Tel que souhaité par le président américain Donald Trump, les États membres de l’OTAN sont parvenus à un accord dimanche sur une déclaration en prévision de leur sommet aujourd’hui à La Haye, fixant leur objectif de dépenses annuelles en matière de défense et de sécurité à 5 % de leur PIB d’ici 2035. Cet accord devrait être approuvé lors de ce sommet, qui réunira les 32 États membres, dont plus d’un tiers qui ne dépensent que moins de 2 % de leur PIB actuellement.
Depuis son retour à la Maison-Blanche en 2025, Donald Trump a réaffirmé l’exigence que les États membres de l’OTAN consacrent 5 % de leur PIB aux dépenses de défense. Il s’agit d’un relèvement majeur par rapport à l’objectif précédent de 2 %, jugé insuffisant par l’ancien et actuel président américain, qui estime que les alliés européens et canadiens doivent assumer davantage le coût de leur propre sécurité. Trump martèle que l’augmentation massive du budget militaire des pays de l’alliance est nécessaire pour faire face aux menaces extérieures, notamment russes, tout en permettant aux États-Unis de réduire leurs dépenses à destination de l’Ukraine ou de l’Europe.
D’abord offusqués, les membres de l’OTAN acceptent
Cette exigence a suscité de vives réticences parmi plusieurs membres de l’OTAN. L’Espagne, par exemple, s’est montrée particulièrement réticente. Le Premier ministre Pedro Sanchez a qualifié le seuil de 5 % de “déraisonnable” et de “contre-productif”. Dans une lettre adressée au secrétaire général de l’OTAN, Sanchez a explicitement refusé de s’engager sur un objectif chiffré de dépenses, estimant que cela n’était pas réaliste pour l’Espagne, qui ne consacrait que 1,24 % de son PIB à la défense en 2024.
D’autres pays, comme l’Italie et l’Allemagne sous Olaf Scholz, ont également exprimé des réserves, évoquant des contraintes budgétaires et des réticences de l’opinion publique face à une remilitarisation accrue. Emmanuel Macron, de son côté, a appelé à un “effort concerté, mais soutenable”, insistant sur le fait que la solidarité ne doit pas devenir une “soumission stratégique”.
Malgré ces réticences, plusieurs pays ont déjà pris les devants, notamment avec la guerre en Ukraine qui ne se calme pas. La Pologne, l’Estonie, la Lettonie et la Lituanie se sont engagées à atteindre le seuil de 5 % du PIB. D’autres États, comme l’Allemagne, notamment après l’arrivée de Friedrich Merz au pouvoir et l’annonce de son plan de réarmement du pays, ont annoncé des plans visant à porter leurs dépenses de défense à 3 % du PIB dans les prochaines années.
Quelques mois plus tard, bien qu’un tiers des États membres n’atteignent même pas le taux initial de 2 %, ils seraient désormais tous prêts à accepter un objectif collectif de 5 % du PIB pour les dépenses de défense et de sécurité, mis à part l’Espagne.
En prévision de leur sommet à La Haye ce mardi et mercredi, les membres de l’alliance transatlantique sont parvenus à un accord pour porter leurs dépenses militaires annuelles à 5 % de leur PIB d’ici 10 ans. Environ 3,5 % de leur produit intérieur brut devrait être consacré à la “défense pure”, comme les armes et les troupes, tandis que 1,5 % supplémentaires seront des investissements adjacents comme la cybersécurité.
L’Espagne toujours réticente
Selon plusieurs médias, citant des diplomates, la déclaration des ambassadeurs des 32 États membres a été signée dimanche et devrait être confirmée aujourd’hui ou demain.
Un seul pays campe sur ses positions, à savoir l’Espagne. Le Premier ministre Pedro Sanchez a écrit au secrétaire général de l’OTAN, Mark Rutte, qualifiant qu’un engagement de Madrid à consacrer 5 % de son PIB à la défense “serait non seulement déraisonnable, mais aussi contre-productif”.
« L’Espagne vient de conclure un accord avec l’OTAN qui nous permettra de respecter nos engagements envers l’alliance Atlantique sans avoir à augmenter nos dépenses de défense jusqu’à 5 % du produit intérieur brut », a-t-il indiqué dimanche, laissant croire que son pays sera exempté de cette obligation. Mais des sources diplomatiques affirment qu’il n’est nullement question d’exemption, mais uniquement d’un aménagement du délai pour parvenir à ce seuil de 5% soit porté de 2032 à 2035.
La réunion annuelle de l’alliance de 32 pays s’ouvre aujourd’hui. Les dirigeants se rencontreront mercredi. Environ 45 chefs d’État et de gouvernement sont attendus dans un contexte marqué par des manifestations contre la hausse des dépenses militaires dans la ville néerlandaise.