L’État cherche à faire des économies, et les patients chroniques pourraient en faire les frais. Yannick Neuder, ministre de la Santé, veut réviser la définition et les modalités de remboursement des maladies chroniques. Près de 14 millions de Français pourraient être concernés.
Parmi les mesures évoquées, la suppression des remboursements pour les traitements jugés périphériques à la pathologie principale, ou la sortie du dispositif ALD pour les patients en rémission. Une telle révision, bien que présentée par le ministère comme une « piste de réflexion », pourrait rapporter environ 850 millions d’euros, selon un rapport relayé par La Commission des comptes de la Sécurité sociale et cité dans le JDD. Mais à quel prix humain ? Gérard Raymond, président de France Assos Santé, s’inquiète : « Ces microéconomies que l’on va faire vont se retourner contre notre système de santé et contre la santé de l’ensemble de nos citoyens. Cela nous coûtera demain certainement plus cher. »
Car derrière les tableaux Excel derrière lesquels se cachent ceux qui « managent » la santé, se profile aussi un effet domino. Retards de soins, complications médicales, et un transfert prévisible des coûts vers les complémentaires santé. Le rapport lui-même avertit : instaurer un ticket modérateur reviendrait à briser l’esprit de solidarité des ALD, tout en augmentant les cotisations des mutuelles, particulièrement pour les personnes âgées, premières concernées.
Si le ministre évoque la « responsabilisation de chacun », les patients, eux, pourraient bientôt payer le prix d’un équilibre budgétaire devenu obsessionnel.