eu, avec une certaine Véronique Dreux, un fils nommé Jean-Jacques Trogneux. XP en a eu la confirmation en joignant Véronique Dreux au téléphone, laquelle a cherché en vain à le convaincre que son ex-mari n’était pas Brigitte Macron. Il a beaucoup de défauts, semble-t-elle insinuer, mais pas celui-là. Et il est bien le petit gros. Mais pour XP, cette Véronique Dreux fait partie de la conspiration, bien évidemment : elle ment !
Apparaît alors un nouveau chapitre passionnant. XP mentionne (p. 314-5), photo à l’appui, que ce Jean-Jacques Trogneux ressemble comme un frère à Emmanuel Macron, et serait pas conséquent son frère. Or si Emmanuel Macron est le frère de Jean-Jacques Trogneux, et si Jean-Michel Trogneux est Brigitte Macron, cela signifierait qu’Emmanuel Macron a épousé son propre père. XP ne valide pas formellement cette thèse, mais il la signale (pourquoi faire ?).

J’espère que c’est clair, et j’espère surtout que j’ai bien compris moi-même. Certains détails ont pu m’échapper. Apportez vos correctifs en commentaires. Certains détails, notons-le en passant, sont totalement insignifiants, comme «le mystère de l’abat-jour» effacé de certaines versions de la photo de la famille Trogneux ci-dessus (p. 257). Ah ah ! Pourquoi effacer l’abat-jour, si ce n’est pour cacher que Brigitte est un homme ?
Les arguments de XP démontrent souvent un acharnement à remplir un dossier à charge avec tout ce qui lui tombe sous la main, y compris des éléments qui sont en réalité des objections à sa thèse. Voici par exemple comment il retourne en preuve de sa thèse une preuve du contraire (p. 310-311). Il s’avère que Jean-Michel Trogneux a été témoin au premier mariage de Brigitte et que Brigitte a été témoin au mariage de Jean-Michel. Cela prouve-t-il qu’il s’agit de deux personnes distinctes ? Non, pense XP.
«Mais loin de torpiller notre enquête, cette information allait au contraire documenter la grande proximité entre Brigitte et Jean-Michel Trogneux. En effet, nous savions désormais qu’ils avaient été témoins de mariages réciproques et respectifs. Brigitte Trogneux était donc la clef de la vie de Jean-Michel, et vice-versa».
Il fallait oser ! Et ce n’est pas tout. Le fait qu’une copie intégrale de l’acte de mariage de Jean-Michel Trogneux ait été obtenue par un journaliste serait en soit une raison de douter de son authenticité !
«Surtout, la remise à un journaliste de la version intégrale de cet acte de mariafe constituait un traitement bien particulier, voire exceptionnel, car contraire à la loi. Une mairie ne peut en effet délivrer ce type de document – une copie d’acte intégral de mariage – à un tiers qu’après expiré un délai de 75 ans (2055 en l’occurrence) ou 25 ans à compter de la date du décès d’un des mariés si ce dernier délai est plus bref (ce qui n’est pas le cas ici). L’obtention de ce document était donc totalement anormale et n’avait pour but que de porter un coup à la thèse de Natacha Rey en faisant figurer Brigitte et Jean-Michel Trogneux dans le même document, à défaut de les montrer visuellement ensemble dans le passé…»
Autrement dit, si un journaliste se procure une preuve que la thèse est fausse, c’est un indice que la thèse est vraie. On est dans un mode de raisonnement malheureusement devenu très répandu dans les basses sphères de la complosphère.
Parmi les arguments glanés par XP sur les réseaux, il faut mentionner l’identité prétendue de la voix de Brigitte Macron avec celle de «Véronique», une personne transgenre ou intersexe témoignant à visage découvert dans une émission télévisée en 1977. Écoutez-là ici, relayée par un brigitologue convaincu qui commente : «Si un jour quelqu’un me donne la preuve que ce n’est pas Brichel qui parle dans cette vidéo, c’est moi qui me fait couper les burnes». C’est tellement typique du niveau mental de la secte ! Vous remarquerez que Véronique affirme clairement que son organe sexuel mâle a toujours été inutilisable : «l’ablation d’un organe inutile dans notre cas, puisqu’il est quasiment inutilisable, ni utilisé». Elle ne peut donc pas être Jean-Michel Trogneux, qui a un fils.
Des croyants me font part en commentaire de leur «intime conviction» que Brigitte est un homme. Je leur réponds que l’intime conviction est très puissante, mais qu’elle est difficile à distinguer de la foi religieuse. En l’occurrence, sur quoi repose leur intime conviction ? Sur un «faisceau d’indices concordant», me disent-ils.
Le faisceau est en réalité bien misérable. Je retiens quatre indices :
• La mère d’Emmanuel Macron, Françoise Macron-Noguès, était médecin d’une pathologie, «le pseudo-hermaphrodisme congénital primaire» (p. 130).
• Brigitte a fait appel aux services du docteur Patrick Bui en 2019, spécialiste de «la féminisation du squelette facial dans le cadre du transsexualisme», et de la «chirurgie de réattribution sexuelle d’homme à femme», que Macron a décoré de la Légion d’honneur le 10 octobre 2023 (p. 107).
• Dans un interview pour Gala dans l’automne 2021 intitulée «Brigitte Macron, le féminisme et moi», Amanda Lear dit avoir initié BM à une application pour retoucher des photos (p. 171). Le détail n’est significatif qu’à condition d’admettre qu’Amanda Lear est une transsexuelle.
• Brigitte Macron a cité un jour une réplique du film Certains l’aiment chaud en précisant que c’était son film préféré (p. 187).
C’est un faisceau d’indices plutôt maigre, et qui ne suffit pas à étayer l’hypothèse que Brigitte Macron est Jean-Michel Trogneux. Le nombre de faux administratifs (certificats de naissance, de mariage, de décès), de faux articles et de faux témoignages que cette hypothèse suppose est considérable, et XP n’a pas été en mesure de démontrer le moindre faux. L’ampleur supposée de la conspiration du mensonge dans l’entourage familiale des Trogneux et des Auzière est également démesurée.
Le faisceau d’indices justifie tout au plus l’hypothèse plus banale d’un certain trouble de l’identité sexuelle de Brigitte Trogneux. Peut-être a-t-elle même souffert d’un «pseudo-hermaphrodisme congénital primaire», que le Larousse médical définit comme : «Anomalie congénitale caractérisée par la présence, chez un sujet dont les chromosomes sexuels et les gonades (ovaires ou testicules) sont normaux et concordants, d’organes génitaux qui ressemblent à ceux de l’autre sexe». Dans cette hypothèse, la rencontre entre Brigitte et Emmanuel n’aurait pas eu pour cadre le Lycée de la Providence, mais le cabinet médical de la mère d’Emmanuel, le docteur Françoise Macron-Noguès. C’est une possibilité. Encore faudrait-il alors vérifier les incohérences de la légende officielle du lycée.
À bien y réfléchir, je pense que la biographie de Brigitte n’est peut-être pas si trafiquée que ça, et que, si elle a décidé de ne rendre publique aucune photo de son adolescence, il y a peut-être une raison assez simple, cohérente avec son propre témoignage d’avoir été «une adolescente en souffrance» (p. 145). Qu’a ce témoignage de suspect ? Par ailleurs, il est fort possible qu’il y ait dans la famille Trogneux un secret de famille qui explique certaines zones d’ombres. C’est très courant.
En conclusion, j’ai peine à comprendre comment XP a pu se laisser entraîner avec aussi peu de retenue dans une thèse qui repose sur très peu d’indices et qui se heurte à tant d’invraisemblances ? Pourquoi n’a-t-il pas, à un certain moment, décroché, pour passer à autre chose ?
Il y a chez XP un manque d’objectivité évident, et une propension à surinterpréter des détails anodins, voire à inventer des indices inexistants. C’est ainsi qu’il prétend que BM a menti en disant qu’elle avait 8 ans quand est morte sa grande sœur Maryvonne, parce qu’il fait le choix de croire que Maryvonne est morte en 1960, alors qu’elle est morte le 24 février 1961, à moins de deux moins du huitième anniversaire de Brigitte.
Il arrive à XP aussi de tordre les propos d’autres journalistes ayant enquêté sur les Macrons. Ainsi, il écrit qu’Emmanuelle Anizon «raconte dans son livre» avoir déniché des photos inédites «qui, toutes, concordent sur le fait que «Brigitte» n’est pas l’individu né Brigitte Trogneux, mais est bel et bien son frère Jean-Michel qui se fait passer pour elle depuis le milieu des années 1980» (p. 247). C’est évidemment une déformation, dénuée de fondement, de ce qu’a écrit Emmanuelle Anizon dans L’Affaire Madame. Anatomie d’une Fake News.
La raison principale du manque d’objectivité de XP, je pense, est son tropisme trumpiste très marqué. XP s’est laissé impressionner par l’annonce médiatisée que Trump détiendrait un dossier sur la vie sexuelle de Macron (p. 242). Influencé par le narratif QAnon, XP pense que Candace Owens fait partie de l’appareil de Trump et que ses opinions ont l’aval du Bureau Ovale. Depuis qu’il a été relayé par elle, XP est donc persuadé que Trump va, un jour ou l’autre, apporter la preuve définitive qu’il a raison – comme Trump va déclassifier les archives sur Epstein et sur JFK ! XP se voit sans doute invité à la Maison-Blanche, après bien sûr un passage chez Tucker Carlson.
Je ne lui jette pas la pierre. Qui pourrait garder la tête froide avec une si subite célébrité ? J’espère pour lui qu’il retrouvera ses esprits et, étant encore jeune, saura «rebondir». Pour le moment, je trouve significatif qu’il ait retweeté tout récemment le commentaire suivant posté en réponse à mon tweet :
«Le fait est que les services les plus puissants du monde (russes et US) et l’équipe Trump constituée de gens exceptionnels ont validé le travail de Xavier Poussard depuis août 2022».
XP est à la fois persuadé de travailler pour la vérité, et de travailler pour l’équipe Trump & Poutine, et ces deux convictions ont tendance à se mélanger dans son esprit. Il a perdu contact avec la réalité. Il vit dans un autre monde, un monde imaginaire dans lequel il est en train d’écrire l’histoire.
Il ne comprend pas que, si sa thèse est reprise par des médias pro-Poutine ou des réseaux pro-Trump, cela prouve simplement qu’il leur a donné un bon sujet de plaisanterie pour ridiculiser Macron et, à travers lui, la France.
Pour ma part, je n’ai jamais réussi à me réjouir que la France soit devenue, avec cette affaire, la risée du monde. Il ne s’agit pas de la réputation de Macron. Macron est un personnage sinistre, recruté pour un projet sinistre. Il s’agit de la vérité. J’ai entendu, et plus d’une fois, que même si la rumeur est fausse, elle déstabilise le pouvoir, et ça, c’est bien. Le mensonge et la diffamation seraient-ils des armes politiques légitimes ? Sans moi.
Si cette thèse était vraie, si elle était même probable, elle méritait l’écho qu’elle a eu. Mais il n’en est rien : elle n’est certes pas totalement impossible, mais elle est très improbable, et la présentation qu’en fait XP est trompeuse. Son enquête est un fiasco. Elle ne sert pas la vérité et n’aura pas aidé les Français à comprendre ce qui leur arrive. Elle les aura simplement distraits, et elle aura bien faire rire le monde. Mais l’heure n’est plus à la plaisanterie. Une guerre mondiale se profile, et la bite à Brigitte ne retiendra pas l’attention des futurs historiens.
source : Kosmotheos