PubPeer : Une plateforme d’intégrité scientifique ou un outil de censure et de harcèlement ?


Résumé Depuis sa création en 2012 par Brandon Stell, PubPeer s’est imposé comme une plateforme d’évaluation scientifique après publication, permettant à la communauté scientifique et au public de commenter des articles scientifiques. Si l’objectif initial était de promouvoir la transparence et l’intégrité scientifique, PubPeer est aujourd’hui au cœur de controverses majeures, accusé de biais, de manque d’indépendance, d’instrumentalisation pour discréditer certains chercheurs, et même d’agir en violation de lois comme le RICO Act aux États-Unis. 

Son administrateur Boris Barbour, du CNRS est fermement critiqué en interne. Il y est d’ailleurs décrit comme « un ayatollah, il fait peur aux chercheurs et utilise PubPeer comme un outil de harcèlement au même titre que le font les fact checkeurs ». 

Cet article explore ces critiques, en s’appuyant sur des analyses récentes, des entretiens, des publications sur X, et des cas concrets comme celui de Sabine Hazan, tout en examinant le rôle controversé du CNRS dans des dynamiques similaires, ses liens avec l’industrie, et en établissant un parallèle avec la nomination de Jay Bhattacharya à la tête du NIH, un événement couvert de manière exclusive en France par France-Soir. Enfin, nous aborderons les biais d’Elisabeth Bik, le blanchiment d’informations sur PubPeer, la pollution informationnelle en science, et les liens insidieux entre les publications scientifiques et des entreprises comme Elsevier, notamment via l’accord Couperin. 

Une enquête du Collectif Citoyen.

 

PubPeer : un outil très controversé avec des avantages et des limites

PubPeer a été salué pour sa capacité pour commenter puis signaler des erreurs ou des fraudes dans des publications scientifiques, contribuant à des rétractations importantes. En 2021, la plateforme recensait 120 000 commentaires sur 40 000 articles, démontrant son adoption par la communauté scientifique. La possibilité de commenter de manière anonyme protège les lanceurs d’alerte, et des cas comme ceux révélés par Elisabeth Bik qui se vante d’avoir obtenu plus de 170 rétractations montre un impact positif.

Cependant, PubPeer est critiqué pour ses nombreuses failles. La possibilité de commenter anonymement, bien qu’utile, favorise des attaques personnelles et des commentaires malveillants, souvent insuffisamment modérés. Un outil de délation où le risque est nul pour le délateur, et les conséquences en termes d’image sont immédiates pour le chercheur attaqué. Malgré des signalements pertinents, d’après nos sources, seuls 21,5 % des articles problématiques recevraient une correction éditoriale, limitant son efficacité. Plus grave, PubPeer est accusé de servir de plateforme pour des campagnes de dénigrement ciblées, comme dans le cas de l’IHU de Marseille (Didier Raoult) ou de Sabine Hazan, où des chercheurs estiment être victimes de harcèlement organisé.

Pubpeer

 

Les critiques détaillées et tangibles contre PubPeer

PubPeer est un sujet polarisant, et les critiques, étayées par des éléments concrets, viennent de plusieurs angles :

  • Manque de légitimité institutionnelle : Antoine Petit, président du CNRS, a publiquement critiqué PubPeer, déclarant que l’utilisation d’une plateforme anonyme pour émettre des doutes scientifiques « n’a pas de sens scientifique » et ne devrait pas être effectuée sur le temps de travail des chercheurs. Cette position reflète une méfiance des institutions envers une plateforme perçue comme extérieure aux mécanismes traditionnels de la science. De plus, au sein même du CNRS, certains critiquent « l’impunité de Barbour qui utilise cet outil comme une arme ».
     
  • Instrumentalisation et harcèlement : dans le cas de l’IHU de Marseille, dirigé par Didier Raoult, PubPeer a été accusé de servir de plateforme pour des campagnes de dénigrement systématiques. Raoult et son collègue Eric Chabrière ont porté plainte en 2021 contre Elisabeth Bik et Boris Barbour, co-administrateur de PubPeer, pour « harcèlement moral aggravé » et « tentative d’extorsion ». Ils ont dénoncé des commentaires « copiés-collés » sans analyse approfondie, visant des publications parfois vieilles de 15 ans, et ont qualifié ces attaques de « harcèlement en bande ». Un harcèlement documenté par France-Soir dans les enquêtes sur la harcelosphère (article 1, article 2, article 3, article 4) Bien que cette plainte ait été classée sans suite, elle illustre comment PubPeer peut être perçu comme un outil d’attaques personnelles plutôt que de débat scientifique rigoureux. Nos sources aux CNRS n’hésitent pas à confirmer que « Raoult est bien une cible de Barbour, comme son collègue Chavalarias avec qui ils échangent. La chasse aux complotistes est une obsession qui les aveugle. D’ailleurs le CNRS est gangréné par des idéologistes, on ne peut plus faire réellement de la recherche objective ». 
     
