Mention « très bien », niveau très bas


Un taux de réussite record pour un système éducatif en crise : en 2025, 96,4 % des élèves décrochent le bac général, tandis que la France s’enfonce dans les classements internationaux. Que vaut encore le baccalauréat français ? Est-il devenu une simple formalité administrative, destiné à nous faire croire que nous avons « réussi » ?

Malgré un effondrement du niveau des élèves révélé par l’étude Pisa 2024 – 23e en maths, 28e en lecture – les résultats au baccalauréat flirtent avec la perfection. Ce paradoxe grotesque agite la communauté éducative, surtout depuis que le Premier ministre a affirmé que « 30 % des bacheliers sont incapables d’écrire convenablement ». Une performance qui interroge d’autant plus qu’elle repose, pour 40 %, sur du contrôle continu.

La ministre de l’Éducation Élisabeth Borne tente de rassurer, assurant sur Radio J que des consignes de correction strictes seront bientôt envoyées. Mais sur France Info, Sophie Vénétitay, du syndicat Snes-FSU, expose une autre réalité : « Dans les consignes de notation, on nous demande de valoriser d’abord la forme plutôt que le fond ». Cette année, les professeurs et correcteurs se sont arrachés les cheveux en recevant des consignes de correction encore assouplies, une bienveillance réclamée par le rectorat. La pratique ne date pas d’hier, mais a pris de l’ampleur depuis la réforme de 2019. 

Lire aussi : Au brevet et au bac, un niveau d’exigence en français déplorable

Dans ce contexte, la Depp, bras statistique du ministère, constate que la quasi-totalité des académies affichent des taux de réussite oscillant autour de… 97 %. La France baisse ses propres objectifs pour se donner l’impression de réussir, mais dès que la comparaison se fait plus largement, elle ne dupe personne.

Comme le rapporte The Epoch Times, ce contraste n’échappe pas à la Cour des comptes, qui dénonce dans son rapport du 20 mai 2025 un système inefficace malgré des moyens colossaux. La France dépense 55 milliards d’euros pour l’école primaire, mais reste lanterne rouge en mathématiques selon l’étude TIMSS. Pire ! Les inégalités scolaires s’aggravent dès la maternelle. Le gouvernement promet une « reconquête de l’écrit » dès la rentrée, mais face à un diplôme vidé de sa substance, ces mesures relèvent davantage du rattrapage symbolique que d’une véritable réforme de fond. Le système éducatif français, autrefois modèle, est-il en train de se saborder ? Pourquoi ?

Alors que l’intelligence artificielle conquiert tous les secteurs de la société, déstabilise toutes nos habitudes et défie nos manières de penser, alors que le Dr Laurent Alexandre prédit un effacement de l’intelligence humaine dans les prochaines années, il serait urgent que l’éducation joue son rôle en formant des citoyens véritablement éclairés et capables de ne pas se laisser déborder. 





Source link

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *