L’Anses met en garde contre les risques sanitaires des produits à base de soja, qui seraient trop riches en isoflavones. Ces substances végétales, proches des hormones féminines, perturbent la santé hormonale, notamment chez les enfants et adolescents. L’agence appelle à limiter leur consommation, en particulier dans la restauration collective, et à revoir les procédés de fabrication.
Le soja, aliment de base pour de nombreux produits végétariens, n’est pas aussi inoffensif qu’on le croyait. L’Anses, dans un avis publié lundi, tire la sonnette d’alarme sur la consommation excessive d’aliments à base de soja dans la restauration collective. Si ce légume est prisé pour sa richesse en protéines végétales, il contient aussi des isoflavones, des phytoœstrogènes qui imitent les hormones féminines et peuvent perturber l’équilibre hormonal. « Ces substances peuvent interférer avec le fonctionnement hormonal physiologique », explique Aymeric Dopter, chef de l’unité d’évaluation des risques à l’Anses. Et comme le rapporte l’AFP, cette perturbation est potentiellement dangereuse, notamment pour les jeunes enfants et les femmes en âge de procréer.
L’alerte s’adresse directement à la restauration collective, où l’exposition est plus régulière, mais également à l’industrie agroalimentaire. Les biscuits apéritifs, les yaourts, et même certains steaks végétaux contiennent des niveaux d’isoflavones qui dépassent les seuils recommandés par l’Anses. Le rapport indique que 76 % des enfants de 3 à 5 ans et 53 % des adolescentes consomment des quantités de soja potentiellement nuisibles à leur santé. L’agence recommande de limiter ces produits et d’explorer des alternatives moins concentrées en isoflavones.
L’Anses invite les producteurs à modifier leurs méthodes de fabrication et à se tourner vers des procédés plus respectueux de la santé. Des solutions existent, comme celles utilisées traditionnellement en Asie, où le soja est traité par lavage ou trempage pour en réduire la teneur en isoflavones. Ces techniques, combinées à une meilleure sélection des variétés, pourraient offrir des alternatives moins risquées, tout en permettant aux produits à base de soja de conserver leurs bienfaits nutritionnels.