  • Censure sélective et partialité : certains chercheurs, dont le Pr. Chabrière ont publié sur X des accusations selon lesquelles PubPeer censure certains commentaires, notamment ceux dénonçant les conflits d’intérêt de contributeurs comme Elisabeth Bik, tout en laissant prospérer des attaques contre l’IHU. Ces allégations alimentent les soupçons d’un agenda caché et correspondent aux déclarations de sources internes au CNRS.
     
  • Approche idéologique : Bik a été critiquée pour avoir qualifié certaines études de l’IHU de « néocoloniales » sur PubPeer, une accusation jugée insultante par l’IHU, qui met en avant sa collaboration avec des pays du Sud et la formation de 1 000 étudiants étrangers. Cela a renforcé l’idée que PubPeer peut servir à des critiques idéologiques plutôt que scientifiques.

Pubpeer les critiques

  • Judiciarisation des débats scientifiques : le CNRS et l’ENS ont par ailleurs dénoncé les tentatives de judiciarisation des débats scientifiques via PubPeer, notamment dans l’affaire Raoult-Bik. Ils estiment que critiquer des travaux scientifiques dans un cadre légal, comme une plainte pour harcèlement, menace la liberté académique. Boris Barbour, bien que nommé dans la plainte de l’IHU pour « complicité», a déclaré en janvier 2022 n’avoir jamais été contacté par le parquet, et le Comité d’éthique du CNRS a défendu leur travail comme légitime. Cependant, ces plaintes soulignent les tensions autour de l’usage de PubPeer. 
  • Nos sources au CNRS confirment cependant « un véritable agenda anti Raoult qui est mené par peu de personnes. Il semble exister une forme de jalousie de l’IHU qui a eu les moyens de devenir un centre respecté internationalement. A notre question « mais pourquoi font-ils cela ? » nos interlocuteurs au CNRS et anciens du CNRS expliquent « les chercheurs de peur de représailles font profil bas. Ils ne sont pas très courageux surtout en période de disette financière ».

 

Les biais et la non-indépendance de PubPeer

PubPeer se présente comme une association à but non lucratif indépendante, mais son opacité financière alimente les soupçons. Selon des allégations non confirmées dans l’affaire Raoult, PubPeer aurait levé 400 000 dollars auprès d’une fondation américaine non identifiée, ce qui soulève des questions sur ses liens d’intérêts. Des contributeurs comme Elisabeth Bik, accusée de biais, renforcent ces doutes.

Un post en date du 11 avril 2025 de ScienceGuardians sur X révèle l’ampleur des attaques coordonnées sur PubPeer : « 18,8 % des 218 069 commentaires totaux (soit environ 41 000) seraient attribuables à deux « perpetrators » majeurs, opérant via quatre comptes pseudonymes (Actinopolyspora biskrensis, Hoya camphorifolia, etc.) pour cibler et diffamer des chercheurs ». Ces chiffres suggèrent une instrumentalisation de la plateforme à des fins malveillantes, loin de l’idéal de débat scientifique objectif.

 

Le rôle opaque d’Elisabeth Bik, « chasseuse de fraudes » très controversée

Elisabeth Bik, microbiologiste néerlandaise et contributrice prolifique sur PubPeer, est souvent présentée comme une « chasseuse de fraudes » pour son travail de détection de manipulation d’images dans les publications scientifiques. Cependant, ses méthodes et ses motivations sont largement critiquées, notamment par l’IHU de Marseille et d’autres chercheurs.

Voila l’activité de Bik sur Pubpeer – analyse faite par @zebulon75018
Bik's activity on pubpeer

Elle semble avoir une obsession pour la fraude : une analyse de France-Soir sur les publications de Bik montre qu’elle est « prête à tout pour voir des fraudes là où il n’y en a pas », ce qui est confirmé par l’entrepreneur Matt Nachtrab. Elle adopte une approche biaisée et systématique, ciblant des chercheurs comme Raoult sans preuve solide. Bik a signalé des problèmes dans plus de nombreux articles (estimé 60) du Pr. Raoult et du Pr. Chabrière ou d’autres chercheurs de l’IHU (14), souvent sur des bases jugées discutables, comme des similitudes mineures dans des images.

Absence de transparence sur ses financements, Bik fait l’objet de soupçons de conflits d’intérêt. Elle est soupçonnée d’être influencée par des intérêts industriels, notamment des laboratoires pharmaceutiques comme Gilead, qui commercialise le Remdesivir, un concurrent de l’hydroxychloroquine promue par Raoult et aurait reçu des fonds de la fondation Bill & Melinda Gates. Bien qu’elle déclare financer son travail via des dons publics sur Patreon, l’opacité de ses financements alimente les doutes. France-Soir a révélé que Bik a été interrogée à plusieurs reprises sur d’éventuels liens avec Gilead, mais elle a toujours nié, sans toutefois fournir de preuves claires de son indépendance.

