Gaullisme en toc : amnésie ou hypocrisie ?


Ou encore, les prétendus « gaullistes » souffrent-ils d’Alzheimer ou le font-ils exprès ?

 

« L’établissement d’un foyer sioniste en Palestine, et puis, après la Deuxième Guerre mondiale, l’établissement d’un état d’Israël soulevaient, à l’époque, un certain nombre d’appréhensions. 

C’est pourquoi d’ailleurs la cinquième république s’était dégagée vis-à-vis d’Israël, des liens spéciaux et très étroits que le régime précédent avait noués avec cet état. Il organise, sur les territoires qu’il a pris, l’occupation qui ne peut aller sans oppression, répression, expulsion. Et il s’y manifeste contre lui la résistance, qu’à son tour il qualifie de terrorisme.  

Un règlement doit avoir pour base l’évacuation des territoires qui ont été pris par la force, la fin de toute belligérance. » Charles de Gaulle (1)

« Tandis que se dissipe, tout du moins dans une certaine mesure, la perspective d’une guerre mondiale éclatant à cause de l’Europe, voici que d’autres conflits où l’Amérique s’engage dans d’autres parties du monde ; comme avant-hier en Corée, hier à Cuba, aujourd’hui au Vietnam ; ces conflits peuvent en vertu de la fameuse escalade, peuvent prendre une extension telle, qu’on aboutisse à une conflagration générale. Et dans ce cas, l’Europe, dont la stratégie est dans l’Otan la stratégie de l’Amérique, y serait automatiquement impliquée. Impliquée dans la lutte même si elle ne n’avait pas voulu. Et ce serait le cas de la France (…) 

Il faut ajouter que notre pays devenant, de son côté et par ses propres moyens, une puissance atomique, est amené à assumer lui-même, les responsabilités politiques et stratégiques que cela comporte. Responsabilités que leur nature et leurs dimensions rendent évidemment inaliénables. Et enfin la volonté de la France de dispenser d’elle-même, ce qui est indispensable pour qu’elle croit à son propre rôle, et pour qu’elle puisse être utile aux autres. 

Cette volonté de la France est incompatible avec une organisation de défense dans laquelle elle est subordonnée. » Charles de Gaulle (2).

Eh oui ! Certains mystères médicaux échappent encore à la science. L’un d’eux semble toucher une catégorie bien particulière de la population française : les « gaullistes » autoproclamés. Pas les vrais, non. 

Les authentiques gaullistes reposent depuis longtemps dans l’ombre, oubliés ou écartés des écrans. Je parle ici des leaders politiques actuels, de l’extrême droite à l’extrême gauche, en passant par le centre et les macronistes, qui se drapent du gaullisme sans jamais en incarner l’esprit. Bien au contraire !

Que reste-t-il du gaullisme chez ces personnes ? Une étiquette fatiguée, un vernis de respectabilité qu’ils apposent pour donner du poids à leurs discours. Une posture, rien de plus. L’indépendance nationale ? Sacrifiée sur l’autel de l’atlantisme et bradée à la Commission européenne pour une poignée de promesses creuses – pensons à l’intégration croissante de nos armées dans les plans de l’OTAN ou à la cession de fleurons industriels comme Alstom sous pression internationale. La souveraineté économique ? Évanouie dans l’euro et les traités européens qui imposent des règles taillées pour les multinationales, pas pour nos PME. Le refus de l’alignement ? Enterré sous les ordres de l’OTAN et les ukases de Bruxelles. Tout ce qui faisait le gaullisme a été renié par ceux-là mêmes qui osent encore s’en réclamer. Ces « gaullistes » de pacotille acceptent que l’armée française se plie aux desiderata américains et que nos lois soient dictées par des technocrates non élus, tout en se prosternant devant une mondialisation qui dessert les intérêts de la France.

Faut-il leur pardonner ? Peut-être souffrent-ils d’un Alzheimer politique, d’un oubli sincère et profond ? À force de parader dans les cénacles européens, de signer des accords de libre-échange et de céder aux injonctions du FMI, ont-ils perdu de vue ce que de Gaulle entendait par « une certaine idée de la France » ? Vivraient-ils dans un monde parallèle où de Gaulle aurait applaudi le Traité de Lisbonne, remercié BlackRock et salué la fin de l’argent liquide ?

Une autre hypothèse s’impose : ils n’ont jamais été gaullistes. Ces personnes mentent sciemment et sans vergogne. Ils brandissent le gaullisme comme un masque, un outil de légitimation, alors qu’ils s’abandonnent à une collaboration active avec un empire globaliste, technocratique et déshumanisé qui ronge les nations occidentales. Ce n’est pas un hasard s’ils défendent l’euro, la censure numérique, la surveillance de masse ou les restrictions sanitaires sans fin. de Gaulle aurait balayé ces dérives d’un revers de main, dissous les comités autoproclamés et renvoyé les pseudo-régulateurs à leurs illusions. Lui qui a bâti la dissuasion nucléaire pour garantir notre autonomie stratégique n’aurait jamais toléré que la France devienne un pion sur l’échiquier d’autrui. Et que dirait-il aujourd’hui face à la proposition d’Emmanuel Macron de mutualiser cette dissuasion nucléaire avec l’Europe ? Une idée rejetée par 55 % des Français, selon un sondage récent, et dénoncée dans une tribune de militaires soutenue par des citoyens comme une trahison de notre souveraineté. L’association BonSens.org est même montée au créneau, alertant l’AIEA pour préserver ce pilier de l’indépendance nationale. de Gaulle aurait vu dans cette mutualisation une capitulation pure et simple, un abandon de ce qu’il a construit pour que la France reste maîtresse de son destin.

Pour eux, le gaullisme n’est qu’un artifice, une rhétorique creuse derrière laquelle ils dissimulent leur renoncement. Ils osent prétendre que la France ne peut plus assumer sa souveraineté, que l’indépendance est une utopie, qu’il faut s’aligner et se soumettre. L’opposé de ce que de Gaulle a défendu toute sa vie, même dans les heures les plus sombres de notre histoire.

Les voir invoquer son nom aujourd’hui, c’est comme voir un marchand de sommeil se réclamer de Victor Hugo : une insulte à la raison, une offense à l’histoire, une provocation pour tous ceux qui croient encore qu’une indépendance nationale réelle sert les intérêts des Français. Alors, qu’ils cessent de mentir, ces faux gaullistes. Qu’ils assument ce qu’ils sont : des relais d’un système, des gestionnaires d’une France vassalisée, des zélateurs du déclin. Et, qu’ils nous laissent, nous, Français conscients, redonner au gaullisme sa vraie force : un refus, un combat, un sursaut. Non pour un homme, mais pour un peuple – celui de France, qui, sous l’égide du gaullisme, maîtrisait son destin. Et, qu’ils laissent à la jeunesse le soin de reprendre ce flambeau, car c’est elle qui, demain, devra reconstruire ce que leurs renoncements ont détruit.

Si de Gaulle nous parlait aujourd’hui, il dirait sans doute :

« Françaises, Français, cessez de plier. Relevez-vous. Reprenez votre destin en main. »

Honorons sa mémoire : relevons ce défi !

 

(1) Vidéo de Charles de Gaulle

(2) Charles de Gaulle





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