Abdul-Malik al-Houthi : le Yémen soutiendra Gaza, même au prix d’une guerre contre les États-Unis


Discours complet d’Abdul-Malik Badr al-Din al-Houthi, leader du mouvement Houthi (Ansar Allah), le 16 mars 2025, au sujet de l’agression de Trump contre le Yémen.

Hier, l’ennemi américain a annoncé une nouvelle vague d’agression contre notre pays, lançant une série de frappes aériennes et de bombardements navals visant des maisons et des quartiers résidentiels de la capitale, Sanaa, ainsi que plusieurs autres gouvernorats yéménites. Ces attaques ont fait des dizaines de martyrs et de blessés, dont des femmes et des enfants.

Cette attaque brutale et injuste est un nouvel exemple de la tyrannie et de l’arrogance des États-Unis envers notre Oumma (nation islamique). Son objectif est clair : soutenir l’ennemi israélien après que notre pays a pris une position ferme en faveur du peuple palestinien contre la campagne d’Israël visant à affamer Gaza. Israël a non seulement bloqué l’entrée de l’aide humanitaire, mais a également empêché tout flux de marchandises à destination de la bande de Gaza assiégée.

La famine de deux millions de Palestiniens est un crime immense, un crime contre l’humanité sans équivoque. Aucune conscience humaine, aucune foi islamique sincère ne peut rester silencieuse face à une telle atrocité. Pourtant, il est profondément regrettable que la plupart des régimes musulmans et arabes réagissent avec indifférence. Aucun effort sérieux n’a été fait pour empêcher Israël d’affamer délibérément la population de Gaza. En fait, la situation s’est aggravée au point qu’Israël les prive désormais activement d’eau.

La souffrance du peuple palestinien à Gaza est une immense tragédie, mais beaucoup choisissent de l’ignorer. Le conditionnement israélien a placé la barre de l’indignation mondiale si haut que seuls les massacres à grande échelle perpétrés à l’aide de bombes et autres armements semblent attirer l’attention. Par conséquent, lorsque la souffrance prend la forme de la famine et de la privation plutôt que de massacres immédiats, nombreux sont ceux qui ne suivent même pas les événements qui se déroulent dans cette région.

Cependant, la famine délibérée de la population de Gaza – le blocus complet de l’aide et des biens – n’est rien de moins qu’une méthode d’extermination. Depuis quinze jours, l’ennemi israélien maintient les points de passage de Gaza fermés, intensifiant ainsi les souffrances de la population. Quiconque observe l’ampleur de cette crise humanitaire peut reconnaître qu’il s’agit d’une catastrophe.

En revanche, la responsabilité d’agir incombe d’abord et avant tout à notre propre Oumma, à tous les musulmans, à chaque peuple et à chaque pays au sein de notre Oumma. Pourtant, où est l’action sérieuse ? Où est l’effort politique au-delà des déclarations creuses ? Où est la pression économique ? La plupart des régimes n’ont adopté aucune position réelle et significative. Pire encore, ils influencent leur peuple, supprimant sa capacité à agir, le laissant paralysé comme un simple spectateur.

Ce manquement à nos grandes obligations religieuses, morales et humanitaires constitue un grave danger pour l’ensemble de notre Oumma. La cause profonde ? La peur des États-Unis. Telle est la réalité. La peur des États-Unis, qui se font les complices directs de tous les crimes d’Israël, en le protégeant, en lui donnant les moyens d’agir et en veillant à ce qu’il commette ses atrocités sans en subir les conséquences.

C’est ce qui a poussé une grande partie de notre Oumma – à la fois ses gouvernements et ses peuples – à l’échec et à la négligence de ses devoirs, qu’ils soient dictés par la foi, la moralité ou l’humanité fondamentale. En ce mois sacré du Ramadan, alors que les musulmans récitent davantage le Coran, ils doivent également réfléchir à leurs responsabilités humaines, morales, religieuses et confessionnelles. En même temps, ils doivent reconnaître le grave danger d’un monde où la peur des États-Unis l’emporte sur la peur du châtiment divin, où des pays et des peuples entiers abandonnent leurs devoirs sacrés envers la Oumma par soumission à des puissances étrangères.

