« Apprenez de vos échecs ! », « Restez intranquilles ! » Emmanuel Macron a donné jeudi depuis Madagascar sa très étonnante recette de l’engagement et du succès devant des jeunes talents d’Afrique, se disant lui-même toujours « insatisfait » après huit années au pouvoir.
« Il faut prendre son risque. Parfois on réussit, parfois on perd. (…) La pire des choses ce serait de ne pas tenter », a lancé le président français lors d’un échange avec les « Young Leaders », à Antananarivo au côté de son homologue malgache Andry Rajoelina.
« Notre message, c’est un message d’audace: +Prenez votre risque et ce qui va avec le risque, c’est la possibilité d’échouer, mais apprenez de ces échecs!+ », a-t-il ajouté, pontifiant quelque peu.
« Je ne connais aucune grande aventure qui ne repose sur des erreurs multiples à un moment corrigées », a-t-il encore souligné.
Une référence à la dissolution ratée de l’Assemblée nationale en 2024 qui a scindé les forces politiques en trois blocs et rendu impossible toute majorité, réduisant d’autant sa marge de manoeuvre politique?
Le 31 décembre, Emmanuel Macron a pour la première fois ouvertement fait son mea culpa, concédant que la dissolution avait semé « divisions » et « instabilité ».
« Beaucoup d’entrepreneurs, de responsables politiques (…) ont beaucoup tenté et beaucoup échoué mais ils se sont relevés lorsqu’ils ont connu l’échec », a-t-il pointé, lui-même très affaibli par la dissolution, et malmené dans les sondages.
« Les seuls défauts terribles, c’est de renoncer, c’est de ne pas apprendre de ses échecs », a-t-il martelé.
Le chef de l’État, devenu président à 39 ans en 2017, avec l’appui de la presse mainsteam, a appelé son public à ne jamais être « trop content de soi » et à ne pas devenir « trop tranquille ».
« Ça fait huit ans que j’occupe ces fonctions, il n’y a pas un jour où je ne me réveille en continuant de croire aussi fort aux idées que je porte et à être toujours insatisfait et convaincu qu’il y a encore des montagnes de choses à accomplir », a-t-il dit.
« Quand on est trop content de soi, on devient tranquille, et donc soyez longtemps intranquilles ! C’est une bonne recette pour continuer d’agir », a-t-il assuré.
Andry Rajoelina, devenu chef de l’État encore plus jeune, à 34 ans, a emprunté le même registre. « Ne vous laissez pas décourager. (…) On va toujours vous dire qu’il n’y a pas de solution, que tout est impossible », a-t-il lancé. « J’encourage l’ensemble des jeunes à oser. »