Bik

Et ironie de ses propres pratiques : Bik, qui accuse d’autres chercheurs de plagiat, a elle-même été prise en flagrant délit d’erreurs sur ce qu’elle considère comme des « copier-coller ». France-Soir a documenté des cas où Bik fait usage d’outils d’amateurs qui ne passent pas les tests rigoureux avec des outils de reconnaissances d’images.

Enfin, les critiques de Bik, notamment ses accusations de « néocolonialisme » contre l’IHU, sont perçues comme idéologiques plutôt que scientifiques. Ces attaques, souvent relayées sur PubPeer, contribuent à un climat de défiance et de harcèlement envers des chercheurs qui explorent des hypothèses non conventionnelles.

 

Instrumentalisation de PubPeer : un outil de censure et de harcèlement

Le cas de Sabine Hazan illustre parfaitement ces dérives. En juillet 2022, son article « Microbiome-Based Hypothesis on Ivermectin’s Mechanism in COVID-19 : Ivermectin Feeds Bifidobacteria to Boost Immunity» a été publié dans Frontiers in Microbiology. Il a été rétracté en mai 2023. ScienceGuardians, dans un rapport indépendant publié le 10 avril 2025, dénonce une rétractation injustifiée, motivée par des pressions externes plutôt que par des failles scientifiques. Ce rapport a été produit par trois experts internationaux, soulignant que « l’article de Hazan était une hypothèse théorique, ne nécessitant pas de validation expérimentale immédiate, et que sa rétractation semble liée à des intérêts financiers et non scientifiques ». (1 – inclut la traduction du rapport)

Hazan elle-même a dénoncé ces rétractations comme un problème systémique, relayant le post de ScienceGuardians sur X le 11 avril 2025 : « Les rétractations vont loin !!! ». ScienceGuardians ajoute que « ces attaques visent à contrôler des domaines à forte valeur financière, comme le marché boursier (via la rétractation de recherches soutenant le développement de médicaments) ou des postes académiques prestigieux, impliquant des milliards de dollars ».

pubpeer3

Jikkyleaks, dans un post du 12 avril 2025, va plus loin en qualifiant PubPeer d’une opération qui tomberait sous « la loi sur les organisations influencées par le racket et corrompues » connue aux Etats-Unis sous l’appellation RICO. Cette opération viserait à « faire taire les médecins et les scientifiques » et à permettre à des agents gouvernementaux de commettre des « crimes ». Il met en lumière les liens entre PubPeer et des réseaux plus larges, impliquant des figures comme John Arnold (lié à l’effondrement d’Enron et à des unités de persuasion pharmaceutiques) et des contributeurs comme Elisabeth Bik.

 

Le blanchiment d’informations sur PubPeer : l’exemple de la fraude Pradelle-Lega

PubPeer est également accusé de servir de plateforme pour le blanchiment d’informations erronées, comme dans l’affaire dite « LyonBordeauxGate ». Une étude frauduleuse, menée par Alexiane Pradelle et Jean-Christophe Lega (Université de Lyon 1), a prétendu que l’hydroxychloroquine était responsable de 17 000 décès pendant la pandémie de Covid-19. Cette étude, publiée en 2024, a été largement relayée par les médias dominants, mais une analyse ultérieure, revue par les pairs, a démontré qu’elle reposait sur des données falsifiées et des biais méthodologiques graves.

France-Soir a révélé que des figures comme Jean-Christophe Lega et Mathieu Molimard ont contribué à diffuser ces fausses informations, notamment via des plateformes comme PubPeer, où des commentaires anonymes ont amplifié la désinformation sans contradicteur. Cette affaire a conduit à la décrédibilisation de l’hydroxychloroquine dans les médias, illustrant le « vrai danger » de telles fraudes pour la science, comme l’a dénoncé Vincent Pavant dans un debriefing. Aux États-Unis, des experts ont également démonté ces allégations, confirmant qu’aucune preuve ne soutient les 17 000 décès attribués à l’hydroxychloroquine. Les universités de Lyon et de Bordeaux ont été saisies de cette désinformation, cependant aucune sanction n’a été prononcée à ce jour contre les perpétrateurs de l’étude frauduleuse rétractée (Pradelle et al.) et son promoteur Mathieu Molimard. Les universités sont restées silencieuses, cependant cette fraude n’a pas donné toutes ses clés, car des investigations sont en cours de par et d’autres de l’Atlantique.