Ce qui arrive au peuple palestinien – extermination, famine, tueries, déplacements et oppression – sans aucune réaction significative du monde musulman, crée un dangereux précédent. Il ouvre la porte à des horreurs similaires ailleurs. N’importe quel autre pays arabe ou musulman pourrait être le prochain. Où que les Américains et les Israéliens choisissent de répéter leurs crimes, que ce soit dans les pays voisins de la Palestine ou ailleurs, le résultat sera le même. Les autres resteront passifs, paralysés par la peur, l’humiliation et l’inaction. C’est un grand danger pour l’ensemble de la Oumma, car cela enhardit l’ennemi américain et l’oppresseur israélien. Ni l’un ni l’autre n’ont de conscience. Ils ne considèrent pas le silence, la passivité et l’inaction des autres nations comme un moyen de dissuasion, mais plutôt comme un encouragement à commettre d’autres crimes. Ils ont de grandes ambitions (hégémoniques et expansionnistes) et des projets agressifs contre notre Oumma, ainsi que des fondements idéologiques (suprémacisme) et des principes enracinés dans leur penchant colonialiste et leur comportement tyrannique.

C’est pourquoi la position du Yémen a été claire. Notre décision de soutenir le peuple palestinien, y compris notre décision de bloquer la navigation maritime israélienne, qui vise clairement l’ennemi israélien et personne d’autre, a pour seul objectif de faire pression sur Israël pour qu’il ouvre les points de passage, autorise l’entrée de l’aide humanitaire et mette fin à la famine à Gaza.

Ce qui se passe à Gaza, c’est une famine totale, aggravée par une soif imposée, dans le cadre de l’immense Nakba (catastrophe) que subit le peuple palestinien. Après 15 mois d’anéantissement et de destruction massive, tous les aspects de la vie à Gaza ont été systématiquement détruits. Il ne s’agit pas d’une situation où la décision de bloquer l’aide et les marchandises n’a qu’un impact minime, mais d’une situation dévastatrice. Les conditions étaient déjà désastreuses : il n’y a plus de réserves alimentaires, plus d’activité agricole et plus rien d’essentiel à la survie. Toute la bande de Gaza a été complètement détruite.

La réalité est évidente pour quiconque y prête attention : les conditions y sont plus que désespérées. Dès le premier instant où l’ennemi israélien a pris cette mesure, il a infligé d’immenses dommages et souffrances au peuple palestinien. Et aujourd’hui, après 15 jours supplémentaires, ces souffrances n’ont fait qu’empirer. Pourtant, comme nous l’avons déjà dit, il n’y a eu aucune réponse sérieuse de la part des régimes arabes, ni même du monde islamique dans son ensemble – aucune action véritable au sens plein du terme.

Quant à nous, en tant que peuple, notre foi nous y oblige. Le Messager de Dieu ﷺ a dit : «La foi est yéménite et la sagesse est yéménite». Guidés par cette foi et notre conscience humaine, nous ne pouvons pas rester les bras croisés. Notre pays est aux côtés du peuple palestinien depuis 15 mois, le soutenant dans la bataille du Déluge d’Al-Aqsa, résistant au génocide commis par l’ennemi israélien en partenariat avec les États-Unis.

Tout au long de cette période, notre peuple a également résisté à l’agression américaine, destinée à soutenir l’ennemi israélien, et restera inébranlable dans son soutien actif à la Palestine, d’autant plus que la menace d’extermination persiste. Il y a des lignes rouges dans la situation palestinienne. Lorsque l’ennemi israélien, avec le soutien et la protection des États-Unis, commet un génocide, il s’agit d’une ligne rouge. Nous ne pouvons pas rester les bras croisés. Il existe des obligations légales et humanitaires à cet égard – des obligations qui dépassent les musulmans, inscrites dans le droit international et la Charte des Nations unies. Pourtant, tous les acteurs les ont abandonnées : la communauté internationale, les autres nations – ils ont renoncé à ces devoirs humanitaires. Et dans notre monde islamique, ils abandonnent leurs responsabilités humanitaires, religieuses et morales, même lorsque leur propre sécurité nationale et leurs intérêts sont en jeu. Ils abandonnent tout. C’est une abdication totale. Cela enhardit l’ennemi israélien, tout comme cela enhardit l’ennemi américain, partenaire à part entière de ces crimes. Cette inaction n’offre aucune solution à la Oumma, ne prévient pas le danger imminent et n’apporte aucune solution réelle à la crise actuelle.

La décision de notre nation de soutenir le peuple palestinien – en bloquant la navigation israélienne et en imposant des restrictions à l’ennemi – découle de cet engagement humanitaire, moral, religieux et confessionnel. C’est un moyen de faire pression pour l’entrée de l’aide et pour mettre fin à la famine de deux millions de Palestiniens à Gaza. Il ne s’agit pas d’une question mineure que l’on peut ignorer, mais d’un grave crime humanitaire commis contre des millions de personnes.

Ainsi, lorsque l’ennemi américain intensifie son agression par des frappes aériennes, il n’atteindra pas son objectif, qui est de nous faire reculer. La seule véritable solution consiste à garantir l’entrée de l’aide humanitaire et à mettre fin à la famine et à la soif imposées au peuple palestinien à Gaza. La situation est plus que catastrophique.

Ce que l’ennemi israélien fait en plus – cibler la mosquée Al-Aqsa, chercher à s’en emparer ou à la démolir, et tenter de déplacer de force le peuple palestinien – doit être considéré comme des lignes rouges fermes par l’ensemble de notre Oumma. Si l’ennemi voit que, quelles que soient ses actions, la Oumma ne fait aucun pas décisif, ne prend aucune décision réelle et n’adopte aucune position sérieuse, il s’enhardira à poursuivre l’escalade. Son programme sioniste est bien connu, et chaque acte majeur d’agression et d’escalade qu’il commet sans conséquences ne fait qu’ouvrir la voie à des crimes encore plus grands.

En effet, son objectif est de contrôler totalement le peuple palestinien, d’effacer son existence et de liquider sa cause. C’est l’objectif commun des ennemis israéliens et américains, qui adhèrent pleinement à l’idéologie sioniste, défendent son projet et agissent en conséquence.

C’est pourquoi il nous est impossible de renoncer à nos devoirs à l’égard de ces lignes rouges. Même si tous se taisent, nous ne nous tairons pas. Nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir, compte tenu de nos ressources, de nos capacités et de nos possibilités. Il s’agit d’une responsabilité sacrée devant Dieu Tout-Puissant, et la négliger nous expose au châtiment divin, dans ce monde comme dans l’au-delà. Il est beaucoup plus facile pour nous de nous opposer aux tyrans de notre époque, de faire face à leurs menaces et de nous sacrifier pour l’amour de Dieu, que d’affronter la colère de Dieu lui-même. Nous n’attirerons pas sur nous Son mécontentement, Sa colère et Son feu de l’enfer, ni dans ce monde, ni dans l’au-delà.

Nous sommes certains que lorsque nous adoptons la bonne position, celle qui est pleinement conforme à nos obligations humanitaires, morales et religieuses, ainsi qu’aux intérêts de notre Oumma en matière de sécurité nationale, Dieu sera notre ultime soutien. «Il est le meilleur des soutiens». (Coran) Nous plaçons notre confiance en Dieu. Nous croyons en Sa promesse véridique. Nous nous en remettons à Dieu, le Tout-Puissant, et Il est le meilleur des protecteurs.

Les États-Unis, dans leurs déclarations, prétendent que l’une des raisons de leur dernière vague d’agression brutale, injuste et criminelle contre notre pays est le soutien inébranlable de notre peuple à la cause palestinienne au cours des 15 derniers mois. Ce soutien a été en opposition directe avec l’agression génocidaire menée par l’ennemi israélien avec le partenariat et la protection des États-Unis. Les États-Unis présentent leur agression comme une punition pour la position honorable, courageuse et inébranlable de notre peuple aux côtés du peuple palestinien dans sa résistance au génocide.

Nous disons ceci : Cette position honorable, prise au nom de Dieu Tout-Puissant et dans le respect de ces obligations religieuses, humanitaires et morales, est une position que notre peuple ne regrettera jamais. C’est une position noble, une grande position, une position qui nous rapproche de Dieu. Elle a renforcé notre peuple sur tous les fronts, y compris sur le plan militaire.

C’est une position de dignité, prise par notre cher peuple avec foi et perspicacité. Ainsi, quelle que soit l’ampleur de la tyrannie américaine et israélienne, notre peuple ne dérogera pas à sa ligne de conduite coranique, fondée sur la foi, morale et humanitaire. Nous nous opposerons fermement à cette oppression. Cette agression américaine échouera – par la volonté de Dieu – comme elle a échoué auparavant. Elle ne parviendra pas à faire pression sur notre peuple ou sur notre pays pour qu’ils abandonnent leurs principes. Il s’agit d’un engagement fondamental et inébranlable, ancré dans la foi, la moralité et la nécessité dans tous les sens du terme, comme nous l’expliquerons plus en détail.

Les États-Unis n’atteindront pas leur objectif d’affaiblir les capacités militaires de notre pays – par la volonté de Dieu – parce que nous sommes engagés dans un combat jihadiste et que nous résistons à l’agression américaine depuis de nombreuses années. Il s’agit simplement d’un nouveau chapitre de cette bataille. Et comme dans les confrontations précédentes, ce nouveau cycle d’agression ne contribuera qu’à renforcer et à développer davantage nos capacités militaires, avec la grâce de Dieu.

Nous répondrons à l’escalade par l’escalade, telle est notre approche. Hier, nos forces armées ont répondu immédiatement aux attaques américaines en lançant 18 missiles et drones en représailles aux frappes aériennes et aux bombardements américains sur notre territoire. C’est notre choix, notre décision, notre voie. Tant que l’ennemi américain persistera dans son agression, ses navires de guerre, ses porte-avions et ses navires militaires seront la cible de nos missiles et de nos drones.

En outre, les restrictions maritimes s’étendront aux navires américains tant que l’agression se poursuivra. Ce sont les États-Unis qui transforment la mer en champ de bataille, ce qui a un impact direct sur la navigation maritime et le commerce mondial. Notre décision ne visait que les navires israéliens et s’étendra désormais aux navires américains, mais ce sont eux qui transforment la mer en champ de bataille et menacent la navigation maritime. Il est essentiel que toutes les nations reconnaissent qui menace réellement les eaux internationales et la circulation des navires.

Les États-Unis et Israël sont les sources du mal et de l’instabilité, à l’échelle mondiale et dans toute la région. Ils sont responsables d’agressions, de crimes et de chaos. Ils sapent la paix dans tous les sens du terme, plongeant le monde dans la crise et le conflit, à l’Orient comme en Occident. Ils sont arrogants, oppressifs et hostiles.

Nous disposons d’autres options d’escalade. Nous répondrons à l’escalade américaine par l’escalade. Nous riposterons à l’agression par des frappes de missiles visant ses porte-avions, ses cuirassés et ses forces navales, et nous prendrons pour cible ses navires commerciaux. Si les États-Unis poursuivent leurs hostilités, nous poursuivrons l’escalade, par la volonté de Dieu.

Notre cher peuple se mobilisera en force – par une mobilisation générale et dans tous les secteurs – comme il l’a fait avec force et honneur au cours des 15 derniers mois en s’opposant à l’agression génocidaire israélienne contre le peuple palestinien, qui a été menée avec le partenariat et la protection des États-Unis. Aujourd’hui, face à cette agression contre notre pays et à la famine et aux privations délibérées imposées au peuple palestinien à Gaza, notre pays se lèvera une fois de plus dans le cadre d’un vaste mouvement pour affronter la tyrannie.

Nous n’agissons pas de manière imprudente et ne cherchons pas le conflit. Nous nous appuyons sur des fondements de foi, de moralité, d’humanité et de jihad pour l’amour de Dieu Tout-Puissant. Nous résistons à l’oppression, à l’injustice et à l’arrogance criminelle des États-Unis et d’Israël. Les États-Unis s’efforcent de soumettre l’ensemble de la région à Israël, et cela est clair pour tout le monde.

Les États-Unis sont un partenaire dans l’accord visant à mettre fin à l’agression contre la bande de Gaza, à fournir de l’aide et à mettre fin à la famine du peuple palestinien, ils ont pris des engagements à cet égard, des engagements clairs. À quoi servent les obligations entre États, entre peuples ? Des accords sont signés avec des obligations claires, mais les États-Unis ne respectent pas leurs engagements en n’honorant pas leurs obligations et en rompant les accords. La partie israélienne, elle aussi, viole tous les engagements et pactes, niant tout accord. Ce que l’ennemi israélien fait en Palestine, en particulier en Cisjordanie, ce sont des crimes continus. Dans le camp de réfugiés de Jénine, par exemple, ils poursuivent quotidiennement les meurtres, les déplacements forcés et les destructions, ainsi que dans d’autres camps comme celui de Tulkarem et d’autres encore.

