Le budget 2025 sera l’un des plus austéritaires jamais connus par la France depuis des décennies. En effet, par rapport à l’an dernier, l’État va dépenser 30 milliards de moins dans le secteur public. Pratiquement tous les domaines seront concernés. Seules les enveloppes de la Défense, de l’Intérieur et de la Justice connaîtront une hausse, confirmant la drague insistante de la Macronie envers l’électorat de droite et d’extrême droite.
Pour défendre un modèle de démocratie culturelle, les Soulèvements de la culture ont lancé une tribune.
La dette, la défense, ou la culture : des choix déterminants !
Nos cultures sont des processus vivants, évolutifs, émancipateurs. Nos cultures humaines ne sont pas à négocier : elles sont indispensables, qu’il s’agisse de comprendre le monde, de penser et d’imaginer l’utopie en donnant forme à des rêves, de pleurer ou de rire, de nous distraire ou de construire notre avenir. Elles ne sont pas élitistes, elles forment la base et le sommet d’un être en vie.
L’État voudrait nous faire savoir que les priorités de l’époque sont l’armée et la dette, que tout le reste passe après. Au nom de l’urgence, nous devrions oublier ce que la culture et l’éducation nous apportent, à moyen terme. Mais non : nous consentons à des efforts pour autant qu’ils n’anéantissent pas tout le reste. Car ce reste est tout aussi essentiel : la santé, l’éducation, le travail social. La culture, à son tour, est malmenée, écrasée, au point que les aides que redistribuaient les pouvoirs publics se sont taries. « Redistribuait » car ces aides proviennent, en dernière analyse, de nos impôts.
Nous, professionnels de la culture
Nous ne sommes pas des robots incultes, nous savons répondre aux captchas et cliquer pour apparaître humains ! Et au-delà : nous continuons à penser ! Voilà pourquoi nous ne voulons pas laisser l’État détruire ce qui participe à notre humanité et à la construction de valeurs fondatrices d’une société.
Plus que jamais, les idées d’empathie, de joie, d’avenir doivent être convoquées toutes ensemble. Suppression de la part collective du Pass culture, baisse généralisée des subventions, comme dans les Pays de la Loire voire suppression pure et simple du budget culturel (département de l’Hérault…) : la liste n’en finit plus des attaques actuelles contre la culture, ses acteurs et ses publics.
La culture, c’est la littérature, le cinéma, le patrimoine, le spectacle vivant, les arts sous toutes leurs formes. Dans de nombreux cas, le public ne peut s’offrir cette culture, et le rôle de l’État et des collectivités publiques est d’aider l’ensemble des acteurs culturels, professionnels ou non, à toucher tous les milieux sociaux. Toute relation établie par un individu à l’art est une opération fondatrice. L’effet de l’art est sans pareil. Nous sommes là pour qu’advienne cette rencontre et nous ne capitulerons pas parce que c’est par l’art que nous respirons.
Nous appelons à des soulèvements de la culture, à développer et fédérer l’ensemble des initiatives pour la défense de ce qui nous est cher, de ce qui constitue la base d’une société libre et émancipée.
Nous ne défendons pas uniquement la culture, nous sommes l’AVENIR qui se défend !
– Les Soulèvements de la culture
soulevementsdelaculture@mailo.
Photo de couverture : Flickr.