Pesticides et cancers pédiatriques: Alerte sanitaire en Charente-Maritime


Une étude du Registre général des cancers de Poitou-Charentes révèle un risque accru de cancers pédiatriques dans plusieurs communes de Charente-Maritime. L’exposition aux pesticides agricoles, notamment dans les zones de céréaliculture et de viticulture, est mise en cause. 

Si les données ne permettent pas de conclure à un excès global dans le département, certaines zones, comme La Rochelle et Saint-Rogatien, connaissent des foyers de cancer inquiétants. Les autorités sanitaires sont sous pression. Selon l’étude exploratoire, publiée par le Parisien et consultée par l’AFP, des foyers de cancers pédiatriques ont été identifiés près de La Rochelle, à Saint-Rogatien et dans plusieurs zones rurales de la région. Ces zones, exposées à la pollution des pesticides agricoles, montrent un nombre de cas supérieur à la moyenne, mettant en lumière les effets possibles d’une exposition continue aux produits chimiques utilisés dans l’agriculture intensive.

Une étude menée en octobre par l’association Avenir Santé Environnement renforce l’inquiétude : des traces de pesticides, dont certains interdits, ont été retrouvées dans les urines et les cheveux de 72 enfants vivant dans la zone de La Rochelle. Cette constatation fait écho à des chiffres accablants : depuis 2008, 15 cas de cancers pédiatriques ont été enregistrés, dont deux décès, principalement dans des communes de la plaine d’Aunis, déjà pointées du doigt pour leur forte utilisation de produits phytosanitaires. L’association appelle à une interdiction des pesticides de synthèse, un appel relayé par le directeur du Registre général des cancers, le Dr Thomas Systchenko, qui déplore les faibles moyens alloués à l’étude et au suivi de ces pathologies.

Cependant, selon le Dr Systchenko, l’étude épidémiologique menée sur l’ensemble de la Charente-Maritime n’a pas permis d’établir de lien direct entre l’exposition aux pesticides et une augmentation généralisée des cancers pédiatriques. Les statistiques globales, sur la période 2008-2022, ne révèlent que 514 cas de cancers pédiatriques, un chiffre légèrement inférieur aux 522 attendus. Mais certaines zones ciblées, notamment les terres agricoles de la plaine céréalière, montrent des risques statistiques alarmants, avec un excès de cancers dans des communes comme Saint-Rogatien. En revanche, d’autres zones viticoles proches de Saintes, bien que préoccupantes, ne présentent pas d’écarts suffisants pour une alerte formelle.

Alors que le débat sur la pollution chimique s’intensifie, des voix s’élèvent pour dénoncer l’inaction des autorités sanitaires. Franck Rinchet-Girollet, porte-parole d’Avenir Santé Environnement, dénonce l’absence de financement public pour des études de terrain plus approfondies. Et de s’interroger : « À quoi servent l’Agence régionale de Santé et Santé publique France ? ».





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