Ce que l’ennemi fait également, en ce qui concerne les incursions répétées dans la mosquée Al-Aqsa, ce sont des étapes, comme nous l’avons dit, qui ne sont pas la fin, ni le plafond final de ce que fait l’ennemi israélien. Ce sont des étapes dans le plan de l’ennemi israélien. Et chaque fois que la Oumma reste silencieuse, il ose faire plus. Voyez ce qu’Israël fait contre le peuple palestinien dans la bande de Gaza – il continue à tuer tous les jours, même si ce n’est pas au même rythme que lors de l’extermination génocidaire quotidienne. Mais ce sont des crimes, des crimes que la Oumma ne doit pas passer sous silence. Et les Américains en sont complices : ils tuent des journalistes, des citoyens, des travailleurs humanitaires, comme s’il s’agissait d’une chose normale. Il s’agit de crimes clairs, d’attaques claires, de violations de tout – des traités, des lois, de l’éthique, des valeurs, et de tout.

L’agression de l’ennemi contre le peuple libanais se poursuit. Il n’a pas respecté ses accords, même ceux garantis par les États-Unis. Il a complètement ignoré les garanties concernant le Sud-Liban et n’a pas fait reculer ses forces, et il persiste dans ses violations – tuant des civils libanais et commettant d’innombrables transgressions. Il mène également des attaques en Syrie, envahissant, étendant ses activités et lançant des frappes aériennes incessantes – 40 raids en une seule nuit il y a quelques jours seulement ! Dans de nombreuses régions, il détruit, tue, occupe et s’étend dans une démonstration flagrante d’agression.

Ces crimes constituent des violations flagrantes, sans aucune justification, et pourtant une grande partie du monde reste silencieuse. Ce silence ne fait que confirmer ce que nous affirmons depuis longtemps : les États-Unis, aux côtés d’Israël, cherchent à imposer une doctrine de domination sur notre Oumma et nos peuples. C’est, par Dieu, leur objectif ultime. Ils recherchent une liberté absolue dans leurs agressions et leurs crimes – tuer, détruire, occuper et faire ce qu’ils veulent sans faire face à aucune réponse ou opposition sérieuse. Il s’agit là d’une question extrêmement dangereuse, et l’accepter entraîne de profondes conséquences.

Si le silence était efficace, si les approches alternatives qui s’abstiennent de prendre position contre la tyrannie et l’agression américaines et israéliennes avaient fonctionné, elles auraient réussi en Syrie. La position des groupes syriens (qui ont pris le pouvoir) est claire : ils confirment en toute clarté qu’ils ne considèrent pas Israël comme un ennemi et qu’ils ne prendront aucune mesure à son encontre. Ils refusent de répondre de quelque manière que ce soit. Les médias ont même exigé que l’expression «ennemi israélien» ne soit pas utilisée dans les reportages. Pourtant, cette approche a échoué. Déclarer : «Nous ne sommes pas hostiles, nous ne ripostons pas, nous ne vous visons pas» n’a pas fonctionné. La réalité prouve leur attachement à cette position. Ils refusent d’adopter une quelconque position contre Israël, ils ne ripostent pas (ni ne condamnent). Ils ne veulent ni conflit, ni confrontation, ni problème d’aucune sorte. Leur seule demande est qu’Israël mette fin à son occupation de la Syrie – non pas comme une position ferme, mais simplement comme une supplication. Ils font appel, ils supplient, ils se tournent vers d’autres nations et vers les Américains, mais en vain.

Pendant ce temps, Israël étend son occupation, consolide son contrôle et continue de détruire les ressources de la Syrie. Il resserre son emprise sur les territoires dont il s’est emparé dans le sud de la Syrie, convoitant trois provinces : Quneitra, de vastes zones de Daraa et Sweida. Il étend son emprise jusqu’à la périphérie de Damas, s’approchant de la capitale elle-même. Il n’y a aucune justification à cela en Syrie – aucun lien avec l’Iran, car la position de ces groupes à l’égard de l’Iran est bien connue. Ils déclarent ouvertement que l’Iran est l’ennemi, et non Israël. Ils n’ont aucun problème avec la normalisation (avec Israël). Pourtant, aucune de ces stratégies n’a abouti.

L’Autorité palestinienne en Cisjordanie a clairement exprimé sa position. Les accords qu’elle a signés avec Israël sont bien documentés. Pourtant, Israël n’en tient aucun compte, n’honore aucun de ses engagements, exprime ouvertement ses ambitions et poursuit ses crimes quotidiens contre le peuple palestinien en Cisjordanie. Cela confirme une vérité indéniable : une position ferme et dissuasive à l’égard d’Israël est nécessaire pour le décourager.

Nous ne sommes pas dans une position futile ; nous sommes dans une position essentielle, juste et morale, enracinée dans des obligations humanitaires, éthiques et religieuses. L’agenda américain dans la région est clair : la soumission totale de cette terre à Israël et l’imposition d’une équation de permissivité (pour toute agression américaine ou israélienne). Nous ne pourrons jamais accepter ni l’un ni l’autre. Nous n’accepterons jamais la soumission de cette région à Israël, ni la normalisation de la permissivité – que ce soit dans notre pays ou ailleurs. Accepter cela, c’est trahir les principes de l’Islam. L’accepter, c’est s’humilier. Et Dieu dit : «À Dieu appartient tout l’honneur, ainsi qu’à Son Messager et aux croyants». (verset coranique)

La soumission ne protège pas la Omma des meurtres, de l’occupation ou de l’oppression. Elle ne les protège pas des dangers posés par les États-Unis et Israël. Au contraire, elle permet à ces ennemis de mettre en œuvre leurs agendas et de réaliser leurs plans agressifs et destructeurs contre notre Oumma.

Notre position est une position d’honneur et de droiture – une réponse à l’ordre de Dieu et un accomplissement de nos devoirs religieux, humanitaires et moraux. Elle est innée et authentique, et n’est dictée par aucune force extérieure, pas plus qu’elle n’est le prolongement d’un quelconque agenda étranger. Notre alliance, notre coopération et notre coordination avec les peuples libres de notre Oumma au sein de l’Axe de la Résistance font partie de notre devoir collectif en tant que Oumma.

Si certains remplissent leurs obligations, cela ne signifie pas qu’ils agissent au nom des autres, ni que l’on subordonne un groupe à un autre. Il s’agit d’une responsabilité partagée, d’un devoir qui incombe à tous. Ceux qui ne s’acquittent pas de cette responsabilité – c’est leur choix. Mais quant à nous, notre position est dans la cause la plus noble, une position honorable qui nous confère une dignité devant Dieu, et un devoir essentiel.

Nous nous opposons à la tyrannie américaine et israélienne. Nous nous opposons à leurs crimes et à leurs agressions. Nous sommes la continuation de la grande marche de l’Islam, menée par le Messager de Dieu – que la paix et les bénédictions soient sur lui et sur sa famille.

Alors que nous commémorons l’anniversaire de la grande bataille de Badr (première victoire des partisans du Prophète sur les polythésites aux débuts de l’Islam), le dix-sept du mois béni de Ramadan, nous nous rappelons comment le Messager de Dieu (que la paix soit sur lui et sur sa famille) a avancé avec la permission et les conseils divins. Comme le dit le Tout-Puissant (dans le Coran) :

«La permission est donnée à ceux qui combattent parce qu’ils ont été lésés, et Dieu est capable de leur accorder la victoire».

Et Il dit :

«De même que ton Seigneur t’a fait sortir de chez toi en toute vérité, alors qu’une partie des croyants ne voulait pas, contestant avec toi la vérité après qu’elle fut devenue évidente, comme si on les conduisait à la mort sous leurs yeux».

Avec une foi inébranlable, le Messager de Dieu (sur lui la paix) s’est dressé à la bataille de Badr contre la tyrannie, affrontant les forces de l’oppression. À cette époque, les Quraysh incarnaient la tyrannie par leur hostilité, leur agression, leur ignorance, leur injustice et leur inimitié envers l’islam et les musulmans.

