Les écoles de Genève ferment leurs portes aux élèves transfrontaliers


Le 11 juin, le Conseil d’État de Genève a décrété qu’à partir de septembre 2026, les enfants domiciliés hors du canton ne pourront plus être scolarisés dans les écoles publiques de la ville, sauf ceux déjà inscrits. Cette mesure concerne plus de 2 500 élèves résidant en France voisine, et relègue l’Hexagone au second plan.

C’est un revirement brutal dans une région où la porosité des frontières est un mode de vie. « Cette décision tombe comme un couperet », s’indigne Florent Benoit, président de la Communauté de Communes du Genevois. Il dénonce le mépris du calendrier : la décision a été communiquée au moment même où un nouveau projet d’agglomération franco-suisse était signé. Du côté des familles, c’est la panique. « On se demande si on retourne à Genève, où les loyers sont beaucoup trop élevés », témoigne Tiffanie Reymond, fonctionnaire genevoise vivant en France, partagée entre les aides sociales et un exil scolaire.

Anne Hiltpold, conseillère d’État, assume une logique budgétaire : « On ne peut pas être domicilié en France […] et être traité comme un résident genevois. » La manœuvre devrait permettre au canton d’économiser 27 millions d’euros. Le média France Info, qui a révélé l’affaire, souligne l’impact sur les équilibres d’une région où de nombreux travailleurs franchissent la frontière chaque jour. Ce repli scolaire met à mal un modèle transfrontalier déjà mis sous tension par les prix de l’immobilier, les inégalités fiscales et l’asymétrie des services publics.





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