Blanchiment d'information

 

La pollution informationnelle en science : un fléau amplifié par PubPeer

La pollution informationnelle, ou la diffusion de fausses informations sous couvert d’autorité scientifique, est un problème croissant, exacerbé par des plateformes comme PubPeer. France-Soir a analysé ce phénomène, montrant comment des « prétendus fact-checkers » et des médias traditionnels contribuent à un climat de désinformation, souvent en s’appuyant sur des plateformes comme PubPeer ou Wikipedia pour légitimer leurs attaques.

Pollution informationnelle

Un sondage France-Soir/BonSens.org indique que 70 % des Français estiment que les médias propagent « peur et mensonges », reflétant une défiance croissante envers les sources traditionnelles.

Dans ce contexte, les médias participatifs et collaboratifs comme France-Soir jouent un rôle salvateur, en démontant des fraudes comme celle de Pradelle-Lega et en offrant une plateforme pour des débats scientifiques ouverts. Une analyse dans France-Soir souligne que ces médias prennent le pas sur les médias traditionnels, souvent complices de la pollution informationnelle, en rétablissant la vérité scientifique.

sondage

 

PubPeer et la jurisprudence Hertel : une approche contraire à l’éthique scientifique

La jurisprudence Hertel, issue d’une décision de la Cour européenne des droits de l’homme en 1998, protège la liberté d’expression scientifique, même pour des hypothèses non conventionnelles, tant qu’elles s’inscrivent dans un débat d’intérêt général. Dans l’affaire Hertel, un chercheur suisse avait été sanctionné pour avoir publié une étude suggérant des risques liés aux micro-ondes, mais la Cour a jugé que cette censure violait son droit à exprimer des hypothèses scientifiques.

L’approche de PubPeer, en facilitant des attaques coordonnées contre des hypothèses comme celle de Sabine Hazan sur l’ivermectine, semble contraire à cette jurisprudence. Hazan proposait une hypothèse théorique sur le rôle du microbiome dans l’immunité face au Covid-19, un sujet d’intérêt général nécessitant un débat scientifique ouvert.

Un avocat spécialiste des faux, usage de faux et fraude scientifique commente : « la rétractation de son article, sous prétexte d’un manque de validation expérimentale, constitue une forme de censure qui étouffe l’innovation scientifique, en contradiction avec les principes de la jurisprudence Hertel. »

 

Le rôle du CNRS – entre biais idéologiques, budgets et relations avec l’industrie

Le CNRS, institution majeure de la recherche française, est également au cœur des critiques pour ses biais idéologiques et son incapacité à protéger la « vraie science ». Le rapport de David Chavalarias, directeur de l’Institut des Systèmes Complexes de Paris Île-de-France (affilié au CNRS), intitulé « Trump’s version of anti-science arrives in France » est un exemple concret de ces biais idéologiques et « du potentiel détournement de fonds publics » tel que l’explique l’expert juridique. Ce rapport, financé par des fonds publics, accuse la droite française d’orchestrer une campagne « anti-science », mais il est critiqué par le Collecif Citoyen pour ses biais méthodologiques et son ton alarmiste, qui décrédibilisent son objectivité scientifique.

Le CNRS a également fait l’objet de nombreuses critiques pour son rôle dans la gestion de la crise Covid-19. Des erreurs sur l’origine du virus (notamment le rejet initial de l’hypothèse d’une fuite de laboratoire, aujourd’hui considérée comme plausible) et le soutien à des politiques sanitaires controversées (comme l’opposition à l’hydroxychloroquine) ont terni sa réputation. Ces biais idéologiques, combinés à « l’utilisation de fonds publics questionnables » pour des projets comme celui de Chavalarias ou « l’instrumentalisation de pubpeer par Barbour », montrent un CNRS qui privilégie des agendas politiques sur la rigueur scientifique. L’INSERM, autre institution française, est également critiqué pour des positions similaires, notamment sur la gestion des traitements Covid-19, où des hypothèses alternatives ont été systématiquement marginalisées.

En termes de budget, le CNRS dispose de ressources importantes, avec un budget annuel d’environ 3,8 milliards d’euros en 2023, dont une part significative provient de financements publics. Cependant, une partie croissante de ce budget est liée à des partenariats avec l’industrie. Le CNRS gère ses relations avec les entreprises via le Service des Achats et de l’Innovation (DDAI), en collaboration avec le Département des Comptes et de l’Information Financière (DCIF), qui assure la conformité des opérations comptables. Ces partenariats, bien qu’ils favorisent l’innovation, soulèvent des questions sur l’indépendance du CNRS, notamment dans des domaines sensibles comme la recherche médicale, où les intérêts industriels peuvent influencer les priorités scientifiques.

 
Les liens insidieux entre les publications scientifiques et l’industrie : Elsevier et les accords Couperin

La science est également influencée par des entreprises qui contrôlent les publications scientifiques, comme Elsevier, Springer Nature ou Wiley. Le professeur Didier Raoult, dans une interview à France-Soir, a dénoncé la financiarisation de la science, expliquant que ces éditeurs forment une « véritable entreprise financière très rentable ». Il a souligné que les revues scientifiques, autrefois des outils de diffusion du savoir, sont devenues des machines à profit, avec des abonnements coûteux et des frais de publication (APC, ou frais de traitement des articles) qui peuvent atteindre plusieurs milliers d’euros par article.

Un exemple de cette dépendance est l’accord Couperin, signé entre Elsevier et l’ABES (Agence bibliographique de l’enseignement supérieur). Cet accord, destiné à faciliter l’accès en libre accès pour les chercheurs français, couvre les coûts de publication pour les auteurs affiliés, mais il illustre une relation de dépendance financière. Les chercheurs doivent suivre un processus strict pour publier sous cet accord : après acceptation de leur article, ils reçoivent un courriel les invitant à vérifier leur affiliation et leurs options de publication, qui incluent l’option de publier en libre accès sous l’accord. Si cet accord semble bénéfique, il renforce le pouvoir d’Elsevier sur la diffusion scientifique, limitant l’indépendance des chercheurs et favorisant les revues à fort impact, souvent alignées sur des intérêts industriels.

Xavier Azalbert, directeur de France-Soir, a dénoncé cet accord sur X, soulignant qu’il s’agit d’une « véritable entreprise de contrôle de la science », où les éditeurs comme Elsevier imposent leurs règles aux chercheurs, souvent au détriment de la liberté académique. Dans un post du 23 septembre 2024, il a critiqué la manière dont ces accords favorisent les intérêts financiers des éditeurs sur la recherche elle-même. Un autre post du 3 octobre 2024 a renforcé cette critique, pointant du doigt le rôle des institutions de recherche, dont le CNRS, dans cette dynamique de dépendance. Une illustration flagrante de dépenses excessives, car le cout de publication par article n’est pas de 3 000 euros comme déclarés, mais plutôt de 7 000 à 8 000 euros – les droits de tirage pour quelque 11 000 articles par an n’étant pas utilisés en totalité ! De véritables questions se posent donc sur l’efficacité de l’usage des fonds publics dans un accord qui donne plus de garanties à l’éditeur !

 

Jay Bhattacharya à la tête du NIH ou un espoir pour une science plus libre

La nomination de Jay Bhattacharya comme 18ᵉ directeur des National Institutes of Health (NIH), confirmée par le Sénat américain le 25 mars 2025, marque un tournant potentiel pour la recherche biomédicale. Bhattacharya, un économiste de la santé de l’Université de Stanford, a pris ses fonctions le 1er avril 2025, après avoir été nommé par le président Donald Trump le 26 novembre 2024. Cette nomination a été largement saluée pour son potentiel à restaurer la confiance dans la science et à promouvoir la liberté d’expression scientifique.

Bhattacharya s’est fait connaître pour ses critiques des politiques Covid-19, notamment les confinements et la gestion des vaccins, qu’il jugeait souvent excessives ou mal fondées scientifiquement. Lors de son audition de confirmation devant le Sénat, il a exposé ses priorités pour le NIH : « restaurer la confiance du public dans la science, encourager la dissidence scientifique, et recentrer la recherche sur les maladies chroniques pour améliorer la santé des Américains, en alignement avec l’agenda « Make America Healthy Again» du secrétaire à la Santé Robert F. Kennedy Jr ». Il a également insisté sur la nécessité d’une « culture de respect » pour la liberté d’expression scientifique. Il avait déclaré « la liberté d’expression n’a jamais été aussi importante et en danger. C’est le devoir de tout scientifique de défendre la vérité, même face à l’adversité ».

Dans une interview exclusive accordée à France-Soir – le seul média français à l’avoir interrogé – Bhattacharya a détaillé sa vision. Il a souligné dans son audition devant le Sénat : 

« l’importance de la transparence et de la reproductibilité dans la recherche, plaidant pour des réformes structurelles au NIH afin de garantir que les scientifiques puissent explorer des hypothèses non conventionnelles sans crainte de censure. Il a également critiqué les pressions externes qui influencent la science, un problème qu’il entend combattre en renforçant l’indépendance des chercheurs ».

La nomination de Bhattacharya offre un contraste frappant avec les dérives du CNRS et de PubPeer. Alors que le CNRS semble englué dans des biais idéologiques et des relations ambiguës avec l’industrie, Bhattacharya pourrait incarner un retour à une science plus ouverte et moins influencée par des agendas politiques ou financiers. Sa position pourrait également offrir un soutien aux chercheurs comme Sabine Hazan, ciblés pour leurs hypothèses non conventionnelles, en protégeant la liberté d’expression scientifique, conformément à des principes comme ceux de la jurisprudence Hertel. De nombreuses personnes s’interrogent aussi sur le soutien aux chercheurs de l’IHU méditerranée.

