D’ici à la fin de l’année, la Sécurité routière va tripler son arsenal de voitures radars, passant de 90 à 300 véhicules banalisés. Dès le mois de juin, une dizaine de départements supplémentaires seront concernés par cette mesure, dont l’Ardèche, l’Ariège et les Bouches-du-Rhône.
Invisible, silencieux, implacable… Le contrôle routier était déjà rude ; il s’annonce encore pire, et probablement pas pour le meilleur. Équipées de flashs infrarouges indétectables à l’œil nu, les voitures radars patrouillent sur des trajets définis par les préfectures, dans les deux sens de circulation, là où les accidents sont plus fréquents. Finis le repérage et le petit coup de frein à l’annonce des GPS. Le piège est désormais mobile et permanent. Jean-Yves Lamant, président de la Ligue contre la violence routière, se réjouit : « Il faut qu’en permanence, partout, tout le temps, on puisse être flashé en excès de vitesse. » Comme le rapporte RMC, le ton est donné.
Mais tout le monde ne voit pas dans cette stratégie une avancée vers la sécurité. L’association 40 millions d’automobilistes dénonce un acharnement fiscal déguisé. « Ce n’est plus ‘Souriez, vous êtes filmés’, c’est ‘Roulez, vous serez plumés' », s’insurge Pierre Chasseray, son délégué général. Il fustige un système qui « ne fait que contribuer à la croissance du chiffre d’affaires du ministère des Finances », tout en ignorant d’autres dangers majeurs comme l’alcool, les stupéfiants ou les distractions au volant. Par ailleurs, nombreux sont les internautes à souligner le fait que ces mesures n’arrêteront en rien ceux qui conduisent déjà sans permis. Comme souvent, ce sont les honnêtes gens qui paient les pots cassés.
Selon RMC, près de 60 départements sont déjà équipés, et l’expansion continue. Comme dans d’autres secteurs, la sécurité cache le rendement, et la technologie accroit la méfiance. Roulez jeunesse, qu’ils disaient.