Lors de sa visite à Moscou, le chef de la diplomatie chinoise, Wang Yi, a souligné le ferme attachement de la Chine à la «stratégie d’autodéfense nucléaire», la nécessité du désarmement nucléaire et l’inadmissibilité de la guerre nucléaire. Il a également appelé à la poursuite des initiatives en vue d’un règlement pacifique du conflit en Ukraine.
La Chine est fermement attachée à la «stratégie d’autodéfense nucléaire» et n’a pas l’intention de s’engager dans la course aux armements nucléaires avec qui que ce soit, a déclaré le ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi, à RIA Novosti, lors de sa visite officielle de trois jours à Moscou. Il a ajouté que les dirigeants des cinq puissances nucléaires «sont parvenus à un consensus important», indiquant qu’il «ne peut y avoir de vainqueur dans une guerre nucléaire et qu’elle ne doit jamais être déclenchée».
«Depuis le premier jour où elle a possédé des armes nucléaires, la Chine s’est engagée devant la communauté internationale à ne jamais utiliser d’armes nucléaires en premier, à ne pas y avoir recours contre des États non nucléaires et dans des zones exemptes d’armes nucléaires, ainsi qu’à ne pas menacer d’employer l’arme nucléaire», a précisé Wang Yi.
Le chef de la diplomatie chinoise a également souligné que celui qui possède le plus grand arsenal nucléaire a, de façon particulière et prioritaire, l’obligation de s’acquitter des obligations de désarmement nucléaire. En œuvrant à «de nouvelles réductions substantielles et concrètes de l’armement nucléaire», Wang Yi a estimé qu’il serait ainsi possible de «créer les conditions d’un désarmement nucléaire complet et exhaustif».
«On ne peut parvenir à la paix qu’en y travaillant durement»
Le ministre chinois des Affaires étrangères a également abordé la question du règlement du conflit ukrainien. Selon le diplomate chinois, la Russie et les États-Unis ont déjà accompli «certains progrès» dans ce domaine, et bien que la situation sur le champ de bataille en Ukraine ne soit pas facile, il y a une tendance à avancer vers des pourparlers de paix.
Wang Yi a noté que les causes de la crise étaient «extrêmement compliquées». «Les points de vue des parties sur plusieurs questions clés sont toujours très divergents et le chemin vers le rétablissement de la paix est encore très long», a-t-il constaté, tout en soulignant qu’«on ne peut parvenir à la paix qu’en y travaillant durement».
Le ministre chinois des Affaires étrangères est en visite officielle en Russie du 31 mars au 2 avril, à l’invitation du ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov. Les deux parties doivent discuter de contacts à haut niveau, du développement des relations entre les deux pays et de questions internationales, y compris l’Ukraine. En outre, selon Dmitri Peskov, porte-parole de la présidence russe, le Kremlin s’attend à ce que Vladimir Poutine reçoive Wang Yi.
Le chef de la diplomatie russe a déclaré lors d’une rencontre avec son homologue chinois le 1er avril que Moscou et Pékin étaient déterminés à renforcer leurs liens. Il a également souligné que la coordination étroite entre les deux pays voisins sur la scène internationale constituait un facteur de stabilisation important dans cette période difficile. «La Russie et la Chine sont unies non seulement par une fraternité militaire historique et par une longue frontière commune, mais aussi par des traditions séculaires de bon voisinage et une large convergence d’intérêts nationaux», a affirmé Sergueï Lavrov.