 

Vers une réforme de l’intégrité scientifique ?

PubPeer, initialement conçu pour promouvoir l’intégrité scientifique, est devenu un outil controversé, accusé de biais, de manque d’indépendance, et d’instrumentalisation pour discréditer des chercheurs comme Sabine Hazan. Les attaques coordonnées révélées par ScienceGuardians, les liens opaques avec des réseaux financiers (comme celui de John Arnold), et l’usage potentiellement illégal de la plateforme (selon le RICO Act) soulignent la nécessité d’une réforme. Les biais d’Elisabeth Bik, le blanchiment de fausses informations (comme dans l’affaire Pradelle-Lega), et la pollution informationnelle amplifiée par PubPeer aggravent ces problèmes. De plus, son approche est contraire à la jurisprudence Hertel, qui protège le droit des scientifiques à proposer des hypothèses sans crainte de censure.

Le CNRS, de son côté, est critiqué pour ses biais idéologiques, son incapacité à protéger la « vraie science », et ses relations ambiguës avec l’industrie, qui compromettent son indépendance. La financiarisation de la science, illustrée par les pratiques d’Elsevier et l’accord Couperin, aggrave ces problèmes, transformant la recherche en une entreprise lucrative au détriment de l’innovation. En contraste, la nomination de Jay Bhattacharya au NIH, couverte de manière exclusive par France-Soir, offre une lueur d’espoir pour une science plus transparente et moins politisée

Pour que des plateformes comme PubPeer retrouvent leur légitimité, elles doivent garantir une modération rigoureuse, une transparence financière, et un respect des principes éthiques et juridiques qui protègent la liberté scientifique.

Good or Bad

 

(1) Analyse indépendante de ScienceGuardians : rétractation injustifiée de l’article du Dr Sabine Hazan sur l’ivermectine et l’immunité

L’ article du Dr Sabine Hazan, intitulé « Hypothèse basée sur le microbiome sur le mécanisme de l’ivermectine dans la COVID-19 : l’ivermectine nourrit les bifidobactéries pour renforcer l’immunité », publié dans Frontiers in Microbiology en juillet 2022, a proposé une nouvelle hypothèse concernant le rôle de l’ivermectine dans l’influence du microbiome intestinal pour potentiellement améliorer l’immunité contre la COVID-19.

L’article, clairement positionné comme une hypothèse au sein du corpus existant de la littérature scientifique, a soulevé des possibilités intrigantes qui justifiaient une enquête plus approfondie, plutôt qu’une rétractation prématurée.

Ce rapport, réalisé par trois experts de renommée mondiale recrutés par ScienceGuardians, vise à fournir une analyse indépendante et scientifiquement rigoureuse de la rétractation de l’article du Dr Hazan et à explorer les implications plus larges du processus de rétractation dans l’édition académique.

  1. Nature théorique de l’article : L’article du Dr Hazan présentait une hypothèse, et non une conclusion définitive. L’idée que l’ivermectine puisse influencer l’abondance de Bifidobacterium dans le microbiome intestinal, conduisant à une potentielle modulation immunitaire, est théoriquement solide sur la base des données existantes sur les interactions avec le microbiome. Cependant, comme de nombreuses propositions théoriques en science, cet article ne prétendait pas offrir de preuve définitive ; il cherchait à ouvrir une nouvelle voie de recherche. Le langage de l’article était clair et explicite dans la présentation de l’hypothèse, signalant la nécessité de recherches empiriques plus approfondies . Il s’agit d’un aspect courant et valable du discours scientifique : les hypothèses sont souvent proposées sur la base de données existantes pour guider les recherches expérimentales futures. La rétractation d’un tel article, qui est par nature spéculatif, n’est pas justifiée .
  2. Absence de validation expérimentale : L’article ne présentait pas de résultats expérimentaux.

Il s’appuyait plutôt sur la littérature existante pour étayer l’hypothèse selon laquelle l’ivermectine, sous-produit de la fermentation de Streptomyces avermitilis , pourrait nourrir Bifidobacterium et, par extension, moduler la réponse immunitaire à la COVID-19. Bien que cette hypothèse soit plausible , il n’est pas rare, en recherche scientifique, que de telles affirmations restent théoriques jusqu’à leur vérification expérimentale.

La validation expérimentale est une composante essentielle du processus scientifique. Cependant, l’absence de données expérimentales ne rend pas automatiquement une hypothèse invalide. La rétractation de l’article du Dr Hazan en raison du manque de preuves expérimentales est injustifiée , car la nature de l’article était théorique dès le départ.

  1. Préoccupations éthiques dans le processus de rétractation :

La rétractation de l’article du Dr Hazan soulève de sérieuses préoccupations éthiques quant à l’ intégrité du processus de publication . Sur la base des preuves disponibles, la décision de rétracter l’article semble avoir été influencée par des pressions externes, provenant potentiellement d’individus ayant des intérêts particuliers à discréditer l’hypothèse plutôt que par un examen objectif de ses mérites scientifiques.

Les investisseurs et les personnes non scientifiques n’ont pas leur place dans les décisions concernant la rétractation des hypothèses scientifiques . De telles actions sont très problématiques, car elles suggèrent que des intérêts financiers pourraient influencer le processus de publication, portant finalement atteinte à l’intégrité scientifique . Cette rétractation est un exemple typique de la façon dont des décisions motivées par des raisons commerciales peuvent fausser le processus scientifique, étouffant l’innovation et la recherche. Le rôle des éditeurs dans ces questions mérite également d’être interrogé. Si la décision de rétractation a été prise sans examen approfondi par des experts en la matière ou sur la base d’influences externes, elle remet en question l’intégrité du processus éditorial lui-même.

  1. L’impact des rétractations sur le discours scientifique:

Les rétractations, en particulier celles motivées par des pressions externes, envoient un message inquiétant à la communauté scientifique. Elles suggèrent que la recherche scientifique n’est pas valorisée lorsqu’elle remet en question les discours établis ou explore des idées non testées. La rétractation de l’article du Dr Hazan entrave le progrès scientifique en décourageant l’échange ouvert d’ idées théoriques susceptibles de mener à de futures découvertes. L’hypothèse du Dr Hazan est précieuse précisément parce qu’elle introduit une nouvelle perspective sur le rôle de l’ivermectine dans la modulation immunitaire. Le progrès scientifique exige une réflexion innovante , une réflexion qui, sans être toujours étayée par des preuves expérimentales solides au départ, mérite néanmoins d’être explorée.

  1. Conclusion:

En conclusion, la rétractation injustifiée de l’article du Dr Sabine Hazan est un rappel brutal des vulnérabilités du système de publication universitaire . L’article, en tant qu’hypothèse théorique, a toujours été conçu comme un point de départ pour de nouvelles recherches expérimentales. L’absence de preuves expérimentales directes n’aurait pas dû conduire à la rétractation de l’article, surtout compte tenu des questions éthiques entourant le processus de rétractation. Nous, l’équipe d’experts réunie par ScienceGuardians, pensons que cette rétractation représente une entrave injustifiée à l’exploration scientifique et un précédent dangereux pour l’avenir de la publication universitaire. De telles actions découragent les scientifiques de présenter des hypothèses innovantes et menacent les fondements mêmes de la recherche scientifique . L’hypothèse du Dr Hazan mérite d’être explorée en profondeur et validée par la recherche expérimentale . Nous soutenons ses efforts et la valeur de son travail théorique, et nous appelons à un examen approfondi des questions plus larges entourant cette rétractation.

Note de ScienceGuardians sur le processus :

Cette analyse indépendante a été menée par trois experts de renommée mondiale recrutés par ScienceGuardians . L’équipe est composée de chercheurs de premier plan issus d’universités de premier plan, spécialisés en microbiologie, en immunologie et dans des domaines connexes. Ces experts ont été soigneusement sélectionnés afin de garantir un examen approfondi, impartial et hautement crédible du processus de rétractation. Il est important de noter que ces experts n’ont jamais collaboré ni travaillé avec la Dre Sabine Hazan ni avec aucun de ses coauteurs sur aucun de ses articles. Ils n’ont eu aucun lien avec la Dre Hazan ou ses associés, garantissant ainsi l’ indépendance et l’objectivité de l’analyse. Celle-ci a été réalisée dans le cadre d’un accord de confidentialité (NDA) , garantissant que seuls les résultats de l’enquête seraient rendus publics. Ce processus visait à préserver l’ intégrité et la confidentialité de l’examen, dans le seul but de produire un rapport indépendant et impartial au bénéfice de la communauté scientifique.

(2) Annexe 2 : Exposer l’ampleur des attaques sur PubPeer par deux auteurs clés du réseau PubPeer

Le premier graphique à secteurs représente le nombre total de sujets sur PubPeer au 1er avril 2025, soit 218 069 sujets. Ces commentaires incluent aussi bien des discussions scientifiques pertinentes que des attaques malveillantes et coordonnées contre des chercheurs. La section en surbrillance (18.8 %) représente les attaques menées par deux auteurs majeurs au sein de la foule PubPeer, qui représentent un pourcentage stupéfiant de 18,8 % du total des commentaires dans l’histoire de la plateforme, montrant l’ampleur de leur activité malveillante. Le deuxième graphique à secteurs décompose davantage les 18,8 %, montrant l’implication de quatre comptes exploités par ces deux auteurs, ciblant et diffamant des membres de la communauté scientifique. Ces chiffres illustrent l’ampleur des activités coordonnées et malveillantes au sein du discours universitaire, qui portent atteinte à l’intégrité et à la sécurité des chercheurs.

