La région frontalière entre le Soudan du Sud et l’Éthiopie est confrontée à une crise humanitaire aiguë, exacerbée par une recrudescence de la violence et une épidémie de choléra dévastatrice. MSF et d’autres organisations humanitaires appellent à un soutien accru de la communauté internationale pour faire face à cette double crise.
La frontière entre le Soudan du Sud et l’Éthiopie est le théâtre d’une crise humanitaire exacerbée par la violence et l’épidémie de choléra, selon un rapport de Médecins Sans Frontières (MSF) publié le 31 mars. Cette région, déjà fragilisée par des décennies de conflits et une instabilité chronique, fait face à une situation alarmante qui nécessite une intervention urgente de la communauté internationale, souligne l’organisation médicale internationale.
Depuis fin février, des affrontements dans le nord-est du Soudan du Sud ont déplacé environ 50 000 personnes, dont 10 000 ont cherché refuge dans l’Éthiopie voisine, d’après les chiffres de l’ONU. Selon MSF, l’afflux massif des réfugiés fuyant les violences a aggravé l’épidémie de choléra au Soudan du Sud. Les conditions insalubres dans les camps, où les déchets s’accumulent et les latrines débordent, favorisent la propagation de cette maladie hydrique, pointe l’ONG.
MSF rapporte une «augmentation alarmante» des cas de choléra, notamment dans les États d’Unity et d’Équatoria central. Les équipes de MSF sur le terrain constatent que de nombreux patients arrivent dans un état critique, souvent proche de la mort, en raison de la contamination de l’eau.
L’afflux de réfugiés en Éthiopie, fuyant les violences au Soudan du Sud, met également à rude épreuve les ressources limitées des communautés d’accueil. Le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) souligne que l’Éthiopie continue d’accueillir ces réfugiés malgré des capacités d’accueil restreintes, ce qui complique davantage la réponse humanitaire dans la région.
Infrastructures de santé quasi inexistantes
Le Soudan du Sud, l’un des pays les plus pauvres du monde, fait face à sa pire épidémie de choléra en deux décennies, avec plus de 40 000 cas et près de 700 décès enregistrés en près de six mois, selon des chiffres relayés par la presse la semaine dernière. Face à cette situation, le pays manque cruellement de ressources pour répondre aux besoins urgents de sa population et des réfugiés.
Les infrastructures de santé sont quasi inexistantes, et les conditions de vie dans les camps de déplacés sont précaires, avec un accès limité à l’eau potable, aux installations sanitaires et aux structures de santé. Cette situation expose les populations à diverses maladies, notamment le paludisme, les infections respiratoires, et le choléra.
Le conflit au Soudan du Sud, qui a éclaté en 2013, a dévasté le pays, entraînant le déplacement de près de quatre millions de personnes, tant à l’intérieur du pays qu’à l’extérieur.