Au sommet sur les océans, CMA CGM saluée par le gouvernement


Fin mai, le sommet mondial pour les océans (Unoc) s’est tenu à Nice et s’annonçait comme un moment fort de l’agenda écologique international. Sauf que le ministère de la Transition écologique y a mis en lumière le géant du transport maritime CMA CGM, principal sponsor du sommet. Une alliance qui fait des vagues…

Le groupe français a versé deux millions d’euros pour s’offrir cette exposition, selon les informations de Reporterre. Il fallait au moins ça pour devenir la vitrine d’un sommet censé protéger les océans, puisque l’entreprise est à elle seule responsable de 3 % des émissions mondiales, comme le rappelle l’Organisation maritime internationale.

Dans la communication du ministère, CMA CGM est mentionné à plusieurs reprises pour ses efforts en matière de « carburants bas carbone » et d’IA pour réduire son impact. En parallèle, ces mêmes biocarburants sont vivement contestés par les ONG, et le gaz naturel liquéfié vanté par le groupe reste un puissant émetteur de méthane. À cela s’ajoute un taux d’imposition à 2 % en 2021, selon une mission parlementaire. Bref, pas de quoi se vanter.

« Voir des entreprises qui contribuent au changement climatique être mises en avant, c’est étonnant », s’indigne François Chartier de Greenpeace. Même constat du côté de Transport & Environment, où Fanny Pointet regrette que d’autres solutions plus sobres comme la propulsion vélique soient ignorées. Hélène Granouillac, conseillère municipale à Nice, dénonce quant à elle un « bluewashing incompatible avec les défis à relever ». L’argument du financement — 10 à 15 millions d’euros manquants, comblés via le mécénat privé selon Mediapart — ne suffit pas à apaiser ces critiques. Un sommet des océans où l’on entend surtout les sirènes du commerce.





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