Aujourd’hui, le visage de la tyrannie a changé, mais son essence reste la même. À notre époque, il s’agit des États-Unis et d’Israël – une alliance du mal, de l’incrédulité, de l’injustice et de la criminalité, qui fait la guerre à l’islam et aux musulmans. Y a-t-il un doute à ce sujet ? Qui d’autre inflige à la Oumma ce qu’ils font ? Leurs objectifs sont évidents, leurs crimes indéniables, leurs ambitions dévoilées et leur projet sioniste – agressif, destructeur et criminel – mis à nu aux yeux de tous. Ils sont le front de l’incrédulité à notre époque.

Nous nous élevons contre cette oppression, cette agression, cette criminalité systématique qui vise nos terres et notre Oumma. Nous poursuivons la juste lutte de l’Islam, en suivant l’exemple du Messager de Dieu (que la paix soit sur lui et sur sa famille). Il a marché avec un petit nombre de personnes et des provisions limitées, mais il s’en remettait à Dieu. Il avança avec foi, et ceux qui le suivirent le firent avec conviction, répondant à l’appel de la foi, plaçant leur confiance en Dieu et en Sa promesse réelle.

Dieu leur accorda une victoire décisive à Badr – une victoire qui marqua un tournant, la distinguant des batailles précédentes et suivantes. Elle marqua le début d’une nouvelle ère, une ère d’honneur, de triomphe et de force pour l’islam et les musulmans. C’est une victoire qui a établi la vérité par la lutte et la fermeté sur le champ de bataille. Et nous sommes la continuation de ce mouvement, tout comme les Ansar (soutiens) se sont tenus aux côtés du Messager de Dieu (que la paix soit sur lui et sa famille) lorsqu’il les a consultés pour la première fois : leurs paroles exprimaient la foi, la loyauté, le courage, l’honneur et la détermination inébranlable. Cet esprit a été démontré par leur position et leur jihad dans le sentier de Dieu.

Notre cher peuple suit les traces de ces ancêtres moudjahidines qui ont porté la bannière de l’Islam contre la tyrannie, qu’il s’agisse de la tyrannie de Quraysh ou de la tyrannie des oppresseurs mondiaux de leur époque. Nous sommes patients face à la guerre et fermes dans la rencontre avec l’ennemi. Je jure par Dieu, ô Messager de Dieu, que nous ne te dirons pas, comme les enfants d’Israël l’ont dit à Moïse : «Va, toi et ton Seigneur, et combattez pendant que nous restons en arrière» ; nous te dirons plutôt : «Va, toi et ton Seigneur, et nous combattrons à vos côtés».

Notre modèle est le Messager de Dieu (que la paix soit sur lui et sur sa famille), qui n’a jamais gardé le silence face à l’oppression, ni ne s’est soumis. Alors comment Dieu peut-il accepter que l’Oumma de l’Islam, la Oumma des deux milliards de musulmans, le monde arabe et ses 300 millions d’habitants, choisisse le silence, la capitulation et l’inaction ? Des pays et des peuples entiers peuvent-ils se résigner à ce choix collectif ? Ce n’est rien d’autre qu’un suicide pour la Oumma, qui invoque la colère de Dieu et donne du pouvoir à ses ennemis.

La capitulation n’est pas une option pour une grande Oumma. Elle n’est pas permise dans la religion de Dieu. Le Messager de Dieu, que Dieu a décrit en ces mots :

«En effet, dans le Messager de Dieu, vous avez un excellent exemple pour ceux qui espèrent en Dieu et au Jour dernier et qui se souviennent souvent de Dieu»,

s’est levé avec seulement 300 moudjahidines – peut-être un peu plus ou un peu moins, selon les différentes narrations. Pourtant, avec cette petite force, il a porté la bannière de l’islam et a progressé sur le chemin de Dieu.

Les dangers de la soumission sont immenses. Les menaces auxquelles notre Oumma est confrontée aujourd’hui exigent une action sérieuse, une confiance en Dieu et une foi inébranlable en Ses promesses.

