Un groupe de chercheurs s’opposent à la redéfinition des polluants éternels


Vingt scientifiques tirent la sonnette d’alarme dans une lettre publiée mardi dans Environmental Science and Technology, dénonçant une tentative de redéfinition des PFAS – ces « polluants éternels » qui empoisonnent l’environnement – sous des influences économiques à peine voilées. 

Lancée en juin 2024 par l’Union internationale de chimie pure et appliquée (IUPAC), l’initiative vise à revoir les critères qui déterminent ce qu’est un PFAS, alors même que la définition actuelle, adoptée par l’OCDE, est jugée « sans ambiguïté » par les chercheurs.

Selon l’OCDE, toute substance contenant un groupe méthyle ou méthylène perfluoré entre dans cette catégorie, ce qui englobe 4 730 composés aux propriétés aussi pratiques qu’insidieuses : résistants à la chaleur, à l’eau, à la graisse… et à la dégradation. Cette base sert de socle à la régulation européenne REACH, qui planche depuis 2023 sur une interdiction globale des PFAS, attendue pour 2026 ou 2027. Mais selon les informations rapportées par Le Monde, les industriels contre-attaquent, orchestrant une campagne de désinformation pour exclure de cette liste certains produits-clés, comme les fluoropolymères ou les gaz fluorés, omniprésents dans notre quotidien et responsables de la majorité des contaminations.

Martin Scheringer, chercheur cité dans la lettre, est formel : « La pollution causée par les PFAS représente un défi majeur pour nos sociétés. […] Il est primordial que les fondements scientifiques […] ne soient pas compromis par des intérêts économiques et politiques. » En tentant de redéfinir les PFAS au nom de critères économiques ou techniques, l’IUPAC risque de diluer l’effort réglementaire dans un bain d’ambiguïtés savamment entretenues.





Source link

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *