Alors que la situation sécuritaire reste préoccupante dans l’est de la République démocratique du Congo, de nouvelles violences ont été signalées, le 11 avril. Le vice-premier ministre en charge de l’Intérieur et de la Sécurité, Jacquemain Shabani, a fait état d’une attaque attribuée au M23/AFC, ayant entraîné la mort de 52 civils.
Le vice-premier ministre en charge de l’Intérieur et de la Sécurité, Jacquemain Shabani, a annoncé, le 12 avril qu’au moins 52 personnes ont été tuées, le 11 avril, lors d’une nouvelle attaque perpétrée par les rebelles du M23 à Goma, chef-lieu du Nord-Kivu, dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), indique un communiqué.
« Le ministère de l’Intérieur informe l’opinion nationale et internationale que l’armée rwandaise et ses supplétifs du M23 continuent de commettre de graves violations des droits humains et de l’intégrité territoriale de la République démocratique du Congo. Dans la nuit du 11 au 12 avril 2025, une attaque armée orchestrée par l’armée rwandaise et ses alliés du M23 a visé les populations civiles faisant 52 morts, parmi lesquels un malade abattu sur son lit à l’hôpital de Keyshero », a regretté le communiqué.
Violences à Goma : le M23 accusé de nouveaux crimes
Entre le 6 et le 11 avril 2025, de graves violences ont été rapportées dans la ville de Goma et ses environs. Au total, 997 personnes ont été tuées ou exécutées arbitrairement, 72 cas de viols ont été recensés, ainsi que 246 cas de tortures. Plusieurs centaines de personnes sont portées disparues. De nombreux actes de pillage ont également été signalés, avec notamment le vol de plus de 2 000 vaches et de plusieurs véhicules, a précisé la même source.
Toujours d’après le communiqué du ministère de l’Intérieur, « l’armée rwandaise et ses supplétifs du M23 se préparent à commettre de nouveaux massacres et assassinats ciblés contre les populations civiles dans les zones actuellement occupées ».
Ces actions, explique le ministère, auraient pour but de faire pression, de manière désespérée, sur les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC), dans une tentative de faire chanter les forces armées de la République démocratique du Congo.
Par ailleurs, le M23/AFC, soutenu par le Rwanda, a fait état d’une « tentative de reconquête » de la ville par les forces armées congolaises, avec l’appui de milices locales et des troupes de la SADC (Communauté de développement d’Afrique australe), rapportent des médias dont Anadolu Agency.
D’après les rebelles, ces offensives ont été « repoussées », mais elles représenteraient, selon eux, une « menace directe pour la stabilité et la sécurité des populations civiles ».
Depuis le début de l’année, la région du Kivu a été le théâtre de violents affrontements entre les forces armées congolaises et les rebelles du M23, soutenus, selon Kinshasa, par des éléments rwandais. Goma, capitale du Nord-Kivu, a brièvement été occupée par les insurgés fin janvier. En février, la ville de Bukavu a également été le centre de combats intenses, changeant de mains en quelques jours.
Cette nouvelle vague de violence survient alors que des pourparlers de paix se tiennent à Doha, sous la médiation du Qatar. Fin mars, les autorités qataries ont réuni le président congolais Félix Tshisekedi et le président rwandais Paul Kagame.