Nous, le peuple yéménite, refusons de nous incliner devant l’ennemi et de lui permettre d’atteindre ses objectifs agressifs. Nous avançons en nous appuyant sur Dieu. Nous avons la plus grande source de force – Dieu tout-puissant. Nous lui faisons confiance et nous nous en remettons à lui. Nos choix et nos décisions sont ancrés dans notre foi et notre dignité, à la fois en tant que musulmans et en tant qu’êtres humains. Nous restons fermes, affrontant l’oppression et l’agression par une action large et décisive.

C’est pourquoi j’appelle notre cher peuple à descendre dans la rue demain par millions, à l’occasion de l’anniversaire de la grande bataille de Badr, dans la capitale, Sanaa, et dans toutes les provinces, dans un élan massif de solidarité, pour réaffirmer sa fermeté, sa position juste, son engagement fondé sur la foi et sa détermination djihadiste à soutenir le peuple palestinien et à faire face à l’agression américaine.

L’horaire et le lieu précis seront déterminés par le comité d’organisation et ses sections, si Dieu le veut. Cependant, ce qui importe vraiment, c’est que la participation populaire soit importante – une expression de notre détermination inébranlable et de notre appartenance profondément enracinée en cette occasion importante. Car notre position s’inscrit dans la continuité de cette position historique. Notre modèle est le Messager de Dieu. Tout comme nos pères et nos grands-pères ont fait preuve de loyauté, de foi, de persévérance, de dignité et de sincérité à ses côtés lors de la grande bataille de Badr et dans d’autres luttes contre la tyrannie de la première Jahiliyya (ère de l’ignorance), nous allons nous aussi de l’avant dans le prolongement de cet héritage – en portant la bannière du Messager de Dieu, de l’Islam, en soutenant la marche de l’Islam, en incarnant la position de l’Islam et en nous engageant dans le djihad pour l’amour de Dieu à notre époque, à ce stade de l’histoire.

Nous n’accepterons jamais la violation de cette Oumma et nous ne permettrons pas que notre pays ou d’autres soient assujettis par les Israéliens. Nous ne resterons pas silencieux face à l’arrogance, à la tyrannie, à l’agression et aux crimes des ennemis israéliens et américains.

Je vous exhorte, cher peuple – vous qui êtes connu pour votre loyauté, qui avez marché dans l’honneur pendant plus de 15 mois d’une manière inégalée dans le monde – à faire du rassemblement de demain un événement vaste et puissant, un témoignage de votre foi, de votre loyauté inébranlable, de votre dignité, de votre résilience et de votre fermeté, qui découlent tous de votre croyance profonde et de votre réponse à l’appel de Dieu le Tout-Puissant. Vous êtes le véritable prolongement de cette Oumma, qui se tient fermement au milieu d’une mer de soumission, de faiblesse et de capitulation.

Vous êtes les héritiers de la voie islamique authentique, les porteurs de la bannière de l’Islam et les défenseurs de la position juste que Dieu Tout-Puissant ordonne – une position qui apporte la bonté, l’honneur et adhère à la loi divine.

Sois assuré, cher peuple, que quelle que soit l’évolution des circonstances, notre position reste forte et inébranlable, grâce à notre confiance en Dieu. Grâce à notre confiance en Lui et à l’expérience que nous avons accumulée en affrontant cet ennemi – son agression, ses tactiques militaires – nous restons fermes, entièrement dépendants de Dieu Tout-Puissant, et absolument confiants en Sa promesse.

C’est Lui qui dit : «Si Dieu vous accorde la victoire, nul ne peut vous vaincre». C’est Lui qui dit : «Si vous soutenez Dieu, Il vous soutiendra et affermira vos pas». Nous avons confiance en lui, car il ne manque jamais à sa promesse. «Il est le meilleur des soutiens». «Dieu nous suffit, et Il est le meilleur des maîtres». Il n’y a de puissance et de force qu’auprès du Très-Haut, le Tout-Puissant.

Nous demandons à Dieu, le Tout-Puissant, de nous accorder Sa victoire contre les tyrans, les criminels et les oppresseurs de notre époque – les États-Unis, Israël et leurs alliés -, d’avoir pitié de nos justes martyrs, de guérir nos blessés et d’accorder la liberté à nos prisonniers. En effet, c’est Lui qui entend toutes les prières.

Que la paix, la miséricorde et les bénédictions de Dieu soient sur vous.

source : Al-Araby TV via Le Cri des Peuples



Source link

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *