Une conductrice parisienne ne demandait qu’à parcourir dix mètres en voiture. Une broutille, même pas un trajet anodin. Pourtant, dans la capitale transformée en terrain d’expérimentation extrême, pour une circulation dite « Verte », ces dix mètres se sont mués en un calvaire… 23 minutes de punition pour avoir voulu prendre sa voiture. Pourquoi un tel fiasco ? Parce que des urbanistes à la mairie de Paris ont conçu un dédale infernal, véritable labyrinthe à en perdre vos sens. Des sens uniques à n’en plus finir, des voies réservées aux bus gigantesques souvent vides, des pistes cyclables alambiquées et des feux rouges qui ne semblent là que pour le plaisir d’entraver., sans compter les travaux, ces fameux travaux sans travaux visibles. À Paris, rouler devient une épreuve, et chaque mouvement risque l’infraction, guettée désormais par camera et punie sévèrement. On ne veut plus de vous ! C‘est clair.
Et on viendra vous expliquer, avec un sérieux papal, que c’est pour le bien de la planète. Quelle farce ! Les Zones à faibles émissions (ZFE), qui excluent peu à peu les véhicules jugés trop polluants, ne sont pas une croisade écologique, mais une machine à contrôler. Une idéologie masquée en noble cause, qui vous somme de courber l’échine, de rester dans les lignes, de ne plus circuler sans l’aval des autorités, de ne plus mettre ses doigts dans son nez, de dire bonjour à la dame… etc. L’écrivain Alexandre Jardin, à la tête du mouvement des « gueux », ne mâche pas ses mots : cette politique trie les citoyens par le portefeuille, reléguant les moins fortunés – ceux qui n’ont ni Tesla ni vélo électrique – à la marge. « Les ZFE, c’est une écologie pour les riches », tonne-t-il, prédisant une révolte façon Gilets jaunes.
📢🚨 10 mètres.
C’est tout ce que cette automobiliste voulait parcourir. Dix mètres, en voiture, à Paris. Mais dans la ville laboratoire du socialisme de la circulation, dix mètres, ça se paie. Résultat ? 23 minutes de trajet. Pour faire dix mètres.Pourquoi ? Parce que les… pic.twitter.com/nhsY6JDazh
— ChienSurpris (@ChienSurpris) March 26, 2025
Les critiques pleuvent sur cette politique. Le périphérique est désormais limité à 50 km/h, les tarifs de stationnement ont triplé pour les SUV, et 500 rues vont être « piétonnisées” : autant de mesures qui, sous couvert d’écologie, transforment petit à petit Paris en une ville fantôme sans commerce, hostile aux automobilistes, et par extension, aux travailleurs, aux artisans, aux familles, et reservée aux seuls bobos qui ont les moyens d’y rester. Le président du Medef Île-de-France n’y va pas par quatre chemins : « Ce sont des mesures Antisociales. Anne Hidalgo donne l’impression de vivre sur une île déserte. » Les chiffres parlent d’eux-mêmes : selon une étude de BNP Paribas Mobility, 83 % des Franciliens jugent les ZFE injustes, surtout en périphérie où 43 % des voitures sont classées Crit’Air 3 ou plus, contre seulement 16 % dans Paris intra-muros. Les plus modestes, coincés sans transports en commun efficaces, sont les premières victimes de cette « Vertu Verte » imposée à coups de radars, de caméras et de PV.
Alexandre Jardin, avec son hashtag #gueux devenu cri de ralliement, incarne cette révolte. Il prédit une explosion sociale, un remake des Gilets jaunes, si rien ne change. « Les ZFE consistent à virer les pauvres des villes pour que les riches respirent mieux », écrit-il dans son livre Les #Gueux. Et il n’est pas seul : des élus locaux, des automobilistes excédés, et même des maires à l’image de David Lisnard, président de l’Association des maires de France, soutiennent cette fronde contre une écologie punitive et de plus en plus injuste, qui ignore les vies concrètes, au profit d’un rêve technocratique peuplé de capteurs et de contraventions automatisées. Car au-delà des beaux discours, où sont les alternatives ? Les transports en commun, saturés et souvent inadaptés aux horaires des travailleurs, ne suffisent pas. Les aides pour changer de véhicule, insuffisantes, laissent des millions de Français sur le carreau.
Paris, autrefois symbole de liberté, s’est muée en un laboratoire de technocrates aigris testant leur version de l’écologie, obnubilée par des outils de surveillance omniprésents, à coups de sanctions automatiques quasi incontestables. Loin de se limiter à une gestion urbaine, cette dynamique ouvre la voie à un contrôle social subtil mais puissant, déjà solidement ancré lors de la gestion de la crise Covid. L’emprise de nos politiques sur les libertés individuelles s’accroit toujours plus, sous couvert de préservation du bien soi-disant commun.