L’intervention de Xavier Moreno sur CNews, président du CRME (Cercle de Réflexion Indépendant sur l’Énergie) plaidant pour un moratoire sur l’expansion des énergies renouvelables en raison de leur instabilité et des coûts qu’elles engendrent, fait du bien à entendre dans ce débat dominé par des idéologies plutôt que par des faits.
En s’appuyant sur des comparaisons chiffrées, Xavier Moreno explique les risques inhérents à l’expansion rapide de ces sources d’énergie intermittentes, d’où la nécessité d’une pause réfléchie pour évaluer entre autres leur impact sur la stabilité et la souveraineté énergétique du pays.
Comparaison chiffrée avec le parc nucléaire français
Moreno insiste sur le fait que, bien que les installations éoliennes et solaires actuelles en France représentent l’équivalent de 45 réacteurs nucléaires en termes de capacité installée, elles ne peuvent pas garantir une production d’énergie constante. Pour illustrer son point, il fournit des chiffres précis, les mettant en parallèle avec le parc nucléaire français :
Les installations éoliennes et solaires déjà en place équivalent à 45 réacteurs nucléaires en termes de puissance nominale. Cependant, cette capacité ne se traduit pas en une production fiable, car l’éolien et le solaire dépendent des conditions météorologiques, contrairement au nucléaire qui offre une production stable et prévisible. En comparaison, la France dispose actuellement de 56 réacteurs nucléaires en service, produisant environ 70 % de l’électricité du pays. Ces réacteurs fonctionnent à une capacité de charge élevée (souvent autour de 80-90 %), assurant une production d’énergie constante et fiable.
Moreno indique que les projets d’éolien et de solaire en cours d’instruction représentent l’équivalent de 40 réacteurs nucléaires supplémentaires. Si ces projets étaient réalisés, la France atteindrait une capacité totale équivalente à 85 réacteurs nucléaires en éolien et solaire. Cela représente une augmentation massive par rapport aux 56 réacteurs nucléaires actuels, mais Moreno met en garde contre les implications de cette expansion, car elle ne garantirait pas une production d’énergie stable.
Enfin, si les décrets actuels étaient adoptés, la capacité supplémentaire en éolien et solaire pourrait atteindre l’équivalent de 140 réacteurs nucléaires, une absurdité ! Cela représenterait une augmentation massive. En comparaison, le parc nucléaire français, bien que vieillissant, bénéficie d’extensions de durée de vie (jusqu’à 60 ans pour certains réacteurs), et des projets sont en cours pour construire six nouveaux réacteurs EPR (European Pressurized Reactor), ce qui renforcerait davantage la capacité nucléaire du pays.
Ces chiffres soulignent un déséquilibre fondamental entre la capacité installée et la production effective. Alors que les réacteurs nucléaires fonctionnent à une capacité de charge élevée, les énergies renouvelables comme l’éolien et le solaire ont des facteurs de charge beaucoup plus faibles (autour de 20-30 % pour l’éolien et 10-15 % pour le solaire en France). Cela signifie que, malgré un nombre de parcs en constante augmentation (et qui va supplanter le nombre de réacteurs nucléaires), les énergies renouvelables ne peuvent pas répondre de manière fiable à la demande énergétique à tout moment, contrairement au nucléaire.
« N’est-il pas temps de faire une pause ? »
Avec 95 GW de capacités installées ou en déjà en cours d’instruction dans l’éolien et le solaire, Xavier Moreno a défendu ce matin l’idée d’attendre des études complémentaires avant tout nouveau projet.
— Cérémé (@_Cereme_) June 25, 2025
Moreno argue que cette surcapacité en énergies renouvelables, entraîne des coûts économiques et financiers significatifs. Les subventions nécessaires pour soutenir ces technologies, souvent importées, vont alourdir les factures d’électricité des Français. Le coût de l’électricité pourrait doubler pour les consommateurs français si ces tendances se poursuivent, mettant ainsi en péril la compétitivité économique du pays.
L’enthousiasme pour l’éolien et le solaire ne repose pas seulement sur des considérations techniques ou économiques, mais est souvent porté par une opposition idéologique au nucléaire. Il explique que, dans de nombreux pays, l’éolien est perçu comme une alternative utile aux énergies fossiles, comme le charbon ou le gaz, dont les centrales peuvent être arrêtées facilement lorsque le vent souffle. Cependant, en France, où le nucléaire domine le mix électrique, l’éolien ne joue pas ce rôle. Au contraire, Moreno soutient que les promoteurs de l’éolien cherchent souvent à remplacer le nucléaire, non pas pour des raisons d’efficacité énergétique, mais par opposition à une technologie qu’ils perçoivent comme risquée ou non alignée avec leurs valeurs environnementales.
Selon lui, les véritables écologistes, ceux qui sont sensibles au risque climatique, devraient plutôt se concentrer sur l’économie des ressources et l’investissement dans des secteurs à fort impact, comme l’électrification des transports ou l’isolation des bâtiments. Il critique l’idée de « gaspiller » 300 milliards d’euros dans une surproduction d’électricité renouvelable inutile, alors que cet argent pourrait être mieux utilisé pour réduire la dépendance aux énergies fossiles dans d’autres domaines. Les subventions massives accordées à l’éolien et au solaire profitent souvent, aux lobbys du secteur, aux syndicats professionnels et à leurs intérêts financiers, plutôt qu’à l’intérêt général.
« Derrière les pro éoliens se cachent souvent des anti-nucléaires » résume Moreno. L’expansion de l’éolien en France n’est pas seulement une question de transition énergétique, mais aussi une bataille idéologique contre le nucléaire. Une bataille qui risque bien de compromettre la stabilité énergétique du pays, d’alourdir les factures des Français, et de détourner les ressources de solutions efficaces. Un moratoire, ce n’est donc pas seulement une pause technique, mais un moyen de rétablir un débat énergétique fondé sur des faits et non sur les préjugés idéologiques de quelques ayatollahs toujours en croisade contre l’atome.