La Rochelle tend l’oreille. Deux caméras de surveillance équipées de micros mesurent désormais la pollution sonore dans les rues. Installées rue Saint-Jean du Pérot et place Maréchal Foch, ces capteurs visent à cartographier les bruits et à ajuster les pratiques urbaines pour améliorer la qualité de vie des riverains.
Tous les bruits seront scrutés, enregistrés, analysés. Grâce aux caméras sonores « Méduse », la municipalité cartographie minutieusement les bruits qui façonnent la ville, du fracas des bouteilles dans les containers au bourdonnement des moteurs, en passant par les éclats de voix des noctambules. Comme le rapporte France Info, il s’agit d’un projet innovant qui soulève des interrogations sur le contrôle de l’espace public et la préservation de la vie privée. Quel prix a la tranquillité ?
L’objectif est clair : identifier les points de pollution sonore, comprendre leur origine, et proposer des solutions adaptées. « À 7 heures du matin, c’est le ramassage des poubelles qui génère le plus de bruit. Peut-être pourrons-nous ajuster l’horaire », explique Christophe Bertaud, adjoint au maire, en charge de la vie nocturne. La démarche, soutenue par le conseil de la nuit, ambitionne de créer une cartographie sonore de la ville pour réguler cette nuisance. Les données récoltées montrent notamment que « les établissements nocturnes ne sont pas la seule source de nuisances ».
Le projet, financé à hauteur de 20 000 euros, fait débat parmi les Rochelais. Si certains saluent l’initiative pour apaiser les quartiers résidentiels, d’autres dénoncent une surveillance excessive. Mais la mairie reste ferme : concilier vie nocturne et tranquillité publique n’est pas impossible, à condition de ne pas tomber dans l’excès de la stigmatisation des bars. D’ici quelques mois, les données seront publiées. Reste à savoir si la cartographie donnera lieu à des solutions réellement efficaces.