Note: afin de restreindre l’accès dans le cadre de notre enquête en cours, et bien qu’il soit trop tard, PubPeer a limité l’accès à son site web à partir d’avril 2025, n’affichant désormais que 10 000 enregistrements. Cependant, vous pouvez toujours consulter le nombre total de commentaires sur la plateforme jusqu’à cette date, comme indiqué dans l’image, en utilisant le lien suivant .

Veuillez noter : nous avons censuré l’identité des personnes à l’origine de ces attaques afin d’empêcher toute diffusion de leurs activités malveillantes. Chez ScienceGuardians, nous pensons que dénoncer et nommer ces individus ne fait qu’attiser leur soif d’attention, amplifiant potentiellement leurs actions néfastes. C’est pourquoi nous nous concentrons sur les problèmes fondamentaux pour lutter efficacement contre la fraude en responsabilisant la communauté universitaire et de recherche et en prévenant la fraude avant qu’elle ne se produise. Nous y parvenons grâce à notre formation complète et à nos directives pratiques et concrètes, missions principales de ScienceGuardians ™ .

Remarque importante : notre engagement en matière de coopération juridique Nous reconnaissons que nombre de ces attaques orchestrées sont financées par des individus et des organisations dont nous connaissons l’identité. Ces attaques visent à contrôler divers secteurs à forte valeur ajoutée, dont le marché boursier, notamment en imposant la rétractation d’articles servant de base au développement de médicaments ou en diffamant leurs principaux chercheurs. Ces attaques ciblent également des postes universitaires, notamment des postes de direction et de direction au niveau national, comme les présidences d’universités et d’instituts de recherche. Elles impliquent également des subventions et des fonds de recherche, qui représentent des milliards de dollars en jeu. Dans ce contexte, nous sommes pleinement disposés à collaborer avec les autorités judiciaires pour lutter contre ces activités frauduleuses. Cela inclut une collaboration avec le Federal Bureau of Investigation (@FBI, @FBIDirectorKash, @FBIDDBongino), la Securities and Exchange Commission ( @secgov), le ministère de la Justice (@TheJusticeDept, @AGPamBondi) et le Financial Crimes Enforcement Network (@FinCENnews). Nous nous engageons à soutenir ces agences dans leurs efforts pour enquêter sur les activités frauduleuses et les poursuivre, en garantissant la responsabilité et la protection des communautés scientifiques et financières.

Nous appelons les éditeurs universitaires et leurs équipes d’intégrité de la recherche (y compris, mais sans s’y limiter, @ElsevierConnect, @WileyGlobal, @SpringerNature, (@WeAreTandF, @APSphysics, @PLOS), @APSphysics, @AIP_Publishing, @AIP_Publishing, @CellCellPress, (@ScienceMagazine, @aaas, @Nature, @RoySocChem, @ACSPublications, (@Sage_Publishing, @FrontiersIn) à éviter de s’engager dans ou de soutenir des activités malveillantes enracinées dans des plateformes sans aucune responsabilité – des plateformes qui permettent des attaques orchestrées et des diffamations contre des membres de la communauté universitaire. Plus précisément, nous soulignons PubPeer, qui est devenu de plus en plus contrôlé par un petit groupe d’individus et d’organisations malveillants dont les motivations vont bien au-delà de la science et de l’intégrité de la recherche. Ces individus utilisent PubPeer pour masquer leurs attaques en ciblant sans discernement les chercheurs, dont beaucoup sont les victimes collatérales de ce vaste réseau malveillant. Nous exhortons les éditeurs à s’abstenir de faire référence à ces groupes ou de les entretenir, et à se concentrer plutôt sur la protection de l’intégrité de la communauté universitaire.

La pièce du puzzle que nous dévoilons dans ce fil de discussion n’est qu’une des nombreuses découvertes de l’équipe juridique et d’enquête de ScienceGuardians. Nous continuerons de surveiller la situation et les activités de toutes les parties prenantes afin d’assurer l’amélioration et la prospérité de la communauté universitaire.

Nous invitons tous les membres des communautés scientifiques, de recherche et universitaires à rejoindre ScienceGuardians dans notre mission de défense de l’intégrité de la recherche. En vous inscrivant sur https://scienceguardians.com , vous contribuez à promouvoir la transparence, la responsabilité et les normes éthiques dans l’édition et le discours scientifiques.

ScienceGuardians





Source link

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *