Dans la lignée raciste de l’administration Trump, le gouverneur de Floride, Ron DeSantis, veut, pour remplacer la main d’oeuvre étrangère, faire travailler les mineurs dès 14 ans. C’est l’occasion de faire le point sur le l’exploitation des enfants : Aujourd’hui, on estime que 160 millions d’enfants sont victimes de travail forcé à travers le monde. Un chiffre en augmentation qui a des impacts catastrophiques sur l’intégrité psychique et physique des enfants.
Partout dans le monde, des millions d’enfants sont contraints d’exercer un travail forcé. Selon l’Organisation internationale du travail, créée en 1919, le travail des enfants regroupe « l’ensemble des activités qui privent les enfants de leur enfance, de leur potentiel et de leur dignité, et nuisent à leur scolarité, santé, développement physique et mental ».

160 millions d’enfants victimes de travail forcé
Actuellement, selon des chiffres de l’UNICEF, 160 millions d’enfants sont victimes de travail forcé dans le monde. Ce chiffre est en hausse puisqu’au cours des quatre dernières années, 8,4 millions d’enfants supplémentaires ont commencé à travailler au détriment de leur santé. Gilbert F. Hounbo, directeur général de l’Organisation internationale du travail (OIT) alerte :
« Le travail des enfants est en augmentation. Le pire, c’est que la moitié d’entre eux, 80 millions, le sont dans les formes les plus dangereuses du travail des enfants. Il s’agit d’un travail qui menace réellement leur santé physique et mentale »
Parmi les 160 millions d’enfants exploités, 112 millions travaillent dans le domaine de l’agriculture, 31,4 millions dans les services et 16,5 millions dans l’industrie. Certains emplois sont moins visibles, comme les enfants qui travaillent comme domestiques dans les maisons, dans les ateliers ou dans les plantations, ainsi que les enfants utilisés dans l’esclavage, la prostitution, la vente de drogues, le crime ou encore l’enrôlement de soldats dans les situations de conflit.
Les causes et les conséquences du travail forcé
Le travail forcé des enfants se retrouve essentiellement en Afrique subsaharienne à cause de l’extrême pauvreté de la population, des crises récurrentes dans le pays, de la croissance démographique ainsi que des mesures de protection sociale inadaptées. C’est également le cas dans les îles Fidji, où les enfants sont exploités pour aider à la pêche, et en République démocratique du Congo, où les enfants travaillent dans les mines de cobalt et de coltan, des éléments que l’on retrouve dans les batteries de téléphone portable.
Cette exploitation des enfants dans les pays du Sud global, elle est directement liée au mode de vie occidental, qui dans un héritage colonial, se nourrit du travail forcé des enfants pour obtenir confort, consommation, loisirs à bas coût.

Partout dans le monde, on estime que 80 millions d’enfants âgés de 5 à 17 ans exercent des travaux dangereux pour leur santé et leur sécurité, qui nuisent à leur développement moral et leur éducation. Comme ils travaillent, les jeunes ne peuvent pas aller à l’école. En effet, 28% des enfants âgés de 5 à 11 ans et 35% des enfants âgés de 12 à 14 ans qui travaillent ne sont pas scolarisés.
Quelle situation en France ?
En France, les jeunes de moins de 16 ans n’ont pas le droit de travailler, conformément au Code du travail cité par le Ministère du travail et de l’emploi. Pourtant, en 2023, l’inspection du travail a mené 400 interventions relatives au travail des enfants, contre 546 les six premiers mois de l’année 2024. Pour 80% des interventions, il s’agissait de jeunes âgés de 14 à 16 ans qui travaillaient sans dérogation. Cependant, on remarque aussi de plus en plus de jeunes de 15 ans qui sous-louent des comptes sur Uber Eats ou Deliveroo pour devenir livreurs. Radio France précise :
« On le voit tous les jours dans les grandes villes, avec la mendicité forcée ou encore le vol à la tire, que les mineurs isolés pratiquent pour vivre, exploités par des receleurs. Il y a aussi ce qu’on ne voit pas : l’esclavage domestique ou l’exploitation sexuelle »
Depuis juillet 2019, la France préside l’Alliance 8.7, un groupe de pays qui a pour objectif d’éradiquer le travail des enfants d’ici 2030. En plus de cela, la France participe au programme IPEC (International Programme of the Elimination of Child Labour), avec le même objectif.
Quelles solutions ?
En France et dans le monde, il existe de nombreuses associations et organisations qui luttent contre le travail des enfants. C’est le cas de l’UNICEF, qui vise à renforcer la protection des enfants, interdire leur travail et améliorer leur bien-être. En plus de cela, l’organisation fait des appels réguliers aux gouvernements dans le but d’instaurer des lois pour protéger les enfants.
Le combat contre la pauvreté est un défi essentiel pour limiter l’exploitation des enfants. Cette pauvreté est directement liée à l’organisation capitaliste et coloniale qui régit le monde. Permettre aux individus d’accéder à des conditions de vie digne est une démarche indispensable pour éradiquer le travail des enfants.
– LG
Photo de couverture : Flickr.