Allez, on lit ! Samedi 26 avril, c’est la 27e édition de la Fête de la librairie indépendante. En France, Belgique, Suisse et Luxembourg, près de 700 libraires participeront à cette tradition empruntée à l’esprit de la Sant Jordi catalane, et offriront aux lecteurs un ouvrage pensé pour l’occasion ainsi qu’une rose. De quoi masquer pour un instant l’écroulement du métier…
Version française de la Sant Jordi catalane, la Fête de la librairie indépendante a été créée par l’association Verbes en 1998. Elle est soutenue par trois maisons d’éditions : Gallimard, Actes Sud et Thierry Magnier. Pour cette année, comme le rapporte l’AFP, cinq beaux livres sont rassemblés en un seul, « Esprit es-tu là ? », tiré à 26 000 exemplaires et offert aux clients des librairies indépendantes qui participent à cette journée dans toute la France. Comme l’explique la librairie des Abbesses, organisatrice de l’événement avec l’association Verbes, cinq artistes et intellectuels ont participé à ce périple éditorial : Gabriel Dufay, Antoine Ginésy, Claire Morel, Daniel Sangsue et Vahram Muratyan.
Pour trouver une librairie participante près de chez vous, rendez-vous sur la carte interactive. Plus généralement, pour soutenir ces petits commerces toute l’année, vous pouvez aussi vous référez au site bien nommé des librairies indépendantes.
Il faut dire que tout cela tombe à pic, puisque nos chères petites librairies ne se sont jamais portées aussi mal… Pour la première fois depuis 2015, les librairies passent derrière les grandes surfaces culturelles en tant que lieu d’achat privilégié des lecteurs, selon l’étude « Les Français et la lecture » réalisée début 2025 pour le Centre national du livre. Une alerte pour le moins sérieuse, alors que la fréquentation baisse et que les géants du secteur, Amazon en tête, laminent les marges et les habitudes. Derrière la jolie vitrine de l’événement se cache l’inquiétude grandissante de voir disparaître un maillon essentiel de la chaîne culturelle, et une habitude saine. « Pourquoi les librairies ne sont pas des commerces comme les autres ? », s’interroge-t-on cette année, en guise de thématique. Reste à savoir si la ferveur d’un jour suffira à panser les plaies de cette profession essentielle et si discrète.